Anglo-normand (langue) est un sujet qui a retenu l'attention de nombreuses personnes ces dernières années. Ayant un impact significatif sur divers aspects de la vie quotidienne, ce sujet a suscité intérêt et débat dans la société. Tout au long de l’histoire, Anglo-normand (langue) a évolué et influencé, entre autres domaines, la culture, la science, la politique et l’économie. Dans cet article, nous explorerons l'importance et l'impact de Anglo-normand (langue) et discuterons de ses implications dans le monde d'aujourd'hui. De ses origines à sa pertinence aujourd'hui, Anglo-normand (langue) est un sujet qui mérite d'être examiné en profondeur pour comprendre son véritable sens dans nos vies.
Anglo-normand | |
Région | Grande-Bretagne, Irlande, Normandie |
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Nom des locuteurs | Anglo-normands |
Typologie | SVO |
Classification par famille | |
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Codes de langue | |
IETF | xno
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ISO 639-2 | xno
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ISO 639-3 | xno
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Étendue | langue individuelle |
Type | langue historique |
Linguasphere | 51-AAA-hc
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Échantillon | |
Quan uns granz biens est mult oïz, dunc a primes est il fluriz, e quant loëz est de plusurs, dunc a espandues ses flurs. (Lais de Marie de France, « Prologue ») | |
Carte | |
L'omission du h aspiré en anglais remonte au XIIIe siècle et s'explique en partie par l'influence de l'anglo-normand. | |
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L’anglo-normand est l'une des variantes dialectales de l'ancien français (langue d'oïl) parlée au Moyen Âge en Angleterre à la cour des rois et dans l’aristocratie anglo-normande et une partie de la classe moyenne. La langue d'oïl quant à elle regroupait un ensemble de parlers, l'anglo-normand en était une forme.
La conquête du royaume anglais en 1066 par Guillaume le Conquérant (ou Guillaume Ier d'Angleterre) a eu pour conséquence l'utilisation de la langue normande dans une contrée où dominaient le vieil anglais (northumbrien, anglien, saxon, kentois) et les langues celtiques (gallois, cornique, écossais, cambrien).
Les membres de la Cour et les barons venus de France parlaient une langue d'oïl, appartenant globalement aux dialectes du grand ouest, fortement teintée de normand septentrional parlé au nord de la ligne Joret (même si quelques compagnons d'armes de Guillaume le Conquérant venaient d'autres régions que de Normandie). C'est ce « normand insulaire » (André Crépin parle de « français insulaire », estimant que la langue n'est « ni anglaise ni normande ») qu'on appelle anglo-normand par commodité.
Guillaume et ses successeurs immédiats sur le trône anglais ne tentèrent pas d’imposer l’anglo-normand comme langue officielle, préférant attribuer cette fonction au latin, comme sur le continent, ce qui d'ailleurs ne contrariait pas les habitudes du clergé local. Les populations d’origine anglo-saxonne continuèrent d'utiliser le vieil anglais qui a peu à peu évolué vers le moyen anglais au contact de l’anglo-normand. Cette influence est explicable par la coexistence des deux langues parlées sur le sol anglais et le bilinguisme d'une partie de la société : la langue vernaculaire, le vieil anglais, et la langue véhiculaire, la langue d'oïl, langue des échanges aussi bien avec le continent qu'en Grande-Bretagne, voire en Irlande, même. Une partie non négligeable de la classe que l'on qualifierait de « moyenne », c'est-à-dire des commerçants et artisans, parfois immigrés du continent (cf. la famille de Thomas Becket, les maîtres d'œuvre de l'architecture « normande » (romane), puis gothique) utilisait cette langue d'oïl, soit comme langue maternelle, soit comme seconde langue. De même, tout en connaissant le moyen anglais et en écrivant en latin, les clercs employaient également l’anglo-normand. L'anglo-normand, en tant que langue de cour, est aussi la langue de la culture, ainsi la littérature anglo-normande comprend des chroniques, gestes, hagiographies, chansons, littérature didactique et religieuse. Quelques-uns des premiers et plus beaux textes d'une littérature que l'on peut qualifier de « française » ont été écrits non pas sur les rives de la Seine, mais sur celles de la Tamise.
Les textes officiels de la cour d'Angleterre, notamment les ordonnances royales (acts ou declarations) continuent d'être promulguées en anglo-normand, notamment le Treason Act de 1351 (en), ou encore la Magna Carta, jusqu'à ce que l'usage de cette langue soit tombé en déshérence.
Latin | ≈29% |
Français (d'abord français anglo-normand, puis français) | ≈29% |
Germanique | ≈26% |
Grec | ≈6% |
Autres | ≈10% |
Si l’anglo-normand a disparu, il a cependant fourni à l'anglais moderne un lexique important. Un recensement de ces termes en a donné plus de 5 000. Par exemple, to catch, un verbe qui semble autochtone, car doté d'un prétérit et d'un participe passé irrégulier (caught / caught), remonte en fait au normand septentrional cachier (aujourd'hui cachî en normand du Cotentin et cacher en normand du Pays de Caux ; de même étymologie que le français chasser).
Même des termes germaniques sont passés d'abord par le normand avant de revenir à l'anglais : liste de mots romans en anglais d'origine germanique (en).
L'anglais garden est issu du normand septentrional gardin (correspondant à jardin en français), issu de (hortus) gardinus en bas latin, mot emprunté au vieux bas francique *gart ou *gardo « clôture » cf. pour le sens, le gotique garda « clôture », ainsi que, pour la forme, le moyen néerlandais gaert, le néerlandais gaard, le vieux haut allemand gart, garto « jardin », l'allemand Garten « jardin » et l'anglais yard « cour, enclos ».
De même war « guerre », qui sans analyse préalable semble à première vue d’origine anglo-saxonne, constitue en fait un emprunt au normand werre (correspondant à guerre en français), tout comme son pendant peace « paix » (ancien français pais et pes).
Ainsi, ces trois marqueurs consonantiques sont les indices les plus sûrs d'un emprunt par l'anglais au normand septentrional, via l'anglo-normand :
normand | anglais | français |
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caboche | cabbage | chou |
câtel (anc. castel) | castle | château |
cachier | catch | chasser |
cat | cat | chat |
acater | cater | acheter |
cauchie | causeway | chaussée |
caire (mais chaire dans certains parlers) | chair | chaise |
féchoun | fashion | façon |
fourque | fork | fourche |
gardin | garden | jardin |
mogue, moque | mug | (grande) tasse |
pouquette | poche | |
poure / paure | poor | pauvre |
tâque (anc. taske) | task | tâche |
vage | wage | gage |
waitier (anc.) | wait | guetter |
werre (anc.) | war | guerre |
warde (anc.) | ward | garde |
varantie | warranty | garantie |
viquet | wicket | guichet |
Aujourd’hui encore, le Parlement britannique a recours à des expressions d’anglo-normand pour la promulgation de certaines lois :