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| Pays | |
|---|---|
| Territoire | |
| Sous-district | |
| Superficie |
40,22 km2 |
| Coordonnées |
| Population |
390 hab. () |
|---|---|
| Densité |
9,7 hab./km2 () |
'Arab Sukrir (عرب سكرير), également appelé ’Arab Abou Suwayrih[5] et Abou Sweirah[7] est un village arabe palestinien du sous-district de Gaza, à 38 km au nord-est de Gaza. Comme des centaines d'autres villages, il a été conquis, a subi un nettoyage ethnique puis a été détruit durant la guerre israélo-arabe de 1948[5],[8].
Arab Suqrir était situé dans une région plate, à une altitude de 25 m, dans la plaine côtière, juste au nord d'Isdud et à 39 km au nord de Gaza[9]. Sa superficie était de 40 224 dounams, dont 12 270 appartenant à des Arabes , le reste étant des terres publiques[2]. 583 dounams étaient consacrés aux plantations d'agrumes et de bananiers, 489 étaient classés comme plantations ou terres irrigables et 10 232 dounams étaient consacrés aux céréales[9]. 23 620 dounams étaient des terres incultes[9].
La deuxième partie du nom du village, Arab Sukrir, peut dériver du nom cananéen du site, "Shakroun"[5].
L'historien Al-Maqrizi mentionne Sukrir quand le nouvel sultan d'Égypte, Lajin, le traverse lorsqu'il rentre en Égypte après avoir vaincu le Mamelouk Kitbagha, en 1296[10].
Arabe Sukrir est annexé à l’empire ottoman en 1517 avec le reste de la Palestine. En 1596, il relevait de la nahié et de la liwa de Gaza avec 10 foyers (55 habitants), tous musulmans. Selon le registre fiscal, les villageois payaient des taxes sur le blé, l'orge, le sésame, les ruches et les chèvres pour un total de 2000 akçe[11]. Les habitants étaient des Bédouins qui se sont progressivement installés, ont construit des maisons en pierre et sont devenus agriculteurs[5].
Les habitants d'Arab Sukrir appartenaient majoritairement à la tribu des 'Arab al-Malaliha (عرب الملالحة). Vivant dans les déserts de dunes, ils dépendaient de leur bétail, du transport et pratiquaient une agriculture élémentaire. Leur mode de vie nomade n'a laissé que peu de traces archéologiques[12].
Dans une liste officielle ottomane de 1870, Socin a relevé que le village, nomméAbu Suweirih, avait 41 maisons et 105 hommes recensés, seuls les hommes étant comptabilises[13]. Hartmann est cependant en désaccord sur le nombre de maisons et l'identification d'Abu Suweirih avec Abu Sukrir[14]. Des fouilles ont exhumé des tombes d'enfants enterrés dans des poteries (en), qui sont souvent associées aux groupes nomades ou de travailleurs itinérantes d'origine égyptienne[15].
De 1915 à 1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région d'Arab Sukrir est conquise en octobre 1917 et la Palestine est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations. Au recensement de la Palestine mandataire de 1922 conduit par les autorités britanniques, Abu Sweirah a une population de 530 habitants, tous musulmans[7].
Dans les statistiques de Village de 1945, la population d'Arab Sukrir se réduit à 390 habitants, tous musulmans[1].
Le 11 janvier 1948, 'Arab Sukrir est l'objet de la première proposition d'opération de destruction de la part de la Haganah. Un rapport des services de renseignement de la Haganah contient une recommandation officielle de destruction du village et d'élimination de certains hommes[16]. Selon l'historien Benny Morris, cette décision est la conséquence de la mort de onze éclaireurs de la Haganah en patrouille à Gan Yavne, tués par de miliciens d'Arab Sukrir le 9 janvier. La recommandation de détruire le village venait de Ziama Divon, directeur du Shay, qui disait « les Arabes attendent des représailles Une absence de réponse de notre part serait interprétée comme de la faiblesse[16] ».
La presse raconte une histoire différente : selon le The New York Times, un groupe de Juifs de Yavne a attaqué "Wadi Sukrayr" le 9 janvier, jusqu'à ce que la police arrive et contre-attaque : huit Arabes et douze Juifs meurent dans les combats. Le journal Filastin mentionne aussi cette attaque le 9 janvier[17].
Le 20 janvier, ordre est donné de détruire le puits, détruire complètement le village, tuer les hommes et détruire les renforts qui arriveraient. Lorsque l'opération est lancée, le 25 janvier, les femmes et les enfants ont déjà été évacués. Une trentaine d'hommes sont restés défendre le village. Après la prise du village, les Israéliens détruisent les maisons, deux camions, le puits : selon un rapport, « le village n'existe plus[16]. » Associated Press mentionne le 25 janvier la destruction de 15 à 20 maisons par la Haganah dans un village près de Yibna[9].
Les habitants d'Arab Sukrir en voulaient aux villages voisins qui n'ont apporté aucune aide. Quelques habitants sont revenus peu après, avant de partir fin mars. La brigade Guivati s'empare d'Arab Sukrir le 10 mai 1948, au début de l'opération Barak. Le village est finalement détruit et les maisons en bois incendiées les 24–25 août lors de l'opération Nikayon (nettoyage) par la brigade Guivati. Dix habitants sont abattus[5],[9].
Après la guerre, le village est annexé par Israël.
En 1992, Khalidi écrit qu'il ne reste du village que {{citation|des mauvaises herbes, des cactus et quelques arbres. Deux maisons subsistent. L'une d'elles, construite avec une ossature en béton et des parpaings, est dans une plantation d'agrumes. Sur le toit en terrasse se trouve une illiya." Deux colonies juives sont installées sur les terres d'Arab Sukrir : Nir Galim, créé en 1949 et Ashdod, depuis 1955[5].
Selon Petersen, le village se trouvait au centre actuel du moshav de Bnei Darom moshav ; les restes d'un caravansérail ou khan se trouvent dans un parc boisé, près d'un château d'eau [3]. Ses ruines ont d'abord été signalées par Victor Guérin en 1863 : « Cette ruine celle d'un khan, aujourd'hui renversé. Long de 60 pas sur 37 de large, il renferme intérieurement un citerne et un petit magasin voûté, encore intacts. Au bas du tertre que ses débris recouvrent, on remarque, vers l'est, un réservoir et, à côté, un puits en partie comblé. Un canal, dont les vestiges seuls sont apparents, amenait les eaux de ce réservoir à une fontaine maintenant démolie, et située dans la plaine, près de la route[3],[18] ».
Clermont-Ganneau visite lui aussi le site en 1873, et identifie les ruines à un relais de poste situé sur la route de la Syrie à l'Égypte[19].
Le site est enregistré comme monument ancien pendant la période mandataire, et les propriétaires sont autorisés à construire un réservoir de vingt mètres carrés à l'intérieur du caravansérail[20].
Petersen, inspectant l'endroit en 1994, l'a trouvé pratiquement dans le même état qu'au début du siècle, le réservoir de l'époque mandataire ayant été remplacé par un château d'eau[21].
En 2002, des fouilles à Bnei Darom ont mis au jour d'importants restes de la période mamelouke[22].