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| Pays | |
|---|---|
| Sous-district | |
| Superficie |
16,36 km2 |
| Coordonnées |
| Population |
2 750 hab. () |
|---|---|
| Densité |
168,1 hab./km2 () |
Bayt Daras (بيت دراس) était un village arabe de Palestine mandataire (avant 1948) à 32 km au nord de Gaza[9],[10] et dans le sous-district de Gaza. Il fait partie des centaines de villages détruits et expulsés lors de là guerre israélo-arabe de 1948, ce qui constitue une part de la Nakba et de l'exode palestinien de 1948[8].
Le village de Bayt Daras était situé à 45 km au nord de Gaza et à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer[11]. Il était situé sur une zone plate inclinée à l’ouest et au sud-ouest pour former une colline. Il n’était relié aux villages voisins que par de mauvaises routes, notamment à Isdud et Julis[11]. Sa superficie était de 16 357 dounams[5]. De ces terres, 832 dounams étaient plantés d’agrumes ou de bananiers, 472 en vergers et en terres irriguées, 14 436 étaient cultivés en cereals[12]. Un quart des terres appartenaient à une seule famille, dont un des survivants avait conservé tous ses titres de propriété, dans un camp de réfugiés palestiniens de Khan Younès[13],[14].
Outre l'agriculture, les habitants pratiquaient l’élevage. En 1943, ils possédaient 653 bovins, 489 moutons de plus d’un an, 103 chèvres, 35 chameaus, 10 chevaux, 18 mules, 299 anes, 6307 volailles, 2454 pigeons et 23 porcs[15].
Les maisons étaient construites en pierre avec des pièces voûtées. Le village possédait deux écoles primaires et deux mosquées.
Une tombe datant de l'époque hellénistique, probablement de la première moitié du IIIe siècle av. J.-C., a été retrouvée et fouillée[16].
Les Croisés ont construit un château sur la colline qui domine le village à la fin du XIIe siècle[8],[17],[18], appelé Betheras dans les archives[19].
Sous le sultanat mamelouk, qui domine la Palestine de 1205 à 1517, Bayt Daras est un relais postal (en) sur la route du Caire à Damas. En 1325, un khan, ou caravansérail, est construit a Bayt Daras[1],[8]
Deux villages jumeaux étaient appelés Bayt Daras ; les deux étaient abandonnés au XVe siècle. En 1459, Bayt Daras al-Surgha (Bayt Daras le Bas) relève d'un waqf[19].
En 1517, l'Empire ottoman fait la conquête de la Palestine, et Bayt Daras avec. Selon le premier registre fiscal ottoman, en 1526/7, le the village comptait 22 foyers musulmans, soit environ 120 habitants ; il appartenait à la nahié (sous-district) de Gaza (sandjak de Gaza)[19]. En 1596, la population du village est passée à 58 foyers, tous musulmans, soit environ 320 persons. Il payait des impôts à un taux unique de 33,3% sur ses récoltes dont le blé, l'orge, les chèvres, la vigne et le miel, pour un total de 7900 akçe cette année-là. Un vingt-quatrième du produit de l'impôt allait à une fondation religieuse[20].
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la région connait un important processus de recul de la population dû à la pression des nomades sur les villages. Plusieurs villages sont abandonnés, leurs habitants se réfugiant dans les villages restant et continuant de cultiver leurs terres[21].
En 1838, Beit Daras est signalé comme village musulman du district de Gaza[22],[23].
Le voyageur français Victor Guérin visite le village en 1863, dont il estime la population à 700 habitants[24]. Dans l'enquête de 1882 du Palestine Exploration Fund, Bayt Daras est décrit, entouré de jardins et d'oliveraies, bordé au nord par un étang[25].

En 1917-1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région de Bayt Daras est conquise en 1918 et la Palestine est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations.
Une école primaire est créée en 1921 234 élèves sont inscrits dès son ouverture, répartis en six classes avec 5 instituteurs[26].
Lors du recensement de la Palestine de 1922 conduit par les autorités britanniques, Bait Daras a une population de 1670 musulmans[27] qui passe au recensement de 1931 à 1804, toujours tous musulmans, dans 401 maisons[28].

Dans les statistiques de Village de 1945, Beit Daras a une population de 2750 habitants, tous musulmans[6].
Selon des récits palestiniens, les habitants de Bayt Daras vivaient en paix avec les habitants de Tabiyya, un village fortifié ou kubaniya (colonie juive en arabe) situé à ses limites. Les Juifs achetaient leurs produits, parlaient le dialecte couramment et leur médecin, Tsemeh, soignait les malades de Bayt Daras. Le seul point anormal était le bruit des tirs d’armes à feu lorsque des soldats britanniques formaient les habitants de Tabiyya au maniement des armes. Des soldats britanniques de la cavalerie faisaient des incursions de harcèlement à Bayt Daras[29].
À Bayt Daras, la guerre commence le 27 mars 1948 avec une escarmouche entre des miliciens arabes et un convoi juif[11]. Selon Ramzy Baroud, Bayt Daras est bombardé pour la première fois les 27 et 28 mars 1948, bombardement indiscriminé qui cause 9 morts (non-combattants) et la destruction d’une part importante des récoltes[30],[31],[11] et du bétail[11]. Le 29 mars, un bref combat oppose Juifs et Arabes à proximité du village[11].
Les forces de défense israéliennes (FDI) lancent des assauts à quatre reprises sur Bayt Daras[32]. Le village est défendu par l’armée soudanaise et une milice d’habitants. L’objectif du Palmach, au sein de l’opération éclair' (Mivtza Barak, composante du plan de nettoyage ethnique de la Palestine, le plan Daleth), était de pousser les Arabes à fuir la zone et de créer un exode par les bombardements, similaire à la panique créée par le massacre de Deir Yassin [30]. Bayt Daras est encerclé pour provoquer la reddition des habitants, et en cas de résistance, l’application de la politique de la terre brûlée.
Le village est pris d’assaut le 11 mai 1948 par la brigade Givati, au cours de l’opération Barak, avant le commencement de première guerre israélo-arabe[33]. Il y a plus de 50 morts dans le village, de nombreuses maisons sont détruites, et les puits et les greniers sont sabotés[34]. Selon le récit de Baroud, un massacre a lieu au moment où la population fuit le village[30]. Tous les bâtiments sont détruits.

Selon les rapports de l’armée égyptienne, le village est occupé peu avant le début de la première trêve, le 11 juin[11]. Selon les mémoires de Gamal Abdel Nasser, le village vidé de ses habitants est réoccupé par l’armée soudanaise après la fin de la trêve de juin, puis abandonné après que les troupes égyptiennes, après un quiproquo, les aient bombardé[35].
Après la guerre, la région est annexée par Israël. En 1950 le moshav de Giv'ati est construit sur l’emplacement du village ; deux autres moshavim, Azrikam et Emunim, sont créés sur les terres de Bayt Daras[8]. Une ferme appelée Zemorot est construite à la fin des années 1950 à Khirbat Awda, qui faisait aussi partie de Bayt Daras[36].
En 1992, Walid Khalidi décrit ainsi les restes du village : « Les seuls restes des constructions de la maison sont les fondations dêune maison et quelques ruines dispersées. Le site est recouvert de végétation sauvage, de cactus et d'eucalyptus[37],[36]. »
Un thob de femme (robe ample à manches) datant des années 1930 venant du village de Bayt Daras est conservé au Museum of International Folk Art (MOIFA) à Santa Fe[38]