Aujourd'hui, Exposition universelle de 1967 est un sujet qui a suscité un grand intérêt et un grand débat dans différents domaines. De la politique à la science, en passant par la culture et la société, Exposition universelle de 1967 a attiré l'attention de millions de personnes à travers le monde. Au fil du temps, l’importance de comprendre et d’analyser Exposition universelle de 1967 en profondeur devient de plus en plus évidente, à mesure que son impact s’étend à de multiples aspects de notre vie quotidienne. Dans cet article, nous explorerons les différentes dimensions de Exposition universelle de 1967 et sa pertinence dans le contexte actuel, dans le but de mettre en lumière un sujet qui continue de faire l'objet d'étude et de réflexion.
Expo 67 | |
L'emblème a été dessiné par l'artiste montréalais Julien Hébert. Chaque élément du motif est un ancien cryptogramme représentant l'homme debout, les bras tendus. Les paires représentent l'amitié universelle encerclant le monde. | |
Général | |
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Type-BIE | Universelle |
Catégorie | Expo de première catégorie |
Thème | Terre des Hommes |
Bâtiment | Habitat 67 |
Surface | 365 hectares |
Fréquentation | 54 991 806 visiteurs |
Organisateur | Pierre Dupuy |
Participants | |
Nombre de pays | 60 étrangers + Canada : 61 |
Organisations | 2 |
Localisation | |
Pays | Canada |
Ville | Montréal |
Site | Île Notre-Dame, Ile Sainte-Hélène, Cité du Havre |
Coordonnées | 45° 31′ 00″ nord, 73° 32′ 08″ ouest |
Chronologie | |
Candidature | 1958 |
Attribution | |
Date d'ouverture | |
Date de clôture | |
Éditions Universelles | |
Précédente | Exposition universelle de 1962 , Seattle |
Suivante | Exposition universelle de 1970 , Osaka |
Éditions spécialisées | |
Précédente | IVA 65 , Munich |
Suivante | HemisFair '68 , San Antonio |
Éditions horticoles | |
Précédente | Exposition horticole 1964 , Vienne |
Suivante | Exposition horticole 1969 , Paris |
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L'Expo 67 de Montréal est une exposition universelle (de catégorie A) tenue à Montréal en 1967 sur le thème « Terre des Hommes » (en anglais : Man and his World). Ces grandes expositions se tiennent depuis le milieu du XIXe siècle et servent à mettre en valeur les réalisations technologiques et industrielles des pays hôtes.
Pour marquer le centenaire de la Confédération, le Canada demande au Bureau international des Expositions (BIE) d'être l'hôte d'une Exposition universelle et internationale de première catégorie. À la suite du refus de Moscou en avril 1962, le BIE accepte la candidature du Canada et Montréal sera finalement désignée le 13 novembre 1962 hôte de l'Exposition universelle de 1967. La Compagnie canadienne de l'Exposition universelle (CCEU) est créée en fin 1962, réunissant les trois principaux commanditaires de l'Exposition, le Canada, le Québec et la Ville de Montréal. Une première administration est nommée: Paul Bienvenu est commissaire général, Cecil Carsley sous-commissaire général et Claude Robillard, directeur général. Cette équipe choisit de démissionner au début de 1964, étant entre autres en désaccord avec le fait de tenir l'Expo sur des îles au milieu du fleuve. Un nouveau commissaire général est nommé, le diplomate Pierre Dupuy, un sous-commissaire général, l'ingénieur Robert Fletcher Shaw (en) et une nouvelle équipe est recrutée :
L'Expo 67 est l'un des événements marquants de l'histoire du XXe siècle pour le Canada, le Québec et Montréal. D'une durée de six mois (du 28 avril au 27 octobre 1967), l'Exposition accueille plus de 50 millions de visiteurs. Soixante-deux pays y participent sous le thème Terre des Hommes, portant le message de l'ouvrage éponyme d'Antoine de Saint-Exupéry. Près de 90 pavillons de toutes sortes (gouvernements, pavillons thématiques, organisations internationales, etc.) sont mis en place pour l'événement. Montréal choisit de placer l'Expo au centre du fleuve Saint-Laurent et des travaux majeurs suivent dès l'obtention de l'Exposition : la superficie de l'île Sainte-Hélène est doublée et une toute nouvelle île, l'île Notre-Dame, est érigée, pour un total de 600 hectares. On estime à vingt-cinq millions de tonnes la quantité de terre et de roc que l'on a dû transporter, provenant notamment (pour 15 à 20%) de la construction du métro de Montréal et du dragage du fleuve. Cet ouvrage a modifié l’environnement fluvial et détruit plusieurs frayères de poissons indigènes.
Les retombées culturelles et sociales de l’Expo sur une population québécoise qui est encore à vivre ce que l’on appelle aujourd’hui la Révolution tranquille sont importantes mais difficiles à calculer. Le calcul des retombées commerciales est plus concret mais est abandonné dans la hâte que l’on a de terminer l’opération. Ainsi, dans le calcul des coûts et des rentrées, on omet de compter l’héritage de l’Expo, la valeur de ce que l’Expo remet à la ville de Montréal, les îles, les ponts, les canaux, des pavillons et les aménagements de l’emplacement.
Le Canada et le Québec bénéficient largement de l’afflux touristique de 1967. L’Office du tourisme canadien calcule que l’entrée des dollars touristiques passe de 600 millions en 1966 à plus d’un milliard en 1967, majoritairement grâce à l’Expo. Le déficit opérationnel de 210 millions se trouve donc largement effacé.
Le fonds d'archives de la Compagnie canadienne de l'Exposition universelle de 1967 est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Toutes valeurs en dollars canadiens de 1967 :
Le design fait partie intégrante de l’Exposition universelle de Montréal de 1967. Par la convergence du design international de l’époque et du design local, elle est le lieu idéal pour véhiculer de nouvelles idées. Soutenue par une grande campagne publicitaire et par de nombreuses publications, elle fascine avant même d’être officiellement ouverte. On s'enthousiasme devant les différents pavillons, les expositions qu’ils renferment, l’aménagement des sites, les objets et commodités personnalisés, les divertissements proposés, sans oublier les hôtesses et leurs uniformes à la mode.
Le design à l’Exposition s’étend sur cinq sphères distinctes, lesquelles sont divisées en sous-catégories.
L'architecture des pavillons, avant-gardiste et futuriste, est un des attraits les plus importants d'Expo 67. Les 62 pays annoncés redoublent d’imagination et de créativité pour que leur installation laisse l’empreinte la plus marquante et raffinée et contribue à améliorer le tourisme et favoriser leur économie. Pour ce faire, on requiert les services des meilleurs architectes (Buckminster Fuller, Frei Otto, Walter Eykelenboom) afin de proposer des bâtiments qui étonnent, comme le dôme géodésique du pavillon des États-Unis, le pavillon-tente de l'Allemagne de l'Ouest ou celui en verre de l'Australie. Ces bâtiments emballent le public par leur design inédit, leur innovation technologique (facilité d’assemblage, transport, légèreté) et par le choix de matériaux souvent non conventionnels (toile de plastique ou d’acrylique, tuyaux d’aluminium, etc.). Deux autres objectifs motivent aussi les architectes : le désir de se dissocier des bâtiments monotones et ennuyeux qui régissent l’architecture des années précédentes et le défi de couvrir la plus grande superficie avec le moins de matériaux et aux moindres coûts.
L'Expo 67 voit apparaître un nouveau concept architectural. Il s’agit du space frame, dont le principe est de couvrir le plus d’espace possible avec flexibilité et aux moindres coûts. Pour ce faire, il faut distribuer le poids total de la structure sur la plus grande superficie possible. Le space frame implique aussi l’usage de différents matériaux, tels l’aluminium et le plastique. Il permet, entre autres, de déplacer les structures facilement, de les agrandir ou de les diminuer selon les besoins et, surtout, de les décomposer en plusieurs autres structures de diverses formes. Plusieurs critiques et architectes de l’époque s’entendent pour dire que le space frame constitue le futur en matière de pensée et d’idéologie architecturale. Voici quelques descriptions des pavillons qui suivirent le principe du space frame:
D’autres pavillons, sans employer le concept du space frame, font aussi preuve d’originalité dans leur architecture :
Afin de combler le problème d’espace pour accueillir les différents exposants, le maire de Montréal de l’époque, Jean Drapeau, développe une idée qui semble au départ saugrenue (pour certains) : élargir une île déjà existante et créer de toutes pièces une autre île sur le fleuve Saint-Laurent.
C’est ainsi que l’île Sainte-Hélène telle qu’on la connait aujourd’hui apparaît et que l’île Notre-Dame est créée. On déverse dans le fleuve près de 30 000 000 tonnes de terre et de roche d’excavation provenant majoritairement des sédiments du fleuve St-Laurent, de carrières de la région de Montréal et du métro de Montréal (entre 15 % et 20 %). Le maire se trouve avoir eu raison, puisque le fleuve, ainsi que les différentes pièces d’eau qui parsèment le site d’Expo 67, constituent une attraction en soi.
La jetée Mackay, péninsule située à l'extrémité sud du port de Montréal, est choisie pour compléter le site de l'Exposition. Elle est élargie et allongée, puis reliée aux îles par la construction du Pont de la Concorde. Renommée Cité du Havre, elle constitue la porte d'entrée principale de l'Expo 67.
On y construit le Centre administratif de la Compagnie canadienne de l'Exposition universelle où loge également le Centre de presse, la Place d'accueil, le Centre international de radiotélédiffusion, l'Expo-Théâtre, le Labyrinthe, des pavillons thématiques (Le Génie créateur de l'Homme, L'Homme dans la Cité, L'Homme et la Santé), et le complexe résidentiel Habitat 67. S'ajoutent les pavillons Les Industries du Québec, le Centre du commerce international, s'adressant aux hommes d'affaires, la Maison olympique qui est un centre d'information et documentation destiné à la grande famille olympique, Les Jeunesses musicales du Canada, et le Pavillon de l'hospitalité dédié aux femmes et aux familles.
Un vaste stationnement est aménagé à proximité, à l'ouest de l'autoroute Bonaventure, de même que l'Autostade, un stade de 25 000 places. Deux stations de l'Expo-Express desservent la Cité du Havre, à la Place d'accueil et à Habitat 67.
Il est de coutume que chaque Exposition universelle laisse derrière elle un témoignage de tous ses progrès technologiques et idéologiques. À Paris en 1889, il y eut la tour Eiffel et avant, à Londres en 1851, ce fut le Crystal Palace de Sir Joseph Paxton. Pour Montréal, en 1967, c’est Habitat 67, situé à la Cité du Havre. L’architecte israélien Moshe Safdie, étudiant de la McGill University School of Architecture, a pour but, lorsqu’il conçoit Habitat 67 en 1964, de rendre pratique et moins coûteuse l'habitation en ville, tout en gardant les plaisirs et l’intimité des maisons privées de la banlieue. Il y voit une occasion rêvée d’industrialiser le processus de construction et ainsi d'augmenter la rapidité d’exécution des travaux. C’est dans cette optique qu’il imagine Habitat 67, un concept architectural ambitieux de 158 unités ou blocs de ciment pré-moulés, renforcés par une structure d’acier incorporée au moulage, empilés les uns sur les autres, de sorte que le toit de l’habitation du dessous se trouve à être le jardin ou patio privé de l’appartement du dessus. Au total, 15 aménagements sont possibles, depuis des appartements à une chambre aux appartements à quatre chambres pour les familles. Les salles de bain (sauf la toilette), ainsi que les comptoirs de cuisine, sont faits d’un seul morceau de plastique moulé, ce qui rend facile et rapide l’entretien, et confère un style unique et futuriste à ces pièces, grâce à l’absence de jonctions dans le plastique. Les laveuses-sécheuses se superposent afin de maximiser l’espace. Les fenêtres, en angle sur deux façades des murs, permettent d’apprécier la vue sur la Cité du Havre et le fleuve St-Laurent. Pour les locataires les mieux situés, il est possible d'apercevoir Expo 67. Les logements sont climatisés, une petite bibliothèque est encastrée dans les chambres, et des miniparcs et terrains de jeux sont aménagés. Présenté par l’architecte lui-même comme un projet expérimental, un prototype, le complexe comporte toutefois quelques inconvénients, notamment au sujet de la rentabilité de l’investissement.
Les designers chargés de l’identité globale d'Expo 67 se sont donné pour mandat d’uniformiser et de standardiser le design de toutes les installations et commodités de l’événement, dans le but de créer une unité dans l’esthétique et le style. Ainsi, toutes les catégories de l’Exposition sont couvertes et se complémentent, des bancs publics aux couverts et cendriers, des lampadaires aux panneaux d'orientation, en passant par les pavillons eux-mêmes, sans oublier le célèbre minirail.
Expo 67 opte pour une vaste production d’objets promotionnels ayant tous le même style ou une parenté graphique. Le logo y est apposé, de même que l’inscription «Expo 67 / Montréal, Canada», le symbole de la «Terre des Hommes», et une illustration ou reproduction des pavillons (souvent du pavillon canadien).
La gamme de produits offerts comprenait par exemple les foulards pour dames, chaussures, sacs de cuir, cendriers, cartes postales, broches et autres épinglettes, porte-clés, assiettes de collection, tasses, pichets de bière, pièces de monnaie commémorative, boules à neige. Certains contemporains ayant vécu l’Expo 67 ont conservé leur passeport de l’Expo, souvenir d’une époque remplie de découvertes, de surprises et de progrès.
Après quelques problèmes, le comité responsable du design des installations pratiques a recours à Luis Villa, un designer industriel colombien œuvrant à l’époque à Philadelphie. Celui-ci, en moins d’une semaine, présente au directeur de la portion design, Norman Hay, des croquis intéressants et innovateurs. Les préoccupations de Villa coïncident avec les besoins urgents d’Expo en matière d’ameublement urbain: une unification de l’identité générale et des plans à l’échelle de la ville. En ce sens, Villa veut que ces éléments soient le plus discrets possible, tout en proposant une certaine unité.
Villa propose au comité des socles de forme triangulaire en ciment multi-usages. Utilisés tels quels, ils servent de jardinières et de poubelles. Utilisés comme bases, ils servent de bancs publics (associés à quelques lattes de bois, créant une forme linéaire), de lampes et d’abreuvoirs.
Également, Luis Villa instaure un système d’éclairage efficace en respectant l’idée d’harmonie esthétique et identitaire de l’Expo 67. Ses lampadaires de rue sont formés d’un grand cercle de fibre de verre servant de réflecteur, surplombant un long cylindre avec à sa base une source lumineuse de forte intensité. La lumière vive réfléchie forme un halo diffus créant une douce lueur autour du lampadaire.
Enfin, ce que certains visiteurs qualifient de « l’une des plus belles sculptures sur le site » se trouvent être les célèbres cabines téléphoniques. D’allure spatiale, ces cabines, dont la base est constituée de socles triangulaires de ciment, se distinguent par leur toiture à la forme semi-sphérique en acrylique transparent. Ces demi-sphères donnent l’illusion d’une bulle au-dessus de la tête des utilisateurs, ce qui alimente l’impression d'un espace futuriste. Finalement et en complémentarité aux cabines téléphoniques et aux lampadaires, les clôtures sont de simples dispositions de barres de fer géométriques.
Avec 50 306 648 visiteurs (en date du 29 octobre 1967), 61 pays participants et 90 pavillons, l'Expo 67 est reconnue comme la plus réussie du XXe siècle. Les pavillons les plus visités sont : le pavillon de l'URSS (13 millions), le pavillon canadien (11 millions), le pavillon des États-Unis (9 millions), le pavillon de la France (8,5 millions) et finalement le pavillon de la Tchécoslovaquie (8 millions).
Dans le but d'assurer le bon déplacement de cette foule à travers le site d'Expo 67, les organisateurs mettent à la disposition du public de nombreux moyens de transport. Mis à part le métro et l’autobus, déjà en fonction, plusieurs autres moyens de transport efficaces et esthétiques sont développés. En voici quelques-uns :
Train léger aux wagons climatisés et à autoguidage par ordinateur (une première au Canada), véritable « minimétro » de surface, constituant le principal service de transport à l'intérieur du site de l’Expo 67 et pouvant accueillir 1 000 passagers à la fois, l'Expo-Express dessert cinq stations. Son réseau s’étend sur 5,7 km, de la Cité du Havre (stations Place d'Accueil et Habitat 67, laquelle ne sera finalement jamais utilisée), en passant par l'île Sainte-Hélène et l'île Notre-Dame pour terminer son parcours à La Ronde. Fait surprenant : le temps d’attente entre chaque embarquement n'est que de 5 minutes. Lors de cette première année d'exploitation, la lunette avant du train est accessible, ce qui en fait un point d'intérêt pour tous les petits enfants qui veulent voir défiler les rails du point de vue du conducteur.
Après l’Expo-Express, le Minirail constitue le deuxième moyen de transport de l’Expo 67. Il est apprécié des visiteurs pour sa progression plutôt lente, qui permet d’apprécier la vue en plongée qu’il offre sur les différents pavillons (surtout de l'île Notre-Dame) et de profiter d'un survol relaxant après une longue journée de marche sur le site. À son retour sur l'île Sainte-Hélène, le Minirail bleu pénètre à l’intérieur du pavillon de l'Ontario ainsi que celui des États-Unis, aujourd’hui appelé la Biosphère, et permet aux visiteurs de contempler des posters gigantesques de stars du cinéma américain, des œuvres d’art à grande échelle ainsi que des équipements d'entraînement des missions spatiales Apollo de la NASA.
Ce minirail, d'un trajet plus court, fait le tour d'une seule section de l'Expo 67. Un circuit ceinture l'île Sainte-Hélène et un autre, non relié, encercle le parc d'amusement de La Ronde. Ces minirails sont plus petits en gabarit et plus intimes mais le voyageur est également plus exposé aux éléments. Lors du trajet, il n'est pas rare pour le voyageur d'être aspergé par la fontaine du lac des Cygnes de l'île Sainte-Hélène ou éclaboussé par un manège comme La Pitoune de La Ronde,
Ce petit train sans rails mais sur pneumatiques transporte ses passagers entre les différents points d'intérêt des îles de l’Expo 67. Ce mode de transport est plus facilement adaptable que les équipements à rails comme le minirail ou l'Expo Express et le trajet est adapté en fonction des besoins changeants, selon l'affluence des visiteurs. Il sera d'un grand secours pour les automobilistes garés dans l'immense stationnement qui s'étend tout le long de l'autoroute Bonaventure jusqu'à la sortie 60 des autoroutes 15 et 20.
Le vaporetto est un bateau-mouche qui navigue sur les canaux et cours d’eau du site de l’Expo 67. Il a l'avantage d'offrir un autre point de vue sur l’Expo. Il fonctionne en boucle touristique plutôt que de servir de moyen de transport.
Sorte de pédalo terrestre, ce taxi-triporteur fourni par Tilden est équipé de deux sièges et d’un pare-soleil et permet de se déplacer plus aisément entre les différents kiosques et pavillons. Les garçons qui manœuvraient ces PediCabs sont admirés pour leur endurance car le véhicule n'a pas de système de vitesses.
Le service de publicité est fondé dès 1964 et prépare une campagne mondiale. Jusqu'en septembre 1965, il est constitué de 8 membres, après il augmente à douze pour répondre à l'augmentation de la charge de travail.
Ce service a pour mission de s'occuper de:
Au début du processus, le travail du comité est principalement de s'occuper des diverses brochures et affiches destinées aux exposants et à tous ceux qui vont participer à la réalisation de l'Exposition. Plusieurs rencontres par année sont organisées avec les contracteurs et publicitaires. Dès 1965, les campagnes publicitaires destinées à grand public sont réalisées. Les premières éditions de la brochure « Voici l'Expo 67 » ne sont traduites qu'en français, anglais et russe, mais elles seront traduites en trois langues supplémentaires par la suite, soit l'italien, l'allemand et l'espagnol.
La campagne publicitaire est principalement diffusée en Amérique du Nord, spécialement dans les grands centres urbains des États-Unis. À Montréal, les publicités ne visent pas à convaincre les habitants à venir à l'Expo 67, mais plutôt à participer en inscrivant leur maison à Logexpo (un système qui consiste à louer une chambre de leur maison pour pallier le manque de place dans les hôtels montréalais).
L'Exposition universelle coïncidant avec le Centenaire de la Confédération, plusieurs publicités réalisées par le comité de publicité du centenaire invitent le public à aller à Montréal pour voir l'Expo 67.
En août 1966, le comité s'occupe de la conception d'une brochure de 12 pages en couleurs, destinée au Reader's Digest. C'est la campagne la plus considérable jamais publiée, à l'époque, elle coûtera 450 000 $
La chanson thème de l'expo (Un jour, un jour) fut écrite par Stéphane Venne et choisie parmi les 2200 inscriptions au concours commandité par Sun Life dans le cadre du Festival du disque. La chanson est diffusée principalement à la radio et pour les publicités télévisuelles.
Plusieurs enregistrements de "Un jour, un jour" ont été publiés, dont ceux par Donald Lautrec et par Michèle Richard.
Dans les années 1960, la modernité semble émerger soudainement au Québec, se manifestant dans tous les types d’arts ainsi que dans les pratiques sociales, probablement en réaction au climat social répressif des années 1950. En s’opposant aux idéologies conservatrices du temps, c’est à ce moment que se forment les artistes d’avant-garde qui ont défini la modernité au Québec. C’est dans ce contexte que se créer la célèbre exposition de 1967.
Le design est omniprésent à l’expo 67. On le retrouve sous différentes formes telles que l’architecture, le design industriel, la mode, les médias et bien sûr le design graphique. En effet, des affiches, des symboles, des brochures, la signalétique, la publicité, des logos et des illustrations sont produits pour l’occasion par divers artistes d’ici et d’ailleurs. Le design graphique de l'Expo 67 est assuré par le Programme de graphisme et d'affichage de la Compagnie de l'Exposition de 1967, avec à sa tête Georges Huel, diplômé de l’École des arts graphiques et dessinateur de l'affiche officielle de l'Expo. On y développe la campagne publicitaire, les publications, l'affichage et la signalétique très efficace pour l’Expo 67. D'autres graphistes sont engagés par la Commission des Expositions du gouvernement canadien, afin de concevoir plusieurs publications et documents de signalisation et d'identification. Parmi ceux-ci, on retrouve Paul Arthur, Burton Kramer, Frank Mayrs et Neville Smith,.
Créé par le designer montréalais Julien Hébert, le logo « Terre des Hommes » est constitué d’une répétition d’un ancien symbole représentant un homme debout: la ligne verticale étant le corps, d’où partent deux traits qui représentent les bras ouverts. Ce symbole a été mis en paires afin de représenter l’amitié universelle et la distribution autour d’un axe circulaire symbolise la terre. Le thème du logo reprend le titre d’un ouvrage de l’auteur Antoine de Saint-Exupéry, qui a une éthique humaniste dans laquelle Hébert se reconnait.
La proposition graphique du designer est retenue parmi celles de huit autres professionnels du domaine et lui a même valu un prix à l’international. Elle a été choisie pour sa simplicité et distinction, tout en étant une idéographie universelle qui ne sera pas confondue avec d’autres symboles. La police de caractère utilisée dans la signature officielle est Optima, une police de caractère sans-sérif sortie en 1958 d’Hermann Zapf pour la fonderie D. Stemple AG, en Allemagne. Elle a été choisie pour sa lisibilité et sa ressemblance avec le logo. La police linéale colle avec l’emblème de l’expo grâce à la graisse similaire des lignes ainsi que son caractère humaniste. Ses caractéristiques de lettres romaines, avec ses pleins et déliés contrastants, fonctionnent parfaitement avec le thème de l’exposition « Terre des hommes ».
Concernant les textes qui accompagnent le logo, la police de caractère « Century Expanded », de Morris Fuller et Linn Boyd, est priorisée. Selon le manuel de directives graphiques de l’Expo, la compagnie demande que le blanc, noir, gris, rouge Expo et bleu Expo doivent être utilisées. Ces deux couleurs ont même été mises en vente par plusieurs fabricants d’encre, et des échantillons sont également disponibles sur demande. Plusieurs règles sont de mise lorsque l’emblème est utilisé. Lorsqu’il est accompagné d’une inscription dans les deux langues, le rouge est réservé à l’anglais et le bleu au français. Il peut être réalisé en « tramé » ou en « solide ». Lors d’agrandissements ou de réductions, la trame et la densité du symbole devront être soigneusement réfléchies pour permettre une bonne lecture de ses détails. Par exemple, pour une grande surface il est recommandé d’utiliser une trame grossière de 60 points au pouce carré. De cette manière il est assuré que les contours du dessin ne sont pas en dents de scie.
Les maquettes du logo sont conservées au Musée national des beaux-arts du Québec.
Le Département de l'aménagement s'occupe la signalétique de l'événement. Celle-ci se démarque des Expositions précédentes par l'utilisation presque exclusive d'icônes et de signalisation graphique. Considérant que les visiteurs viennent de nombreux pays différents et ne parlent pas la même langue, le comité chargé de la signalétique, formé de Paul Arthur en collaboration avec Graform Associates, a opté pour un langage graphique simple, clair et actuel que tous peuvent comprendre au premier coup d'œil. Le travail de Paul Arthur, graphiste souvent crédité comme étant le pionnier de la signalétique au début des années 1960, à l’expo 1967 démontre de l’importance d’une signalisation claire et efficace dans un environnement. La typographie utilisée pour les panneaux, instructions, thèmes de l'Exposition et autres messages en petits caractères se doit d'optimiser la lisibilité et la compréhension. Pour ce faire, le comité opte pour le caractère Univers d'Adrian Frutiger, un caractère sans empattements au dessin simple et moderne, qui confère un style actuel à l'Expo. Comme procédés d'impression, on utilise la décalcomanie de vinyle, le Néoprint et la sérigraphie. Le comité utilise également, afin de diriger le public, un code de couleurs recourant aux rouge, bleu, jaune, pourpre, orange et vert foncé. Ce code est un aspect important du système de signalisation. Le rouge identifie uniquement les installations d'urgence et de secours. Le bleu est utilisé pour les biens et services, tels que les voitures, camions, tondeuses à gazon, trains, bateaux et portes des toilettes. Le jaune est réservé à l'identification de l'Île Notre-Dame, le pourpre à la Cité du Havre, l'orange à la Ronde et le vert foncé à l'île Sainte-Hélène.
Une vingtaine d'icônes sont créées pour l’événement, les plus notables étant:
De multiples affiches sont créées pour l'occasion et mettent en scène plusieurs types de jeux graphiques. L'unité visuelle est formée non pas par les sujets, mais par les mises en page modernes et les jeux de couleurs. Georges Huel a créé plusieurs types d’imprimés (affiches, programmes, timbres) pour l’exposition universelle de 1967, dont une affiche où l’on voit deux doigts tenant le logo d’Expo 67. Cette création lui a valu un premier prix d’importance à l’échelle internationale.
Outre Georges Huel, qui a conçu l’affiche officielle d’Expo 67, c’est Guy Lalumière, diplômé de l’école des beaux arts, qui réalise une série d’affiches pour les pavillons culturels. Les affiches promotionnelles proposent des photographies en couleur des hôtesses, des pavillons ou du site, ainsi qu’un slogan accrocheur, tandis que les affiches des pavillons culturels s’inspirent du design européen dans leur composition. Les informations y sont disposées de façon organisée et hiérarchisée, en adoptant un style raffiné du traitement de la typographie et de l’image. Les couleurs sont recherchées et les illustrations sont stylisées.
La mode et les costumes des hôtes et hôtesses varient de pays en pays. La tendance dominante est sans contredit la minijupe, fraîchement arrivée de Grande-Bretagne avec Mary Quant. En effet, la principauté de Monaco opte pour un élégant cardigan bleu et or ainsi qu’une minijupe marine. Pour le Canada, les garçons de table portent des costumes d’inspiration esquimaude, et les femmes des chapeaux ronds assortis à leurs robes rouges et souliers blancs (couleur du pays). Les tenues des hôtesses d’Afrique sont très conservatrices, avec leurs tuniques longues jusqu’aux pieds, de couleurs terres et aux motifs tribaux. Les serveuses du Ceylan (Sri Lanka), quant à elles, portent un costume traditionnel. Pour la Grande-Bretagne, les hôtesses rendent les visiteurs nostalgiques avec leurs minijupes qui rappellent Chelsea (Londres). La Cité du Havre a décidé d’arborer des costumes beaucoup moins traditionnels. Les hôtes et hôtesses accueillent les visiteurs avec un costume où des artères et un système nerveux sont illuminés tour à tour. Tandis que d’autres portent des organes artificiels et prothèses qui sont utilisés en médecine. Les hôtes de la Barbade sont vêtus d’une chemise blanche ornée des armoiries du pays. Les femmes, quant à elles, portent de grandes robes légères blanches et bleues. Il y a aussi les représentants de l’Autriche, qui arborent le style des yodleurs: un haut blanc et bleu et une jupe rouge digne des spectacles de yodle qui ont vu le jour en Suisse et en Autriche. Les Belges, eux, sont vêtus comme des haut placés largement décorés de l'armée. Les femmes portent, dans le même style, un ensemble beige et blanc digne d’une première dame. L'Ontario, lui, est particulier. En effet, les femmes portent de longues tuniques grises avec chapeaux et talons hauts blancs. Pour le Québec, il est décidé que le bleu sera la couleur dominante des uniformes du personnel. L'uniforme des hôtesses du Québec, dessiné par Serge Senécal et Real Bastien composé de petites robes ajustées brunes et bleues avec des chapeaux bleus. La plupart des hôtesses ne communiquent qu’avec leurs mains,.
L'organisation de l'Expo avait aussi ses propres hôtesses, postées à quinze endroits stratégiques sur le territoire de l'Exposition et chargées de répondre aux questions des visiteurs et de les diriger. Elles accompagnaient également les visiteurs de marque, incluant des chefs d'État, lors de leur visite de l'Expo. Leur uniforme, blanc et bleu, a été créé par Michel Robichaud.
Le site sert de décor à plusieurs œuvres audiovisuelles :
Le Casino de Montréal, inauguré le 9 octobre 1993, occupe les anciens pavillons de la France et du Québec.
À la Cité-du-Havre le complexe Habitat 67 demeure toujours un lieu de résidence très prisé. L'édifice du Centre administratif de l'Expo 1967 est maintenant le siège de l'Administration portuaire de Montréal sur la rue Pierre-Dupuy. L'ancien Expo-Théâtre, acquis par Mel's Cité du Cinéma, a été converti en salles de production et de tournage cinématographiques. Les locaux de la Galerie internationale des Beaux Arts ont abrité le Musée d'art contemporain de Montréal de 1968 à 1992 ; ensuite acquis par la société Loto-Québec, ils servent dorénavant d'entrepôt pour le Casino de Montréal.
En 2017, à l'occasion du 50e anniversaire de l'Expo 67, la ville de Montréal et le comité du 375e anniversaire de la fondation de Montréal ont mis en valeur quatorze évènements commémoratifs,.
Les visiteurs de ces expositions et évènements avaient accès à un passeport en version virtuelle ou en version papier dans lequel ils pouvaient collectionner des étampes, comme lors de l’Expo 67.