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| Pays | |
|---|---|
| Sous-district | |
| Superficie |
38,04 km2 |
| Coordonnées |
| Population |
5 670 hab. () |
|---|---|
| Densité |
149,1 hab./km2 () |
al-Falouja (الفالوجة) ou Faloudja est une petite ville arabe palestinienne à l'époque du mandat britannique sur la Palestine, située à 30 kilomètres au nord-est de Gaza.
Lors de la guerre israélo-arabe de 1948, la poche de Falouja (avec Iraq al-Manshiyya) voit une partie de l'armée égyptienne encerclée et assiégée pendant 4 mois par l'armée israélienne.
Les accords d'armistice de 1949 transfèrent la zone à Israël, qui l'annexe[3] ; les habitants sont harcelés et expulsés[4], permettant l'installation de la colonie israélienne de Kiryat Gat.
Al-Falouja était une petite ville du sous-district de Gaza, située à 30 kilomètres au nord-est de Gaza et à 100 mètres d'altitude, dans une région de collines de la plaine côtière[5]. Elle était placée au carrefour des routes d'Hébron, Jérusalem, Jaffa et Gaza[5]. La superficie de son territoire était de 38 038 dounams (38 km²)[2]. 87 dounams étaient classés comme terres irrigables ou plantations et 36 590 dounams étaient consacrés aux céréales[6]. Ces terres appartenaient à des Arabes, sauf 786 dounams qui étaient des terres publiques[5].
L'économie était diversifiée : outre l'agriculture et l'élevage (notamment de volailles), Falouja avait une importante activité commerciale, avec un marché réputé du mercredi midi au jeudi midi. Il se tenait sur une place aménagée spécialement avec tout le nécessaire. L'artisanat était aussi réputé : meunerie, tissage, broderie, potiers. Sa teinturerie attirait des clients de la région[5].
Falouja est fondée sur un site appelé "Zurayq al-Khandaq", "Zurayq" signifiant "bleu" en arabe, d'après la couleur des fleurs du turmus, une espèce de lupin à fleurs bleues poussant dans les environs[5]. Elle est rebaptisée "al-Falouja" en souvenir d'un maître soufi, Shahab al-Din al-Falouji, originaire de la ville irakienne, installé à proximité au XIVe siècle. Sa tombe se trouve à Falouja de Palestine ; elle est visitée par le professeur soufi Mustafa al-Bakri al-Siddiqi (1688-1748/9), qui voyagea dans la région dans la première moitié du XVIIIIe siècle[7].
La Palestine est conquise par les armées de Sélim Ier en 1517, grâce à leur victoire sur les armées mameloukes à la bataille de Marj Dabiq. Elle est annexée à l’empire ottoman. En 1596, elle fait partie de la nahié (sous-district) de Gaza et du sandjak de Gaza, avec une population de 75 foyers, tous musulmans, soit environ 413 habitants, qui payaient des taxes de 25% sur le blé, l'orge, le sésame, les fruits, les vignes, les ruches, les chèvres et les buffles, pour un total de 5170 akçe. La moitié de ces impôts allaient à une fondation pieuse[8].
En 1838, Robinson note qu’el Falujy est un village musulman du district de Gasa[9],[10], sans l'avoir visité[11].
En 1863, Victor Guérin visite aussi le village, construit en briques crues et prospère, dont il estime la population à 600 habitants. Il relève la présence d'un puits et de colonnes antiques de marbre gris-blanc[12]. Vers 1870, une liste ottomane de villages recense 670 habitants à Falouja et 230 maisons, seuls les hommes étant recensés[13],[14].
En 1883, l'enquête du Palestine Exploration Fund décrit Falouja comme entouré sur trois côtés par un wadi et disposant de deux puits et d'une citerne à l'est. Les parcelles de jardins étaient à l'ouest et les maisons construites en briques de terre crue[15].




De 1915 à 1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région de Falouja est conquise fin 1917 et la Palestine est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations. Au recensement de la Palestine mandataire de 1922 conduit par les autorités britanniques, Falouja a une population de 2482 habitants, dont 2473 musulmans, 6 chrétiens et 3 juifs[16], les chrétiens étant tous orthodoxes[17]. Au recensement de 1931, la population augmente à 3161 habitants, dont deux chrétiens, les autres tous musulmans, avec 683 maisons[18]
Le village est construit autour du sanctuaire de cheikh al-Faluji. Les habitations s'étendent dans les années 1930, franchissant l'oued, qui divise alors Falouja en quartiers nord et sud. Des ponts sont construits entre les deux pour faciliter les déplacements, surtout l'hiver au moment des crues[7]. Le centre de Falouja se déplace vers le nord, où des maisons modernes, des commerces, des cafés et une clinique sont construits[5]. En 1922, la ville est dotée d'un conseil local[5]. Une école pour garçons est construite en 1919, et celle pour les filles en 1940[7]. L'école de garçons dispensait également une formation agricole, et disposait d'un pensionnat pour 25 élèves. En 1947, elle s'agrandit pour accueillir les élèves du niveau collège. Elle avait 520 inscrits en 1947 ; l'école de filles avait 83 élèves en 1943[5].
Falouja avait une grande mosquée avec trois dômes, dont un au-dessus du tombeau d'Al-Falouji[5]. Malgré un budget en force hausse, les dépenses du conseil local passant de 417 livres palestiniennes en 1922 à plus de 10 000 en 1947, les ressources ont toujours permis de dégager un excédent[5].
Dans les statistiques de Village de 1945, al-Falouja a 4670 habitants, tous musulmans[1]. Le


Dans le plan de partage de la Palestine de l'ONU, al-Falouja est attribué à l'État arabe[19].
Le 24 février 1948, le village est attaqué par des forces sionistes, selon le journal Filastin[20]. Le 12 mars, un convoi de ravitaillement des implantations juives est attaqué à Falouja par la milice villageoise renforcée de Frères musulmans égyptiens : plusieurs voitures blindées de la Haganah sont détruites. Le combat fait sept morts dans l'escorte et 37 chez les assaillants. Le même jour, une équipe de démolition retourne à Falouja et détruit une douzaine de bâtiments, dont la mairie et le bureau de poste[21],[22].
L'armée égyptienne entre en Palestine le 15 mai 1948 : une colonne est stoppée par les Israéliens près d'Ashdod, fait retraite et campe à Falouja et Iraq al-Manshiyya. Entre fin octobre 1948 et fin février 1949, 4000 soldats égyptiens sont encerclés et assiégés par les Israéliens dans ce qui est connu comme la poche de Falouja. Ce siège est une période formatrice pour le major (équivalent de commandant) Gamal Abdel Nasser, qui fait partie des forces égyptiennes assiégées[23].

Aux termes de l'accord d'armistice du 4 février 1949 entre Israël et l'Égypte, les forces égyptiennes encerclées sont autorisées à se retirer en Égypte, en conservant leurs armes[24]. Pour les deux villages palestiniens, il est convenu que les 3140 civils arabes (environ 2000 habitants qui n'ont pas fui, et un millier de réfugiés d'autres villages) peuvent s'ils le souhaitent, rester sur place et que la sécurité de leurs biens et de leurs personnes sera garantie[25].

Peu de civils partent lorsque la brigade égyptienne se retire le 26 février 1949. Ceux qui restent sont rapidement soumis à une série de violences visant à les pousser à fuir, contrairement aux accords[20],[5]. Immédiatement, Israël impose un couvre-feu et des limitations aux déplacements[26]. D'après les observateurs des Nations unies dirigés par Ralph Bunche, ces violences comprennent passages à tabac, vols et tentatives de viol[27]. Les observateurs quakers mentionnent aussi les passages à tabac et les tentatives de viol [28]. Le 3 mars, le moukhtar du village d'Iraq al-Manshiyya rapporte des vols, irruptions dans les maisons et des menaces de mort, appuyées par des tirs fréquents, « si les ne partent pas à Hébron. »
Moshe Sharett, ministre des Affaires étrangères, manifeste sa préoccupation quant aux répercussions possibles, sur les relations israélo-égyptiennes, mais aussi quant au sort des juifs en Égypte, et pour l'admission d'Israël au sein de l'organisation des Nations unies, admission pour laquelle le sort des réfugiés palestiniens pourrait peser.
Sharett proteste aussi contre la « propagande chuchotée » (ta'amulat lahash) de l'armée, consistant en menaces de violences afin de vider la ville de sa population [29]. Devant les réactions, les Israéliens feignent l'indignation afin de tromper la communauté internationale, multipliant les déclarations rassurantes (hasbara). Walter Eytan (en), directeur général du ministère des Affaires étrangères, déclare même que « les Arabes sont primitifs, et très sensibles aux rumeurs[5] », ce qui les a poussés à fuir.
Benny Morris écrit que la décision de nettoyer la poche de Falouja, probablement prise par Yigal Allon après une rencontre avec Yossef Weiz, a été approuvée par le premier ministre, David Ben Gourion[30],[31]. Les derniers habitants de Falouja partent le 22 avril[20],[30] et l'ordre de détruire ce village (en même temps que plusieurs autres) est donné par Yitzhak Rabin cinq jours plus tard[32].
Plus tard, les autorités israéliennes se servirent de Falouja comme d'un exemple pour inciter les Arabes de Galilée à prendre la route de l'exil, avec moins de succès[5].
Kiryat Gat, créée en 1954 sur les terres d'Iraq al-Manshiyya, s'étend désormais sur celles de Falouja. En 1955, Shahar (en), Noga (en), Nir Chen (en) sont fondés sur les terres de Falouja ; Nehora (en) est fondé en 1956[5].