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| Pays | |
|---|---|
| Sous-district | |
| Superficie |
13,84 km2 |
| Altitude |
125 m |
| Coordonnées |
| Population |
2 010 hab. () |
|---|---|
| Densité |
145,2 hab./km2 () |
Iraq al-Manshiyya (عراق المنشية) est un village arabe palestinien situé à 32 km au nord-est de Gaza. Comme des centaines d'autres villages palestiniens en 1948, sa population est expulsée par Israël au printemps 1949.
Le village d'Iraq al-Manshiyya est situé dans le sous-district de Gaza, dans une région de collines, où la plaine côtière rencontre et se mêle au piémont des monts d'Hébron. La route principale, entre Falouja au nord-ouest et Bayt Jibrin à l'est, passait à la sortie nord du village[5]. Construit à 125 m au-dessus du niveau de la mer, il faisait partie du sous-district de Gaza[6].
Sa superficie totale était de 17 901 dounams (soit 17,9 km2)[3]. Les terres incultes représentaient 952 dounams (soit 95 hectares)[6]. En 1945, la propriété était répartie entre 3468 dounams appartenant à des Juifs, 13838 dounams appartenant à des Arabes et 595 dounams de terres publiques[6]. Les Arabes disposaient de 53 dounams classées comme plantations ou terres irrigables et 13 449 dounams consacrés aux céréales[7].
Les chèvres et les moutons fournissaient les matériaux nécessaires (fil et laine) au tissage des tapis. Les villageois avaient recours à la teinturerie de Falouja, réputée ; ils fréquentaient aussi cette ville pour se soigner et d'autres services[5].

À proximité se trouve le site archéologique de la montagne appelée en arabe Tell Maqam Shaykh Ahmad al-Arayni et en hébreu moderne Tell Erani (en)[8],[9],[10]. Cette cité philistine, puis judéen et enfin iduméeune a été détruite par les Assyriens.
Elle a longtemps été identifiée à la ville philistine de Gath, hypothèse abandonnée avec les fouilles qui ont eu lieu à la fin des années 1950. Elles ont néanmoins permis de dater la période d'occupation, du IVe millénaire av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C.[6].
Les fouilles ont permis d'excaver des vestiges du premier Âge du Bronze et de l'Âge du fer à Tell Erani[11] et un site d'inhumation byzantin a aussi été mis au jour[12].
Selon un récit, le village est fondé par des paysans venus d'un village appelé Iraq, qui n'est pas situé. Ils nomment leur communauté Manshiyya ("la construite") d'après leur ancien village. À l'époque ottomane, ses habitants viennent d'Égypte, de Jordanie et des communautés bédouines[13]. Le nom est composé d’Iraq, petite colline en arabe, et Manshiyya, la construite, également en arabe, noms choisis en référence à la topographie du site et afin de distinguer cet Iraq de l'Iraq voisin d'où venaient les premiers habitants du village[6].
Un khan ou caravansérail est créé en 717 AH (1317 ou 1318 ère occidentale) par al-Malik Jukandar pendant le règne du sultan mamelouk An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn, ce qui est confirmé par une inscription à l'entrée du maqâm (sanctuaire) de cheikh Ahmad al-Arayni, au sommet du tell[8],[14]. Mayer et Sharon pensent que cette inscription n'a pas été découverte in situ, Sharon suggérant qu'elle vient du khan d’As-Sukkariya, à 5 km au sud du maqam[14].
Iraq al-Manshiyya est annexé par l'Empire ottoman avec le reste de la Palestine en 1517. Dans le defter (recensement fiscal) de 1596, il est appelé Iraq Hatim et situé dans la nahié (sous-district) de Gaza, dans le sandjak de Gaza. Le village compte 11 foyers, soit une soixantaine d'habitants. Ils payaient un impôt au taux fixe de 25 % sur le blé, l'orge, les chèvres et les ruches, pour un total de 1 200 akçe[15].
En 1863, Victor Guérin visite Iraq al-Manshiyya, et décrit un Mazar (mausolée) au dôme blanc sur le sommet du tell, au nord du village[16]. Il estime sa population à 300 habitants environ, estimant qu'elle devait être plus importante auparavant. Il décrit aussi des colonnes de marbre gris-blanc près de deux puits[17]. Une liste ottomane de 1870 compte 114 maisons et 303 hommes, les femmes n'étant pas recensées[18],[19].
À la fin de la période ottomane, une gare est construite près du village. Elle est détruite pendant la Première Guerre mondiale[20].

En 1883, l'enquête du Palestine Exploration Fund décrit les maisons construites en adobes, le village au plan radial, aux petites rues croisant les deux rues principales, perpendiculaires entre elles. Trois puits alimentaient le village en eau. Iraq al-Manshiyya s'agrandit vers le nord-est, en direction d'un grand monticule appelé Tall al-Shaykh Ahmad al- Urayni. Le sommet, à 32 mètres de haut, se trouve le tombeau de cheikh Ahmad al-´Urayni[21]. Ce sanctuaire consiste en un espace clos de murs et dépourvu de toit. Les murs sont construits avec des pierres de remploi. L'entrée est placée au milieu du mur nord, et surmontée d'un linteau de marbre. De chaque côté se trouvent les inscriptions déjà mentionnées. Sur le mur sud, se trouve un profond mihrab concave[8].


De 1915 à 1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région de Simsim est conquise en octobre 1917 et la Palestine est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations. Au recensement de la Palestine mandataire de 1922 conduit par les autorités britanniques, Eraq el-Manshiya a une population de 1132 habitants, tous musulmans[22], qui augmente à celui de 1931 à 1347, toujours tous musulmans, dans 299 maisons[23]. Les villageois travaillaient principalement dans l'agriculture : grain, raisin et de nombreux arbres, comme l'olivier et l'amandier[5].
Le village possédait deux mosquées, une ancienne et une récente, très réputée et considérée comme une des plus belles des mosquées de village, avec son portique, sa cour et ses salles[6]. Une école primaire de garçons est créée en 1934, avec 200 élèves à la fin de l'existence d'Iraq al-Manshiyya[6].
En 1941, le kibboutz de Gat est créé sur le territoire d’Iraq al-Manshiyya, sur des terres que le Fonds national juif avait acheté au village.
Dans les statistiques de Village de 1945, les populations d’al-Manshiyya et de Gat sont comptées ensemble, avec 2010 musulmans et 210 juifs[2].
Iraq al-Manshiyya était situé dans le territoire alloué à l'État arabe dans le Plan de partage de la Palestine par l'organisation des Nations unies en 1947[24].
Lors de la guerre de 1948, le village est défendu par une brigade de l'armée égyptienne, comprenant 4000 hommes dont le major (équivalent de commandant) Gamal Abdel Nasser, futur président égyptien. Le village est attaqué une première fois par la brigade Guivati fin juillet : un raid vise un parc de véhicules égyptiens. Des combats continus ont lieu tout au long de la trêve, notamment le 22 août.
La brigade égyptienne est encerclée et assiégée par l'armée israélienne d'octobre 1948 à février 1949, dans ce qui a été appelé la poche de Falouja. Le 16 octobre, l'armée israélienne lance une attaque déterminée sur Falouja et Iraq al-Manshiyya : ses blindés parviennent jusqu'au village et causent quelques dégâts, avant d'être vigoureusement repoussés par l'armée égyptienne, qui détruit trois chars israéliens[6].
La brigade Alexandroni (celle qui commit le massacre de Tantoura) reçut l'ordre de conquérir le tell de cheikh Ahmad Erani. Les 22 et 23 décembre[6], l'assaut fut donné, mais pendant la bataille des unités égyptiennnes débordent la compagnie chargée de s'emparer du tell et la détruisent (faisant 66 morts), faisant échouer le plan de prise d'Iraq al-Manshiyya[25]. Ce fut le dernier assaut israélien sur la poche de Falouja[6].
Après la bataille, les corps des soldats israéliens sont inhumés sur place par les soldats égyptiens. Après la guerre, des officiers égyptiens aidèrent à localiser les fosses communes[26].
Après la guerre, Iraq al-Manshiyya est annexé par Israël. L'accord d'armistice israélo-égyptien du 4 février 1949 prévoit le retrait des troupes égyptiennnes[27]. et la garantie que les habitants de Falouja et Iraq al-Manshiyya pourront rester dans leurs villages, leurs personnes et leurs biens étant protégés (valable pour les 2000 habitants qui n'ont pas fui et pour un millier de réfugiés d'autres villages)[28].
Peu de civils partent lorsque la brigade égyptienne se retire le 26 février 1949. Ceux qui restent sont rapidement soumis à une série de violences visant à les pousser à fuir, en violation des accords[29],[6]. Immédiatement, Israël impose un couvre-feu et des limitations aux déplacements[30]. D'après les observateurs des Nations unies dirigés par Ralph Bunche, ces violences comprennent passages à tabac, vols et tentatives de viol[31]. Les observateurs quakers mentionnent aussi les passages à tabac et les tentatives de viol[32]. Le 3 mars, le moukhtar du village d'Iraq al-Manshiyya rapporte des vols, irruptions violentes dans les maisons et des menaces de mort, appuyées par des tirs fréquents, « si les ne partent pas à Hébron. »
L'historien Benny Morris écrit que la décision de nettoyer la poche de Falouja, probablement prise par Yigal Allon après une rencontre avec Yossef Weiz, a été approuvée par le premier ministre, David Ben Gourion[33],[34]. Les derniers habitants de Falouja partent le 22 avril[29],[33] et l'ordre de détruire ce village (en même temps que plusieurs autres) est donné par Yitzhak Rabin cinq jours plus tard[35].
Après l'expulsion des habitants d'Iraq al-Manshiyya, le kibboutz de Gat s'empare de terres d'Iraq al-Manshiyya. En 1954, Kiryat Gat est créé sur les terres du village, ainsi que Sde Moshe en 1956[4].
Selon l'historien Walid Khalidi, voici ce qui restait du village en 1992 : « Une forêt d'eucalyptus a été plantée sur le site, et deux pancartes, toutes deux en hébreu et en anglais, la nomment forêt de la paix de Margolin. Seules des traces des rues du village subsistent, avec des cactus épars[4]. »
Le maqam était encore debout en 1946, date à laquelle il est inspecté par le département des Antiquités de Palestine. Dans les années 1950, il est décrit en très mauvais état. Petersen, l'inspectant en 1994, n'a trouvé ni inscription ni construction encore debout. Seul un contour sur le sol signale encore la présence passée du sanctuaire[8].