Cet article abordera le sujet de Kirad al-Ghannama, qui a gagné en pertinence ces derniers temps en raison de son impact sur la société. Différents aspects liés à Kirad al-Ghannama seront explorés, de son origine à son influence dans différents domaines, en passant par ses implications dans la vie quotidienne des gens. Les différentes perspectives qui existent autour de Kirad al-Ghannama seront analysées, ainsi que les défis et opportunités possibles qu'elle représente. Cet article cherche à approfondir les connaissances sur Kirad al-Ghannama et à susciter une réflexion sur son importance dans le contexte actuel.
| Pays | |
|---|---|
| Superficie |
3,98 km2 |
| Altitude |
175 m |
| Coordonnées |
| Population |
350 hab. () |
|---|---|
| Densité |
87,9 hab./km2 () |
Kirad al-Ghannama est un village arabe palestinien du sous-district de Safed. Il fait partie des villages arabes de Palestine expulsés par Israël après la grande vague des 500 villages expulsés pendant la guerre israélo-arabe de 1948 en application du plan de nettoyage ethnique de la Palestine, le plan Daleth.
Kirad al-Ghannama était situé à 11 kilomètres au nord-est de Safed, à 150 mètres au-dessus du niveau de la mer et à l'extrémité sud de la plaine de la Houla. Il était construit sur un affleurement volcanique en pente, orienté vers le nord[1]. Le Wadi Mushayrifa coulait entre[réf. nécessaire]Kirad al-Ghannama et son village jumeau[1], Kirad al-Baqqara et le Wadi Waqqas alimentait le village en eau, outre les nombreuses sources qui jaillissent sur tout le territoire[1].
La superficie totale du village était de 3975 dounams (3,97 km²)[2], dont 175 appartenaient à des juifs et 5 dounams de terres publiques, les 3795 dounams restant appartenant à des Arabes[1]. 77 dounams étaient consacrés aux plantations d'agrumes et de bananiers, 20 dounams étaient classés comme terres irrigables, 3451 étaient consacrés aux céréales[3] et 250 dounams étaient classés non-cultivables[1].
Les maisons étaient construites en briques de terre crue, leurs toits en bois[1].
Le terrain était favorable à l’élevage, comme le rappelle le nom du village (Ghannama est en rapport avec les moutons[4].
Plusieurs khirbas faisaient partie du village, chacun correspondant à un site archéologique : Khirbat Nijmat al-Subh et Tall al-Safa, où ont été trouvés des colonnes, des restes de murs et des citernes et Tall al-Qadah, un site de l'Âge du Bronze[1].
De 1915 à 1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région de Kirad al-Ghannama est conquise en 1918 et la Palestine est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations. Au recensement de la Palestine mandataire de 1931 conduit par les autorités britanniques, Arab Ghannameh avait 265 habitants, tous musulmans, dans 54 maisons[5].
Dans les statistiques de Village de 1945, sa population était de 350 habitants, tous musulmans[2],[6].
Le 17 mars 1948, le village voisin d'al-Husseiniya, peuplé de 340 habitants, est attaqué par une unité du Palmach commandée par Moshe Kelman : au moins trente hommes sont massacrés. La nouvelle pousse les habitants de Kirad al-Ghannama à prendre la fuite, au moins temporairement. Le 22 avril, les habitants évacuent à nouveau le village après le bombardement d'un village voisin (peut-être al-Ulmanniya)[1].
Yossef Weiz, fonctionnaire du fonds national juif et ardent promoteur de l'expulsion des Arabes de Palestine, a aussi pris une initiative pour l'expulsion de Kirad en mars, qu'il convoitait avec quelques autres villages de la région pour la fertilité de leurs terres[7].

Après la guerre de 1948, selon les accords d'armistice, un groupe de villages, dont Al-Nuqayb, Al-Hamma et Al-Samra du sous-district de Tibériade et Kirad al-Baqqara et Kirad al-Ghannama plus au nord dans le sous-district de Safed, sont placés dans une zone démilitarisée (DMZ) entre Israël et la Syrie. Les villageois et leurs propriétés sont formellement protégés par l'article V de l'accord israélo-syrien du 20 juillet[8],[9]. Cependant, Israël estime que ces villageois pouvaient constituer une menace ; de plus , les agences de colonisation israéliennes et les colons juifs convoitaient ces terres. Israël était déterminé à faire partir les 2200 Palestiniens habitant la zone en Syrie[8],[1]. Toutes sortes de moyens sont déployés pour pousser les habitants à partir[1] : pression économique , harcèlement policier, persécutions[10].
Au printemps 1951, Israël décide d'affirmer sa souveraineté sur la zone démilitarisée, y compris le « transfert des civils arabes ». La nuit du 30 mars, ils expulsent les 800 habitants de Kirad al-Ghannama et Kirad al-Baqqara vers Shaab (en)[11]. Une décision des Nations unies autorise les villageois à revenir, mais le gouvernement israélien fait pression sur eux pour qu'ils restent à Shaab. Malgré cela, de nombreux villageois rentrent chez eux dans la zone démilitarisée. En 1956, Israël expulse de nouveau les deux Kirad et, cette fois, détruit entièrement les villages. La plupart des habitants se réfugient en Syrie, seuls quelques uns retournent à Shaab[12].
En 1992, l'historien palestinien Walid Khalidi décrivait ainsi les restes du village : « Il ne reste que les décombres des maisons. La végétation, arbustes, quelques arbres, de l'herbe pousse sur le site. Autour, les terres sont utilisées pour les cultures et le pâturage. »[13]
En 1998, le nombre de réfugiés descendant des habitants de Kirad al-Ghannama expulsés en 1956 est estimé à 2500[13].