Masculinisme (idéologie)

Le thème de Masculinisme (idéologie) est aujourd’hui de la plus haute importance, car il impacte de manière significative divers aspects de notre vie quotidienne. De Masculinisme (idéologie) émergent de nombreux débats, controverses et avancées, ce qui rend essentiel d’approfondir son étude et sa compréhension. Masculinisme (idéologie) a attiré l'attention des experts, des universitaires, des professionnels et de la société en général, déclenchant d'innombrables recherches, publications et événements connexes. Dans cet article, nous approfondirons les différents aspects de Masculinisme (idéologie), explorant ses implications, ses perspectives et ses défis aujourd'hui.

Le poing fermé dans le symbole Mars est un symbole adopté par certains masculinistes.[réf. nécessaire]

Le masculinisme est le plus souvent défini comme un mouvement réactionnaire, misogyne, androcentré et antiféministe. Ses partisans considèrent que le terme est dépréciatif et préfèrent parler d'hominisme.

Les mouvements masculinistes s'expriment par des canaux très divers : par la voix de personnalités, d'associations, de groupes de paroles, et en ligne dans les nombreux forums de la « manosphère ». Leurs moyens peuvent aller du lobbying à l'action violente.

La rhétorique masculiniste classique consiste entre autres à présenter le masculinisme comme le pendant du féminisme ; à nier l'existence du patriarcat ; à déplorer la « crise de la masculinité » dont les femmes et les féministes seraient responsables ; à essentialiser la différence homme femme et valoriser une masculinité traditionnelle ; à revendiquer des dispositions favorables aux hommes, notamment dans les situations de divorce ; à prétendre que la violence conjugale s'exerce sur les hommes autant que sur les femmes ; à demander un système de codécision en matière d’avortementetc.

Dans des passages à l'acte d'une extrême violence, des masculinistes ont été responsables d'attentats dirigés contre des femmes, notamment celui de Montréal en 1989.

Définitions

Selon le Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française, même « si l'histoire du terme masculinisme commence au début du XXe siècle (et peut-être même un peu avant), celui-ci ne peut être défini de manière plus précise tant sa conception dépend de la personne qui l'utilise. Par exemple, il peut aussi bien désigner un mouvement qui revendique le retour et la consolidation des rôles dits masculins dans une société X, qu'un mouvement qui regroupe des hommes qui considèrent que leur masculinité peut être un obstacle à leurs droits parentaux, ou qu'une attitude relevant d'une idéologie patriarcale ».

Comme courant antiféministe

Le masculinisme est souvent défini comme un mouvement réactionnaire, misogyne et androcentré, qui essentialise la différence homme femme, réaffirme la masculinité conventionnelle, défend les privilèges masculins et lutte contre les féministes.

Hubertine Auclert, journaliste, écrivaine et militante féministe, emploie pour la première fois ce terme en français en 1900 dans son essai Les femmes arabes en Algérie comme un quasi-synonyme de « patriarcat », pour désigner un état qui défend la domination masculine,.

La philosophe féministe Michèle Le Dœuff, dans son livre de 1989 L’Étude et le Rouet, reprend le terme en affirmant l'avoir « forgé (...) pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y a qu’eux qui comptent et leur point de vue) ».

Pour Francis Dupuis-Déri, « du côté anglophone, le mot est employé le plus souvent pour désigner l’idéologie patriarcale ou une perspective masculine androcentrée. Du côté francophone, à partir des années 1990, le mot est de plus en plus fréquemment employé pour désigner un courant antiféministe »,.

Selon le collectif Stop Masculinisme, le terme « masculinisme » renvoie à une défense des intérêts des hommes, supposés victimes des femmes en général et d'un féminisme jugé abusif. Selon l’association belge Collectif contre les violences familiales et l’exclusion, « identifier clairement le masculinisme permet de comprendre qu’il s’agit d’un mouvement réactionnaire, composé d’activistes et d’une des formes les plus virulentes de l’antiféminisme. Le discours masculiniste critique les « excès » du féminisme et les « dérives » d’une société devenue égalitaire ».

Pour la chercheuse canadienne Pierrette Bouchard, en 2003, le masculinisme vise à défendre des privilèges masculins dans la société, au détriment des droits des femmes. Selon le sociologue Léo Thiers-Vidal, le masculinisme est « l’idéologie politique gouvernante, structurant la société de telle façon que deux classes sociales sont produites : les hommes et les femmes », la première opprimant la seconde.

Selon La Libre Belgique, « le masculinisme est une idéologie qui réfute la nécessité de lutte pour les droits des femmes. Selon eux, les féministes désirent prendre le pouvoir ». Après les mouvements féministes des années 1970, il y a une réaction masculiniste dans les années 1980. Puis, avec le mouvement #MeToo en 2017 qui libère la parole des femmes sur les réseaux sociaux, apparaît une nouvelle réaction masculiniste, qui a parfois recourt au cyberharcèlement organisé, tel celui contre Marion Séclin en 2016.

Depuis 2010, on assiste dans la presse à un glissement sémantique du terme « masculinisme », qui, tout en reprenant l'historique des mouvements masculinistes aux États-Unis et au Canada, fait un amalgame entre ce terme et des revendications de retour à plus de virilité ou, au contraire, à la diminution des différences de genre.

Selon l'anthropologue Mélanie Gourarier il existe des liens étroits entre le masculinisme et l'extrême droite parce que « la pensée masculiniste est très liée à une pensée raciale et à l'idée d'une société martiale, qui reposerait sur des valeurs militarisantes, axée sur la conquête, la question de l’ordre, des valeurs familiales... tout cela, ce sont des pensées proches des mouvements réactionnaires et d'extrêmes droite ».

Comme pendant du féminisme

Le masculinisme est aussi parfois défini comme un mouvement de défense des droits des hommes.

Dans Le Féminisme raconté en famille, Mara Goyet définit le mouvement masculiniste comme un « pendant masculin du féminisme », qui cherche « l’égalité des sexes – mais d’un point de vue masculin – et contre les injustices, inégalités et discriminations dont les hommes sont victimes ». Elle le veut complémentaire d'« un autre masculinisme revanchard qui rend les féministes responsables de tous les maux dont souffrent les hommes ».

C'est dans ce sens de pendant de « féminisme » que le terme fait son apparition en anglais en 1911 dans un périodique féministe, Freewoman :

« Masculinism and feminism are relative terms, and when one is strong enough to equate the other both will become merged in a common doctrine of humanism. »

« Masculinisme et féminisme sont des termes relatifs, et lorsque l'un sera suffisamment fort pour égaler l'autre, les deux fusionneront en une doctrine commune d'humanisme. »

Hominisme

Le terme « hoministe » est revendiqué par certains défenseurs des théories masculinismes, tels que Jordan Peterson et Yvon Dallaire, qui considèrent le terme « masculinisme » dépréciatif. L'hominisme est considéré comme un synonyme du masculinisme. Ce néologisme a été créé dans le début des années 2000 par le psychologue et sexologue québécois Yvon Dallaire, pour « se présenter comme étant au-dessus de la mêlée en se distanciant du féminisme et du masculinisme ». Francis Dupuis-Déri et ses collègues objectent que tout comme son synonyme, c'est une « idéologie hostile à l'émancipation réelle des femmes œuvre à la conservation du privilège des hommes et à leur position de pouvoir au sein de la société ».

Historique

Selon Mélissa Blais, le masculinisme connaît trois phases de développement au xxe siècle. Dans les années 1980, il désigne à la fois des mouvements apparaissant en Amérique et en Europe occidentale, « à l’origine proféministes, parfois la forme de groupes de parole qui visent à permettre aux hommes d’échanger au sujet des difficultés liées à la masculinité. », et des discours antiféministes et conservateurs. Dans les années 1990, ces mouvements opposés se développent. Dans les années 2000, le versant antiféministe se consolide, notamment grâce à la participation d'intellectuels, psychologues et militants antiféministes, qui mènent des actions et procès.

Thématiques et revendications du masculinisme contemporain

Hélène Palma constate que le discours masculiniste est plus revendicatif que politique. Il vise en premier lieu à contester les dispositions post-divorce relatives aux enfants et aux pensions alimentaires, à nier les violences conjugales, à contester les statistiques sur ces violences et affirmer que les hommes seraient autant, voire plus battus que les femmes, et à contester le droit à l’avortement et à la contraception, ainsi qu'à remettre en cause le droit du divorce. Les moyens utilisés pour défendre le discours passent par le réseautage sur Internet, les pressions auprès des organes législatifs, l'entrisme dans les instances para-judiciaires et la médiatisation utilisant au besoin la calomnie ou l'intimidation. Selon elle, les résultats conduiraient non seulement à des modifications de la législation favorables aux thèses du petit groupe d'hommes revendiquant ces évolutions, mais interdiraient « de protéger les enfants de la violence d’un conjoint » et engageraient la « responsabilité pénale pour toute personne essayant de secourir femmes et enfants victimes de maltraitances » selon son analyse du procès de l’association québécoise SEDIRE.

Selon Caroline Dayer, les masculinistes « ne veulent pas l’égalité mais imposer une vision figée des rapports sociaux, qui participe à la volonté de maintien des privilèges, et s’apparente à des logiques racistes. Leur idéologie se fonde sur l’androcentrisme, c’est-à-dire que seuls les hommes et leur point de vue comptent. Ce discours est d’autant plus saillant dans un contexte de crise, pour barrer les avancées vers l’égalité concrète. »

Plusieurs militants féministes ou pro-féministes manifestent leurs craintes devant la « montée du discours masculiniste ». En 1998, dans un article pour Nouvelles Questions féministes, Martin Dufresne, membre du Collectif masculin contre le sexisme, analysant des points qu'il considère constitutifs du discours masculiniste aux États-Unis et au Canada, retient que ce discours place les hommes en position de victimes et d'opprimés dans le but de justifier « de nouveaux modes d'exercice de l'oppression des femmes par les hommes, en exploitant un discours libertaire ». Il s'efforce de montrer comment l'activité de pression et le discours du mouvement, centré sur la sphère familiale, a des effets sur les législateurs et sur la criminalité sexiste.

Défense des droits des pères

Une manifestation de l'association espagnole SOS Papa en 2011.

Les revendications du parent non gardien ont pris beaucoup d'ampleur à partir des années 1970, quand les conflits liés aux divorces se focalisent sur le sujet de la garde des enfants. Elles ont été illustrées au grand écran dans des films Kramer contre Kramer en 1979 et Madame Doubtfire en 1993, qui enjoignent le spectateur à plaindre le père présenté comme victime d’un divorce et privé de l’affection de ses enfants,.

En France, le lien est parfois fait entre cette douleur de la séparation et une prétendue suicidalité importante des pères séparés, à l'aide de données statistiques fantaisistes dues à Éric Verdier, comme quand le cinéaste Raphaël Delpard déclare que « la garde (...) est attribuée dans 80% des cas aux mères et que 1 300 pères séparés de leurs enfants se suicident chaque année »,. Devant le Sénat français, le sénateur Alain Gournac a aussi affirmé que certains pères se suicident de désespoir en raison de la souffrance due à la séparation d'avec leurs enfants, la justice privilégiant souvent le choix de la mère pour la garde des enfants. Le président de la Coalition pour la défense des droits des hommes au Québec a lui estimé que « la moitié qui se suicident pour des raisons de rupture conjugale, et très souvent c'est lié à des sagas judiciaires ». Francis Dupuis-Déri a discuté cette récupération dans une perspective masculiniste de l'idée que le nombre de suicices est plus élevé chez les hommes que chez les femmes,. Les causes de suicide des hommes sont moins souvent liées à la séparation de leur couple qu'à leur situation professionnelle ou à l'homophobie dont ils sont victimes.

Avec des actions très visibles (par exemple quand les pères se retranchent au sommet d'une grue), les associations de défense des droits des pères séparés dénoncent des décisions de justice qui attribuent le plus souvent la garde des enfants à la mère. Selon ces associations, les juges considérent que la place des hommes auprès des enfants n'est pas naturelle. Les associations de défense des droits des pères présentent la garde alternée comme une mesure juste et égalitaire,. En 2013, la ministre française déléguée à la famille Dominique Bertinotti a soutenu ce mouvement en disant qu'il fallait « entendre les revendications des pères trouvent que la justice est quelquefois est très déséquilibrante au profit de la mère, et insuffisamment au profit du père ».

Ces associations masculinistes défendent l'idée que les enfants sont confisqués aux pères sous l'effet des décisions sexistes, prises par un système judiciaire dans lequelle les femmes sont surreprésentées. Mais les enquêtes sur les comportements des juges aux affaires familiales démontent l'accusation de partialité des juges femmes. La standardisation des procédures étant forte, les juges ont peu de marge de manœuvre, et l'analyse de la jurisprudence révèle un préjugé favorable à la garde partagée, qui témoigne d'une vision normative de la famille,,.

En fait, si la garde des enfants est en effet majoritairement données aux femmes, c'est parce que les hommes ne la demandent que rarement. Le sociologue Édouard Leport explique que ces associations de pères prennent une posture féministe « rhétorique », accusant la justice de favoriser les femmes alors que celle-ci favorise les demandes des pères et souligne que quand ces associations mettent en avant le faible taux de gardes alternées, elles ne précisent pas que « si les pères ne passent pas plus de temps avec leurs enfants, c’est qu’ils ne le demandent pas, qu’ils n’en ont pas envie »,. Une note du ministère de la justice français indique en effet que dans la très grande majorité des divorces, le juge enterine un accord des parents, et dans 10% des cas, le juge doit résoudre un désaccord qui porte le plus souvent sur le montant de la pension alimentaire, jugé trop élevé par le parent non gardien. Le constat est le même concernant le Québec. Les litiges ne concernent donc pas le droit de visite mais le montant des pensions.

En cas de garde alternée, l’octroi d'une pension reste peu fréquent (la justice considère alors que les coûts sont également partagés entre les conjoints), mais de fortes différences existent entre les hommes et les femmes en termes de revenus, carrières, implication dans le travail domestique, etc. ; la logique égalitaire qui guide les décisions de justice ne conduit donc pas nécessairement à plus de justice sociale. Certaines mères cèdent aux revendications du père en raison d'un manque relatif de ressources financières qui les empêche de supporter des litiges prolongés, ou abdiquent « en échange » d’une solution à l’amiable qui est parfois qualifiée de « chantage à la garde »,,. L’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France a montré qu'en général, après la séparation, les femmes s’appauvrissent et les hommes s’enrichissent.

Le lobby masculiniste a mis en avant le critère de l’intérêt de l’enfant, ramené au rétablissement de l’autorité paternelle au nom d’une promesse d’implication, alors que des études empiriques ont conclu que « les pères en situation de garde légale partagée ne cherchent pas à voir plus souvent leurs enfants que les pères non gardiens, ils ne communiquent pas davantage avec leurs ex-épouses et ne participent pas plus aux décisions concernant la vie de leurs enfants ».

Si les femmes obtiennent plus souvent la garde, c'est aussi parce que la moitié des divorces est due à la violence conjugale, et que la violence d’un homme à l’égard de sa conjointe représente un danger pour les enfants, qui doit être pris en compte avant d’attribuer l’autorité parentale. Le concept controversé de « syndrome d’aliénation parentale » (SAP), inventé dans les années 1980 par Richard Gardner, est utilisé pour insinuer que la mère instrumentalise l’enfant pour lui faire porter de fausses accusations contre le père, notamment dans les cas de violences sexuelles,,. Le concept est décrit comme « médicalement infondé » dans le Ve plan français de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes.

Hommes battus, victimes des femmes violentes

Des associations telles que le Groupe d'études sur les sexismes (GES) demandent la reconnaissance de ces violences conjugales et des viols « dont souffrent également massivement les hommes ». Ce qualificatif est en contradiction avec les résultats des études sociologiques et les statistiques judiciaires,. Selon Lucie Wicky, doctorante en sociologie à l’EHESS et à l’INED qui se spécialise dans les violences sexuelles subies par des hommes en France, les cas d’hommes agressés sexuellement par des femmes constituent une « minorité statistique ». Pour sa consoeur de Science Po Rébecca Lévy-Guillain, « imaginer qu’une femme puisse contraindre un homme pourrait contribuer à la sortir de ce rôle de perpétuelle victime ».

Selon l'idéologie masculiniste, les lois seraient appliquées de façon plus sévère à l'égard des hommes, qui à délits égaux seraient condamnés à des peines de prison plus longues que les femmes, et plus souvent à des peines de prison ferme. Les masculinistes affirment vouloir une symétrie des sanctions des hommes et des femmes. Or, selon Pascale Vielle, sociologue et directrice de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes entre 2004 et 2006, « la gravité des faits n'était pas symétrique », surtout en ce qui concerne la violence contre les femmes : « les violences ayant entraîné la mort ne concernent que les femmes pour la plupart ». Elle dénonce un entrisme auquel ont cédé ses successeurs : « les statistiques sont noyées, de sorte à ne pas fâcher les hommes ».

Au début des années 2000, les réactions passionnées aux résultats de la première enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF), qualifiées de « sursaut antiféministe », ont illustré le point de vue masculiniste sur les violences domestiques. Élizabeth Badinter, Marcela Iacub et Hervé Le Bras ont accusé cette enquête de victimiser les femmes et de nier que les hommes peuvent être victimes de la violence des femmes, en dénonçant « un féminisme institutionnel qui fait de la victimisation des femmes le noyau dur de sa politique, qui traite d’antiféministes voire de réactionnaires ceux et celles qui s’écartent de leur position »,,. Maria de Koninck et Solange Cantin ont répondu que cette accusation est un procès d'intention qui témoigne d'« une méconnaissance du phénomène de la violence, notamment des violences conjugales » et ne contribue en rien « à l’avancement des connaissances dans le domaine ». L'accusation de victimisation est infantilisante et témoigne d'un « aveugle sur les rapports de pouvoir qui traversent la société », selon d'autres chercheurs.

Élisabeth Badinter insiste sur l'idée que « la violence n'a pas de sexe », et les mouvements masculinistes estiment que les hommes sont au moins autant que les femmes victimes de violences dans la sphère domestique. Selon le président de la Coalition pour la défense des droits des hommes au Québec, « on ne peut pas dire qu'il y a plus de femmes tuées que d'hommes dans les conflits conjugaux ». Le Groupe d'études sur les sexismes a saisi le CSA français en 2012 pour constester la « désinformation évidente, de nature sexiste » qui consiste à ne présenter le viol « que sous la forme homme violeur / femme violée », alors que « les viols d’hommes sont en nombre important, comme l’indiquent les différentes enquêtes « Cadre de vie et sécurité » (CVS) de l’ONDRP ». Le viol des hommes est une réalité sociale, mais, en 2019, cette enquête CVS estime que 77 % des victimes de violences sexuelles hors ménage sont des femmes, et 86% de leurs auteurs sont des hommes. Lorsque les hommes sont victimes de viols (de la part de pédocriminels, ou lorsqu'il sont en prison), ces hommes sont très majoritairement victimes d'autres hommes. Selon le ministère de la justice français en 2018, « les hommes sont largement majoritaires parmi les condamnés pour viol comme pour agressions sexuelles, les femmes représentant à peine plus d’1% des condamnés ». La symétrie des violences invoquée par les masculinistes est contredite par d'autres statistiques judiciaires, 85% des victimes de violences conjugales au Québec étant des femmes par exemple. En véhiculant l'idée fausse qu'il y aurait une symétrie des violences conjugales et que les hommes représentés comme coupables seraient victimes d'une injustice, le discours masculiniste cherche à remettre en question les acquis des femmes et à discréditer le féminisme.

Le masculinisme excuse la violence à l’égard des femmes, la justifie ainsi que la domination masculine par une argumentation biologique (hormones et génétique). Certains masculinistes reconnaissent en effet que les viols sont principalement perpétrés par les hommes, et expliquent que c'est parce qu'ils ont naturellement de gros besoins sexuels: Éric Zemmour écrit dans Le premier sexe en 2006 que « l'homme est par nature un prédateur sexuel usant de violence ». Une idée que Christine Delphy réfute dans son commentaire sur l'affaire DSK.

Si les agresseurs sont en majorité des hommes, c'est parce que ceux-ci ont appris à être dominants, mais selon Pascale Vielle, l'idéologie masculiniste nie l'existence de ces rapports de domination (et les légitime) en « présentant l’homme et la femme comme irréductiblement opposés et complémentaires ». Le masculiniste Yvon Dallaire insiste ainsi sur la « symmétrie de la violence », et Élisabeth Badinter estime que « la guerre conjugale se pratique à deux ». Entretenir ainsi la confusion entre « conflit interpersonnel » (qui implique une réciprocité) et « domination violente » permet d’insinuer que les torts sont partagés, et que la femme est responsable de la violence masculine, alors que les enquêtes montrent que les violences interpersonnelles sont « une manifestation de la volonté de contrôle et de domination, en particulier dans son aspect genré ». L'enquête VIRAGE (Violences et Rapports de Genre), quinze ans après l'enquête ENVEFF, a comparé les violences faites aux femmes et aux hommes dans la sphère domestique: les femmes rapportent des atteintes physiques, sexuelles, verbales et psychologiques répétées, alors que les hommes déclarent surtout des atteintes verbales ou psychologiques sporadiques.

Pour accréditer la thèse masculiniste malgré l'évidence que ce sont les hommes qui s'engagent dans des violences physiques, Sophie Torrent écrit dans un ouvrage publié dans une maison d'édition dirigée par Yvon Dallaire que « la violence psychologique est l'arme favorite de la femme », mais cette violence serait invisible. Dallaire croit ainsi que les femmes « ont une longueur d'avance en ce qui concerne la violence psychologique et verbale » et que « les mots font parfois plus mal qu'une gifle ». Dans une variante de ce discours masculiniste, la femme par son comportement inadapté est « la source de colère » de son conjoint.

Tanguy Grannis rappelle que la présentation du masculinisme comme le pendant du féminisme est fallacieuse « tout d'abord le féminisme ne tue pas les hommes »,.

Paternité imposée

Le thème de la « paternité imposée » est aussi présent dans les discours masculinistes,, en particulier à partir du milieu des années 2010,. Marcela Iacub a exposé dès 2005 les principaux arguments : alors que les femmes peuvent dorénavant simplement avorter ou accoucher sous X, les hommes peuvent injustement être condamnés, par le principe de présomption de paternité ou par des tests de paternité, à subir des paternités qu'ils n'ont pas désirées. Elle défend une procédure de « paternité sous X », qui serait le pendant de l’accouchement sous X. L'ouvrage Paternités imposées de l’avocate Mary Plard recueille (ou « instrumentalise ») en 2013 des témoignages d’hommes qui « ont le sentiment d’avoir été violés » du fait de cette paternité qu'ils n'ont pas souhaitée, et qu’elle a défendus face à la justice. Il a eu beaucoup d'écho dans les médias français. L'argumentaire masculiniste décrit toujours la relation sexuelle comme libre et mutuellement consentie, revendique le droit de refuser le lien de filiation et les obligations légales qui en résultent au nom d'une égalité des hommes et des femmes devant la loi, et dénoncent l'argument moral qui tiendrait l’homme pour responsable de la filiation en vertu de son imprudence. Le refus de la paternité est l'une des « propositions contre les sexismes » du Groupement d’étude sur les sexismes. Mary Plard envisage aussi la possibilité d'actions en réparation du dommage moral subi de par la paternité imposée.

Une juriste belge répond que cette « exploitation de l’argumentaire féministe est problématique en ce qu’elle se fonde sur une inversion du rapport de domination et un déni du contexte patriarcal ». Elle estime qu'il serait théoriquement envisageable d'inclure les revendications masculinistes dans le droit belge, mais ces nouveaux droits impliqueraient une infantilisation des hommes face à la contraception (alors qu'ils disposent de divers moyens contraceptifs), une banalisation de la grossesse et de son interruption (qui ne peut être comparée à la possibilité qui serait donnée à un homme de refuser les conséquences de ses relations sexuelles), une précarisation des femmes (si les hommes pouvaient obtenir des dommages et intérêts ou éviter le paiement de pensions alimentaires). Elle rappelle aussi que l'accouchement sous X a été introduit dans le droit français dans l'intérêt de l'enfant (pour faire face aux infanticides et abandons non encadrés d’enfants), et que la « paternité sous X » ne pourrait pas être considérée comme le pendant de l’accouchement sous X parce qu'elle serait « au service des droits des hommes ».

Les revendications des « pères malgré eux » ouvrent aussi la voie à l’adoption d’un système de codécision en matière d’avortement et à un « droit à la paternité », voire à la remise en cause du droit à l’avortement. En 2013, Frédéric Leclerc-Imhoff retranscrit dans Rue89 les témoignages d'hommes « énervés », traumatisés, « dépossédés », « mis à l’écart » de la décision d'interruption de grossese. L'avortement de leur partenaire est décrit comme une violence qui leur est faite. Sur cette question du contrôle du corps des femmes, les affinités entre les mouvements des droits des hommes et des groupes d'extrême droite ou catholiques traditionalistes sont particulièrement apparentes.

Discours sur la crise de la masculinité

Le sociologue Michel Dorais est présenté comme le représentant d'une improbable mouvance masculiniste progressiste, qui se définit dans une perspective égalitaire, tout en reconnaissant que contrairement au féminisme, le masculinisme n'est pas un mouvement social mais le fruit d'un désarroi personnel. Dans la rhétorique de Dorais, comme dans les autres discours masculinistes, le féminisme est désigné comme la cause première de cette crise de la masculinité, dont les symptômes sont la féminisation de la société (en),, l'effondrement de la figure paternelle, la fin de la domination masculine,, l'échec scolaire des garçons,,, le chômage des hommes, leurs difficultés à séduire les femmes, leurs troubles de l'érection, la violence que les femmes leur opposent, etc. Ces discours sont diffusés par des personnes et dans des registres très différents, avec comme point commun qu'ils s'agit de consolider « la certitude que les hommes ont des problèmes et souffrent en tant qu’hommes, à cause de l’influence indue des femmes en général et des féministes en particulier ». Ils valorisent une masculinité virile et traditionnelle, et réaffirment la supériorité et les privilèges masculins. Comme tous les discours de crise, celui-ci est utilisé pour discréditer les forces contestataires — ici, les femmes — présentées comme une menace,. Dans les discours sur la crise de la masculinité, la notion de patriarcat est écartée, les femmes auraient gagné, et le mouvement masculiniste s'autodéfinit comme un « féminisme pour hommes ».

Ce type de discours apparait dès l'antiquité romaine, et la crise de la masculinité semble durer « depuis les origines mystérieuses de l'humanité ». L’anthropologue Mélanie Gourarier estime en effet que « faire croire à la disparition d’un âge d’or, d’une culture, d’une identité, est une ruse du pouvoir qui ne date pas d’hier. On trouve déjà des discours sur le masculin affaibli par les femmes au XVIIIe siècle, alors que les rapports de force ne se sont jamais inversés ». L'historienne Judith A. Allen ironise sur cette « crise » qui serait interminable, mais qui ne semble pas avoir provoqué de « crise de la féminité » équivalente : « la crise n'est-elle qu'un avantage ou une option pour le camp dominant en matière de politique de genre ? ».

Des chercheurs,, ont répertorié quatre types de réactions féministes à ces discours sur la crise de la masculinité.

  • Les « féministes sceptiques » considèrent qu'il relève d'une rhétorique antiféministe, et d'une propagande patriarcale qu'il s'agit de déconstruire. Virginie Martin conteste la symétrie entre masculinisme et féminisme, en expliquant que si les discriminations envers les femmes sont prouvées par des études, il n'y en a pas pour la discrimination envers les hommes.
  • Les « féministes empathiques », comme Élisabeth Badinter, Denise Bombardier, Mara Goyet, jouent le jeu du masculinisme en acceptant l'idée que les hommes sont victimes du choc féministe. Mara Goyet définit le mouvement masculiniste comme un « pendant masculin du féminisme », qui cherche « l’égalité des sexes – mais d’un point de vue masculin – et contre les injustices, inégalités et discriminations dont les hommes sont victimes ». Elle le veut complémentaire d'« un autre masculinisme revanchard qui rend les féministes responsables de tous les maux dont souffrent les hommes ».
  • Les « féministes refondatrices » (Susan Faludi, Bell hooks, Srimati Basuetc.) espèrent que de cette crise émergera une masculinité respectueuse des femmes.
  • Les « féministes optimistes » voient dans le discours de crise la marque d'un réel affaiblissement du patriarcat.

Groupes de parole

Des groupes de parole masculinistes, souvent non-mixtes, permettent à des hommes d'échanger sur la nouvelle condition masculine qui a émergé depuis la libération de la femme, avec des thèmes diverts: violence faite aux hommes, stéréotypes masculins, problèmes des pères divorcés, suicide, décrochage scolaire des garçons , etc.

Tuerie de l'École polytechnique de Montréal

Le , un jeune homme, Marc Lépine, pénètre dans l'école polytechnique de Montréal et, en quelques minutes, abat quatorze femmes et blesse neuf femmes et quatre hommes, avant de se donner la mort. Dans la première salle de classe il crie « je hais les féministes », et la lettre qu'il porte sur lui explique : « si je me suicide aujourd’hui (…) c’est bien pour des raisons politiques. Car j’ai décidé d’envoyer ad patres les féministes qui m’ont toujours gâché la vie ». La lettre comprend aussi une liste de dix-neuf femmes québécoises, qu'il qualifie de féministes, et qu'il regrette de ne pas avoir tuées. Le contenu de cette lettre et le mobile antiféministe sont longtemps tenus secrets. La presse évoque initialement « Des jeunes gens tués dans la fleur de l’âge » (sans mentionner leur genre) et « Une tuerie inexpliquée ». Certains hommes manifestent leur sympathie pour le tueur, alors que les femmes qui dénoncent sa misogynie sont accusées de « récupération indécente ». En 1991, le Canada reconnait le caractère sexiste du crime en faisant du 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. En 2019, la plaque commémorative apposée en 1999 et mentionnant « la tragédie survenue à l’École polytechnique » est remplacée par une autre expliquant que « quatorze femmes ont été assassinées lors d’un attentat antiféministe ».

Une des interprétations des motivations des assassinats est portée par le mouvement masculiniste, et suggère que les avancées sociales dues au féministe auraient provoqué une crise de la masculinité chez Marc Lépine, inversant la charge de la responsabilité pour la faire porter aux féministes. De plus, l’attaque du est un sujet régulier dans le mouvement masculiniste, un site internet considérant Marc Lépine comme un martyr ou un héros populaire.

Mouvements masculinistes

Les australiens Lingard et Douglas ont identifié quatre types de groupes, :

  • Les groupes de défense ou de promotion des droits des hommes (men’s rights) ;
  • les groupes de thérapie de la masculinité (masculinity therapy) ;
  • les groupes pro-féministes ;
  • les groupes conservateurs.

Toutes ces communautés sont très actives en ligne et promeuvent des discours virilistes dans la « manosphère »,.

Le Mouvement pour les droits des hommes

Une manifestation du MRA en Inde.

Selon TV5 Monde « Les défenseurs des droits des hommes estiment que la société a dépassé le point de l’égalité et que le monde est aujourd’hui dominé par les femmes - une sorte de matriarcat qui les opprime ». Dans ce mouvement se retrouvent des associations de défense des pères comme « SOS papa » ou « Jamais sans papa » mais aussi des groupes de défense des hommes victimes de violences conjugales ou sexuelles « SOS misandrie » qui dénonce un « sexisme d'État » dans un discours complotiste.

Les premières associations d’hommes divorcés se posant en victimes et regroupés principalement dans la lutte contre leurs obligations matérielles (partage des biens du couple au moment du divorce et pensions alimentaires) sont apparues à la fin des années 1950 aux États-Unis.

Manifestation de Fathers 4 Justice à Peterborough.

Fathers 4 Justice est un groupe d'activistes présent dans tous les pays anglo-saxons, adepte de coups d'éclats, dont le but est de défendre les intérêts des pères séparés. Families Need Fathers (en) et Fathers Direct sont d'autres associations anglosaxonnes poursuivant le même but.

SOS Papa est une association française qui entend défendre les intérêts des pères dans les situations conflictuelles de divorce ou de séparation. Avec 16 000 adhérents et plusieurs actions très médiatisées en 2013, elle est la plus connue d'une vingtaine d'associations françaises qui poursuivent le même but: « SVP Papa », « SOS divorce », « Mouvement de la condition paternelle », « Les Papas = Les Mamans », etc.. Ces associations soutiennent juridiquement les pères qui cherchent à obtenir la garde de leurs enfants ou qui contestent la pension alimentaire, et militent pour rendre systématique la garde alternée. Elles revendiquent un droit à avoir un père et une mère au nom de l’« intérêt de l’enfant », considérant que l'institution judiciaire « surféminisée » rend des jugements défavorables aux pères. Quatre membres de SOS Papa ont été jugés en 2009 pour avoir assisté, au cours de l'enlèvement de son enfant, un ex-membre de l'association. Celui-ci a été condamné à six ans de prison pour une tentative de faire assassiner la mère de ses enfants.

Les incels

Le terme d'incels (en français « célibataires involontaires ») désigne une communauté s'étant développée sur Internet au sein de la Manosphère, notamment sur Reddit et 4chan. Ils se définissent comme frustrés de leur abstinence sexuelle non désirée et accusent les femmes d'être responsables de leur célibat, tout en affichant, pour une partie d'entre eux, de forts complexes sur leur physique. Au sein des communautés en ligne qu'ils fréquentent, la recherche d'une camaraderie et d'une écoute de la part de tiers se commue souvent en un radicalisme misogyne. Ils utilisent un vocabulaire bien spécifique, dénonçant, tout en se sectarisant, le système social émergent aux États-Unis dans les années 2000. Selon leur classification, les « Chads » désignent l'archétype du jeune homme sportif, musclé, stupide et mauvais garçon qui a du succès auprès des femmes, tandis que les « Stacys » désignent leur pendant féminin, c'est-à-dire l'archétype de la jeune femme désirable mais superficielle, généralement aisée et matérialiste, attirée par les « Chads ». Les deux archétypes sont toujours représentés comme des personnes blanches, blondes et aux yeux bleus, l’idéologie masculiniste des incels étant imprégnée de notions racistes.

La haine des femmes qu'ils entretiennent peut aller jusqu'à réclamer un droit au viol ou appeler au meurtre. Elle se matérialise parfois dans des attaques meutrières qui visent spécifiquement des femmes : la tuerie de Toronto en 2018,, celle d'Isla Vista en 2014,, l'attentat de Tallahassee (en) en 2018, celui de Hanau en 2020, celui de Toronto en 2020, celui de Plymouth en 2021, etc.

Les MGTOW

Le symbole MGTOW.

MGTOW pour « Men Going Their Own Way » (« Les hommes qui suivent leur propre chemin ») est une communauté en ligne masculiniste antiféministe et parmi les plus misogynes et promptes à menacer de violence physique. Ces hommes décrivent la société moderne féministe comme étant en leur défaveur sur les plans économique et sentimental. Ils ont décidé de bannir les femmes de leur vie pour se concentrer sur leur vie professionnelle qu'ils mettent en avant. Ce mode de pensée repose sur le fait qu'en coupant l'offre sexuelle et attentionnelle apportée aux femmes, les discriminations faites aux hommes par le féminisme disparaîtront. Ils estiment que le mariage est en défaveur de l'homme et mettent en avant la prostitution en alternative aux relations à long terme. Ils insultent les femmes sur les réseaux sociaux et les décrivent comme « un fardeau financier »,,,,.

Les Hommen

Une manifestation d'un groupe Hommen en 2013.

Les Hommen sont un groupe français de militants masculinistes, créé en mars 2013,, revendiqué « de droite, libéral et conservateur », proche du Printemps français, qui acquiert une certaine notoriété au moment où il manifeste son opposition au mariage entre personnes de même sexe,,. Le nom « Hommen » parodie celui des Femen ; ils en utilisent en effet les codes en menant eux aussi leurs actions torse nus, mais masqués. En janvier 2014, leur utilisation sur Twitter du hashtag antisémite « quenelle » témoigne de leur attachement à la droite et divise les opposants au mariage des couples homosexuels. Le blog Homen prône « un retour aux sources de la bonne et franche camaraderie, de la filiation et de la paternité ». Selon le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, l'Hommen type « est un jeune catholique affirmé appartenant aux couches moyennes ou bourgeoises de la population française. Ils sont « sur le fil » entre droite de gouvernement et extrême droite ». Il note « un fort investissement du bloc identitaire dans ce groupe, notamment en province ». Selon le politologue Erwan Lecœur, les Hommen sont certains « d’être du côté de la morale — chrétienne — à défaut d’être du côté du droit ou de la justice. C'est un mouvement réactionnaire, au sens propre du terme ».

Les coach en séduction et en virilité

Les coach en séduction proposent des techniques infaillibles selon eux pour séduire les femmes via des vidéos ou des séminaires payants. Leur idéologie est masculiniste, les femmes étant représentées comme des « proies », dont la valeur est déterminé par l'apparence, l'inexpérience sexuelle et la docilité, devant être conquises par les « mâles alpha ». Les coach en séduction « reprennent largement les idées du mouvement incel selon lesquelles les femmes sont des créatures stupides et vénales, qui ont besoin d’être dominées ». En France, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires met une mise en garde en 2022 « contre l'essor du masculinisme » dont les stages du Mankind Project qui garantissent aux participants « l'aventure initiatique des nouveaux guerriers » de devenir des « hommes nouveaux ». Andrew Tate est un des représentant le plus connu de ces mouvements masculinistes. Pour Mélanie Gourarier, « ces individus là n’ont rien inventé. Ils sont le reflet d’une pensée de leur époque dont ils peuvent tirer commerce et qu’ils s’approprient. Mais le problème, ce ne sont pas les coachs sur internet. Le problème c’est une société dont les valeurs se masculinisent de plus en plus ! Ça peut être lu à travers d’autres pendants politiques comme le populisme, la montée des extrêmes-droites à l’international, une politique raciste, sexiste, homophobe... Et tout cela crée un climat qui permet à ce type de pensée de s’exprimer. On ne peut pas réduire l’approche à l’individu ».

Des influenceurs préconisent un régime carnivore, l'associant à des discours masculinistes d'anti-modernité, anti-végétarisme et antiféminisme. Des icônes du mouvement masculiniste comme Jordan Peterson et Andrew Tate le préconisent également, considérant les recommandations gouvernementales à un régime moins carné comme une « ingérence ». C'est une variante du régime paléolithique associé à l'idée que « c’était mieux avant » et d'un homme « agressif et guerrier ». Toutes les autorités sanitaires déconseillent ce régime à cause de son impact grave sur la santé à moyen et long terme.

Notes et références

Notes

  1. Francis Dupuis-Déri est professeur de science politique à l’université du Québec à Montréal
  2. Mélissa Blais est professeure associée à l'institut de recherches et d'études féministes (IREF) de l'Université du Québec à Montréal.
  3. Hélène Palma est sociologue canadienne féministe titulaire de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes
  4. Caroline Dayer est spécialiste en discrimination et enseignante à l’Université de Genève

Références

  1. « Grand dictionnaire terminologique - masculinisme », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le ).
  2. Hubertine Auclert, Les femmes arabes en Algérie, Société d'éditions littéraires, (lire en ligne sur Gallica).
  3. a b c et d Tanguy Grannis, « Aux sources du masculinisme », sur Mediapart, (consulté le ).
  4. « Masculinisme en Europe (Le) », sur ehne.fr (consulté le ).
  5. Jean-Claude Caron, « Hubertine Auclert, pionnière du féminisme. Textes choisis, présentation de Steven C. Hause, préface de Geneviève Fraisse, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 2007, 237 p. (ISBN 9782912019622). 14 euros. », Revue d'histoire du XIXe siècle, no 35,‎ , p. 161–208 (ISSN 1265-1354 et 1777-5329, DOI 10.4000/rh19.1852).
  6. Michèle Le Dœuff, L’étude et le rouet, Éditions du Seuil, , 2e éd. (1re éd. 1989), 384 p. (ISBN 978-2-02-098620-5).
  7. a b c d et e Francis Dupuis-Déri, « Le « masculinisme » : une histoire politique du mot (en anglais et en français) », Recherches féministes, Érudit, vol. 22, no 2,‎ , p. 97–123 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI https://doi.org/10.7202/039213ar, lire en ligne, consulté le ).
  8. a b c d e et f Collectif Stop masculinisme 2013.
  9. Anne Delépine, « Le discours masculiniste : L’apologie de la domination masculine et autres idées réactionnaires », sur cvfe.be (consulté le ).
  10. « La stratégie masculiniste, une offensive contre le féminisme », sur sisyphe.org (consulté le ).
  11. Léo Thiers-Vidal, « De la masculinité à l’anti-masculinisme : penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive: », Nouvelles Questions Féministes, vol. 21, no 3,‎ , p. 71–83 (ISSN 0248-4951, DOI 10.3917/nqf.213.0071)
  12. a b et c Laurie De Coster, « Le masculinisme, cette idéologie dangereuse: "Ils nient les droits des femmes, harcèlent, voire tuent" », La Libre Belgique, (consulté le ).
  13. Le masculinisme, ou la revanche de la 'virilité', Ouest-France, .
  14. « Les nouveaux machos : ces hommes qui travaillent comme des femmes », sur France Culture, (consulté le ).
  15. a b c et d « Masculinisme : derrière les influenceurs, une idéologie inquiétante », sur TV5 Monde,
  16. « Masculinisme », sur L'Internaute, (consulté le ).
  17. (en) Oxford English Dictionary, Oxford University Press, , 3e éd. (lire en ligne), masculism :

    « Advocacy of the rights of men; adherence to or promotion of opinions, values, etc., regarded as typical of men; (more generally) anti-feminism, machismo. »

  18. (en) M.D. Eder, « Doth a Man Travail with Child? », The Freewoman,‎ , p. 33-34 in (en) Lucy Delap, Maria DiCenzo et Leila Ryan, Feminism and the Periodical Press, 1900-1918, vol. 1, Taylor & Francis, , 1560 p. (ISBN 978-0-415-32026-9, lire en ligne), partie 6, « Motherhood and the family », p. 165.
  19. a b et c « Virilité, discriminations… Les masculinistes défendent leurs droits », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  20. Dupuis-Déri 2022, "Profil des groupes de pères et de leurs membres", p. 218-229.
  21. Bard, Blais et Dupuis-Déri 2019.
  22. « Mélissa Blais », sur Institut de recherches et d'études féministes, Université du Québec à Montréal (consulté le ).
  23. Mélissa Blais, « L’antiféminisme au Québec », dans L'Encyclopédie canadienne, (lire en ligne).
  24. a b c et d Hélène Palma, « La percée de la mouvance masculiniste en Occident », sur sisyphe.org, (consulté le ).
  25. a b et c Julie Rambal, « Ces masculinistes qui détestent les femmes », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  26. Virginie Martin, « "Pauvres hommes": du masculinisme distillé », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  27. Il cite le cas de l'injonction du tribunal de Longueuil (Québec) faite à une mère, en instance de divorce, de cesser d'allaiter son enfant, pour qu'elle ne puisse pas en faire un argument afin d'obtenir la garde de l'enfant, au nom de l'équité. Il précise toutefois qu'à la suite d'une manifestation féministe de femmes venues allaiter en groupe dans le tribunal, l'arrêt a été annulé.
  28. Martin Dufresne, Huguette Dagenais et Anne-Marie Devreux, « Masculinisme et criminalité sexiste », Nouvelles Questions féministes, vol. 19, nos 2-4,‎ , p. 125-137 (ISSN 0248-4951, lire en ligne ).
  29. a b c d e f et g Martin Dufresne et Hélène Palma, « Autorité parentale conjointe : le retour de la loi du père », Nouvelles Questions féministes, vol. 21, no 2,‎ , p. 31–54 (ISSN 0248-4951, DOI 10.3917/nqf.212.0031)
  30. « "Ma proposition de loi pour la garde alternée va bel et bien dans le sens de l'égalité parentale" », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  31. Jacques Pezet, « Est-il vrai que «1 300 pères séparés se suicident chaque année» ? », sur Libération (consulté le ).
  32. « Pourquoi il est très douteux d’avancer des chiffres sur les suicides des pères séparés de leurs enfants », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. « Délégation aux droits des femmes : compte rendu de la semaine du 16 janvier 2006 », sur Sénat (consulté le ).
  34. a et b « Journal des débats de la Commission des affaires sociales - Assemblée nationale du Québec », sur assnat.qc.ca (consulté le ).
  35. Francis Dupuis-Déri, « Encyclopédie sur la mort | Récupération du suicide des hommes par les antiféministes », sur Encyclopédie sur la mort (consulté le ).
  36. Dupuis-Déri 2022, "Suicides", p. 201--297.
  37. a et b sous la direction de Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri, « Le Mouvement masculiniste au Québec », (consulté le )
    Stéphanie Rousseau, « Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri (dirs), Le mouvement masculiniste au Québec. L’antiféminisme démasqué, Montréal, Les Éditions du Remue-ménage, 2008, 257 p. », Recherches sociographiques, vol. 49, no 3,‎ , p. 592–594 (ISSN 0034-1282 et 1705-6225, DOI 10.7202/019900ar, lire en ligne, consulté le )
    .
  38. Patric Jean, « L'escalade des pères à Nantes cache une proposition de loi », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  39. Dupuis-Déri 2022, Chap. 4, "Les pères se mobilisent", p. 201.
  40. a b et c AFP, « A Nantes, les grues symboles des pères sans droits », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. a et b « Pourquoi les pères divorcés obtiennent rarement la garde de leurs enfants », sur L'Express, (consulté le ).
  42. Céline Bessière et Muriel Mille, « Le juge est (souvent) une femme. Conceptions du métier et pratiques des magistrates et magistrats aux Affaires familiales », Sociologie du travail, vol. 55, no 3,‎ , p. 341–368 (ISSN 0038-0296, DOI 10.4000/sdt.11622, lire en ligne, consulté le )
  43. a et b Susan B. Boyd, Child custody, law, and women's work, Oxford Univ. Press, (ISBN 978-0-19-540918-5)
  44. Dupuis-Déri 2022, p. 301.
  45. Édouard Leport, Quand les pères montent la garde. Discours, pratiques et conscience de domination dans les mobilisations collectives de pères séparés (thèse de doctorat en sociologie), université Paris 8, (présentation en ligne, lire en ligne).
  46. Édouard Leport, Les papas en danger ? Des pères à l’assaut des droits des femmes, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, coll. « Interventions », , 252 p. (présentation en ligne).
  47. Laure Chaussebourg, « La contribution à l'entretien et l'éducation des enfants mineurs dans les jugements de divorce » , sur Infostat Justice, bulletin d'informations statistiques, .
  48. Dupuis-Déri 2022, p. 300.
  49. a et b Au tribunal des couples: enquête sur des affaires familiales, O. Jacob, , 312 p. (ISBN 978-2-7381-3053-2, lire en ligne), p. 9-10
  50. Carole Bonnet, Ined, Bertrand Garbinti, Insee-Crest et Anne Solaz, Ined, « Les conditions de vie des enfants après le divorce » , sur insee.fr, .
  51. Anne-Lise Diet, « Garde alternée », Connexions, vol. 90, no 2,‎ , p. 139 (ISSN 0337-3126 et 1776-2804, DOI 10.3917/cnx.090.0139, lire en ligne, consulté le )
  52. a b c et d Tanguy Grannis, « Ces hommes qui détestent les femmes: Aux sources du masculinisme », Revue du Crieur, no 12,‎ , p. 4–21 (ISSN 2428-4068, DOI 10.3917/crieu.012.0004)
  53. Denyse Côté, La garde partagée, Du remue-ménage, (ISBN 978-2890911772)
    Nicole Brais, « Denyse Côté : La garde partagée. L’équité en question », Recherches féministes, vol. 14, no 1,‎ , p. 114 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI 10.7202/058129ar, lire en ligne, consulté le )
  54. Ministère de la Santé, « Les Femmes victimes de violences conjugales, le rôle des professionnels de santé : rapport au ministre chargé de la santé » , sur vie-publique.fr, .
  55. Paula Joan Caplan, « Le «syndrome d’aliénation parentale»  », Revue des politiques sociales et familiales, vol. 89, no 1,‎ , p. 59–63 (DOI 10.3406/caf.2007.2312, lire en ligne, consulté le )
  56. Sylvie Cadolle, « Les féminismes, ou le débat du sexe et du genre », Journal français de psychiatrie, vol. 40, no 1,‎ , p. 25 (ISSN 1260-5999 et 1776-2855, DOI 10.3917/jfp.040.0025, lire en ligne, consulté le )
  57. Pierre-Guillaume Prigent et Gwénola Sueur, « À qui profite la pseudo-théorie de l’aliénation parentale ?: », Délibérée, no 9,‎ , p. 57–62 (ISSN 2555-6266, DOI 10.3917/delib.009.0057)
  58. Jean-Yves Hayez et Philippe Kinoo, « Aliénation parentale, un concept à haut risque », Études, 2009/2 (Tome 410), p. 187-198.,‎ (lire en ligne)
  59. « Ve plan de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes » , sur cipdr.gouv.fr,  : « Action 58 : Informer sur le caractère médicalement infondé du « syndrome d’aliénation parentale ». Dans les cas de violences conjugales ou de violences faites aux enfants, l’allégation du « syndrome d’aliénation parentale » soulève de réelles difficultés. Elle conduit à discréditer la parole de la mère, exceptionnellement du père ou de l’enfant, et par conséquent à en nier le statut de victime en inversant les responsabilités. Or, aucune autorité scientifique n’a jamais reconnu un tel « syndrome » et le consensus scientifique souligne le manque de fiabilité de cette notion. Il n’est reconnu ni par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM5) ouvrage de référence de l’association américaine de psychiatrie (APA), ni par la classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La recherche démontre que les fausses allégations de maltraitance ou de négligences sur les enfants sont marginales. C’est pourquoi une communication visant à proscrire l’utilisation de ce concept sera réalisée, via la publication d’une fiche sur ce sujet, sur le site du Ministère de la justice. ».
  60. a et b Charlotte Lazimi, « Masculinisme : attention danger? » Accès limité, L'Express, (consulté le ).
  61. a b c et d « Le discours masculiniste : L’apologie de la domination masculine et autres idées réactionnaires », sur collectif contre les violences familiales et l'exclusion (consulté le ).
  62. « Le tabou du viol des hommes par des femmes : « Je ne savais pas comment lui dire que je ne voulais pas coucher avec elle » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  63. Stanislas Kraland, « Les hommes aussi sont victimes de discriminations », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  64. a et b Magdalena Rosende, Céline Perrin, Patricia Roux et Lucienne Gillioz, « Sursaut antiféministe dans les salons parisiens: », Nouvelles Questions Féministes, vol. 22, no 3,‎ , p. 88–100 (ISSN 0248-4951, DOI 10.3917/nqf.223.0088)
  65. « Le J'accuse d'Elisabeth Badinter », sur L'Express, (consulté le ).
  66. a et b Elisabeth Badinter, « La vérité sur les violences conjugales », sur L'Express, (consulté le ).
  67. Marcela Iacub et Hervé Le Bras, « Homo mulieri lupus ?: À propos d’une enquête sur les violences envers les femmes », Les Temps Modernes, vol. 623, no 2,‎ , p. 112–134 (ISSN 0040-3075, DOI 10.3917/ltm.623.0112)
  68. Maria de Koninck et Solange Cantin, « La critique de l’Enveff signée par Marcela Iacub et Hervé Le Bras ou l’arroseur arrosé: », Nouvelles Questions Féministes, vol. 23, no 1,‎ , p. 72–82 (ISSN 0248-4951, DOI 10.3917/nqf.231.0072)
  69. « Le GES saisit le CSA concernant les récentes productions de France télévisions sur le viol », (consulté le ).
  70. Ministère de l'Intérieur, « Rapport d’enquête « Cadre de vie et sécurité » », sur interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  71. « Base de données internationale sur l’exploitation sexuelle des enfants », sur interpol.int (consulté le ).
  72. « Les condamnations pour violences sexuelles », sur Ministère de la Justice (France), (consulté le ).
  73. Lucie Jouvet-Legrand, « Violences conjugales : une montée du courant masculiniste ? », SociologieS,‎ (ISSN 1992-2655, lire en ligne, consulté le ).
  74. Zemmour 2006.
  75. Christine Delphy, Un troussage de domestique, Éd. Syllepse, coll. « Nouvelles questions féministes », (ISBN 978-2-84950-328-7)
    Stéphanie Kunert, « Christine Delphy, Un troussage de domestique: Paris, Syllepse, coll. Nouvelles questions féministes, 2011, 184 pages », Sciences de la société, no 83,‎ , p. 161–162 (ISSN 1168-1446 et 2275-2145, DOI 10.4000/sds.2248, lire en ligne, consulté le ) ; Marianne Modak, « Christine Delphy (Éd.) : Un troussage de domestique », Nouvelles Questions féministes, vol. 31, no 1,‎ , p. 121–124 (ISSN 0248-4951, DOI 10.3917/nqf.311.0121).
  76. Dallaire 2003.
  77. Élisabeth Badinter, « La vérité sur les violences conjugales », sur philo5.com (consulté le ).
  78. a et b Elizabeth Brown, Alice Debauche, Magali Mazuy et Pauline Delage, « L’enquête VIRAGE (VIolences et RApports de GEnre): », Cahiers du Genre, no 66,‎ , p. 37–50 (ISSN 1298-6046, DOI 10.3917/cdge.066.0037)
  79. Elizabeth Brown, Alice Debauche et Magali Mazuy, « Introduction », dans Violences et rapports de genre : Enquête sur les violences de genre en France, Ined Éditions, coll. « Grandes Enquêtes », , 29–35 p. (ISBN 979-10-365-7625-6, lire en ligne)
  80. Torrent 2001.
  81. Yvon Dallaire, La violence faite aux hommes : Une réalité taboue et complexe, Option Santé, , 64 p. (ISBN 978-2922598056), p. 15
  82. Dupuis-Déri 2022, p. 318.
  83. Patrizia Romito et Jacqueline Julien, Un silence de mortes: la violence masculine occultée, Éd. Syllepse, coll. « Collection nouvelles questions féministes », (ISBN 978-2-84950-079-8)
    Diane Lamoureux, « Patrizia Romito, Un silence de mortes. La violence masculine occultée. Collection « Nouvelles Questions féministes », Paris, Éditions Syllepse, 2006, 298 p. », Recherches féministes, vol. 23, no 1,‎ , p. 193–196 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI 10.7202/044434ar, lire en ligne, consulté le )Lucienne Gillioz, « Patrizia Romito : Un silence de mortes. La violence masculine occultée: », Nouvelles Questions Féministes, vol. 28, no 1,‎ , p. 120–123 (ISSN 0248-4951, DOI 10.3917/nqf.281.0120)
  84. a et b Collectif Antimasculiniste île de france, « Les « paternités imposées », l’invention d’un faux problème », sur Les mots sont importants (consulté le ).
  85. a b c d e et f Eve Delvosal, « La paternité imposée : une problématique soluble en droit belge et au regard des thèses féministes ? », sur Revue de droit et de criminologie de l’ULB, (consulté le ).
  86. Marie-Amélie Lombard-Latune, « La paternité peut-elle être «imposée»? », sur Le Figaro, (consulté le ).
  87. Marcela Iacub, « Géniteur sous X », sur Libération, (consulté le ).
  88. Plard et Van Ruymbeke 2013.
  89. Violette Lazard, « Mary Plard. La cause du père obligé », sur Libération (consulté le ).
  90. Élodie Serna, « La contraception dite masculine : un enjeu féministe: Dépossession ou réappropriation ? », Revue du Crieur, vol. 20, no 1,‎ , p. 78–93 (ISSN 2428-4068, DOI 10.3917/crieu.020.0078).
  91. « Les hommes avortent aussi ; personne ne s’en soucie ? », sur L'Obs, (consulté le ).
  92. Collectif Stop masculinisme 2013, p. 74.
  93. Michel Dorais, « Pour une approche masculiniste », dans Des hommes et du masculin, Presses universitaires de Lyon, coll. « CRÉA », (ISBN 978-2-7297-1027-9, lire en ligne), p. 193–203
  94. Amandine Maziers, « Vague à l'homme », sur La Libre.be (consulté le ).
  95. a b c et d Dupuis-Déri 2012.
  96. Hanna Rosin, The End of Men : Voici venu le temps des femmes, Paris, Autrement, , 192 p. (ISBN 978-2746734210), p. 13
  97. (en) Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri, « Masculinism and the Antifeminist Countermovement », Social Movement Studies, vol. 11, no 1,‎ , p. 21-39 (ISSN 1474-2837, DOI 10.1080/14742837.2012.640532, lire en ligne, consulté le ) : « Yet, a particular form of antifeminism has been at work for a number of years, more specifically, masculinism. Its discourse claims that men are in crisis because of the feminization of society »
  98. Marcel Gauchet, « La fin de la domination masculine: », Le Débat, vol. 200, no 3,‎ , p. 75–98 (ISSN 0246-2346, DOI 10.3917/deba.200.0075)
  99. « Marcel Gauchet : « La domination masculine est morte » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  100. « L'homme est-il l'avenir du féminisme ? », sur L'Obs, (consulté le ) : « Rue69 : Vous pensez qu’il y a une crise de la masculinité ? Cyril Barde : Dans un sens, oui. Comment en effet expliquer l’échec scolaire masculin tendanciellement plus important que celui des filles ? ».
  101. Dupuis-Déri 2022, p. 351.
  102. Pierrette Bouchard, Anne-Marie Devreux et Pierrette Bouchard, « Les masculinistes face à la réussite scolaire des filles et des garçons: À propos de la réception des résultats d'une recherche », Cahiers du Genre, no 36,‎ , p. 21–44 (ISSN 1298-6046, DOI 10.3917/cdge.036.0021)
  103. Virginie Skrzyniarz, « La virilité en berne », sur L'Express, (consulté le ).
  104. a et b Dupuis-Déri 2022.
  105. Concernant le discours de la crise de la masculinité dans l'antiquité, l'exemple souvent repris est celui d'un texte d'Aristote, dans lequel il attaque violemment les femmes (dont l'amour de l'argent aurait contaminé la société) et défend l'idée que la gynécocratie serait responsable de l'échec du projet politique de Spartes.
    • Depuis-Déri 2022, p. 60-61
    • Nicolas Richer, Sparte. Cité des arts, des armes et des lois, Perrin, coll. « Hors collection » (lire en ligne), chap. VII (« Un système social fragilisé : des femmes trop puissantes, des hommes trop peu nombreux et une monnaie nouvelle »), p. 147-171
    • Sandra Boehringer et Violaine Sebillotte-Cuchet, Hommes et femmes dans l'Antiquité grecque et romaine: le genre, méthode et documents, A. Colin, coll. « Cursus », (ISBN 978-2-200-25913-6), chap. 2.7 (« Les femme, responsables des insuffisances de Sparte »), p. 52-55
  106. (en) William F. Pinar, « The gender of racial politics and violence in America: lynching, prison rape & the crisis of masculinity », sur jstor.org, (consulté le ).
  107. (en) Judith A. Allen, « Men Interminably in Crisis? Historians on Masculinity, Sexual Boundaries,and Manhood », Radical History Review, vol. 2002, no 82,‎ , p. 191–207 (ISSN 0163-6545 et 1534-1453, DOI 10.1215/01636545-2002-82-191, lire en ligne, consulté le )
  108. (en) Tania Modleski, Feminism Without Women, Routledge, (ISBN 978-1-135-20099-2, DOI 10.4324/9780203699379, lire en ligne)
  109. Sally Robinson, Marked men: white masculinity in crisis, Columbia Univ. Press, (ISBN 978-0-231-11293-2 et 978-0-231-11292-5, lire en ligne)
  110. Dupuis-Déri 2022, p. 360-361.
  111. (en) Srimati Basu, « Looking through Misogyny: Indian Men's Rights Activists, Law, and Challenges for Feminism », Canadian Journal of Women and the Law, vol. 28, no 1,‎ , p. 45–68 (ISSN 0832-8781 et 1911-0235, DOI 10.3138/cjwl.28.1.45, lire en ligne, consulté le )
  112. Clairandrée Cauchy, « Paroles d'hoministes », sur Le Devoir, (consulté le ).
  113. « Il y a trente ans à Montréal, le premier féminicide de masse », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  114. a et b Louise Vigneault, « Se souvenir du féminicide de l’École Polytechnique (1989). Traverser l’espace, recomposer le passé », RACAR : Revue d'art canadienne, vol. 47, no 1,‎ , p. 42–57 (ISSN 1918-4778 et 0315-9906, DOI 10.7202/1091820ar, lire en ligne, consulté le )
  115. Hélène Charron, « Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri, Lyne Kurtzman et Dominique Payette (dir.), Retour sur un attentat antiféministe. École polytechnique 6 décembre 1989. Montréal, Les éditions du remue-ménage, 2010, 173 p. », Recherches féministes, vol. 24, no 2,‎ , p. 219 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI 10.7202/1007762ar, lire en ligne, consulté le )
  116. (en) Bob Lingard et Peter Douglas, Men engaging feminisms: pro-feminism, backlashes and schooling, Open University Press, coll. « Feminist educational thinking », (ISBN 978-0-335-19818-4 et 978-0-335-19817-7)
  117. « Sur les réseaux sociaux, la pensée masculiniste de la « manosphère » cible les jeunes adolescents », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  118. Céline Morin et Julien Mésangeau, « Les discours complotistes de l’antiféminisme en ligne », Mots, no 130,‎ , p. 57–78 (ISSN 0243-6450 et 1960-6001, DOI 10.4000/mots.30542).
  119. Aurélie Fillod-Chabaud, « La prise en charge des enfants par les membres de SOS Papa : une analyse des conditions matérielles de la transmission culturelle: », Droit et société, no 95,‎ , p. 27–41 (ISSN 0769-3362, DOI 10.3917/drs.095.0027)
  120. Fabienne Portier-Le Cocq, « La représentation du père au Royaume-Uni: », dans Les pères en débat, Érès, , 137–150 p. (ISBN 978-2-7492-0706-3, DOI 10.3917/eres.selle.2007.01.0137).
  121. « SOS Papa: et si la guerre des sexes, c'était eux? », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  122. Anne-Charlotte Dusseaulx, « SOS Papa, qui sont-ils? », sur LeJDD, (consulté le ).
  123. AFP, « 6 ans ferme pour un père de famille ayant projeté la mort de son ex-compagne », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  124. Perrine Signoret, « Attaque de Toronto : qui sont les incels ce groupe de célibataires auquel se réfère le suspect ? », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  125. Jesselyn Cook, « Incels.me : En quoi cette confrérie en ligne d'hommes misogynes ressemble à Daech », sur HuffPost, .
  126. Fanny Marlier, « Qui sont les Incels, ce groupe misogyne auquel se réfère l'auteur de l'attaque de Toronto ? », Les Inrockuptibles, .
  127. Gabrielle Duchaine, « Le tueur de Toronto, les “Incel” et la haine des femmes », Courrier international, .
  128. « Qui est Elliot Rodger, le tueur de Santa Barbara? », sur L'Express, (consulté le ).
  129. « Les MGTOW ou la haine des femmes poussée à son comble », sur Slate, (consulté le ).
  130. (en-GB) « These men hate women so much they’ve sworn off sex and refuse to speak to them: Meet the 'Men Going Their Own Way' », sur The Sun, (consulté le ).
  131. (en) Emma Grey Ellis, « Reddit’s ‘Manosphere’ and the Challenge of Quantifying Hate », Wired,‎ (ISSN 1059-1028, lire en ligne, consulté le )
  132. (en) Mack Lamoureux, « This Group of Straight Men Is Swearing Off Women », sur Vice, (consulté le ).
  133. « LIGNE ROUGE - Comment les anti-mariage homosexuel se radicalisent », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  134. « Mariage gay : les anti se radicalisent, le Parti socialiste s'en inquiète », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  135. a et b « Après les Femen, les Hommen enlèvent le haut », Le Figaro, (consulté le ).
  136. « La récente série d'actes homophobes embarrasse les "anti" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  137. Marie Bernard, « Les nouvelles radicalités », Marianne,‎ (lire en ligne) :

    « Les masculinistes, dont Eric Zemmour et Alain Soral sont les figures les plus emblématiques, apparaissent en miroir d'un néoféminisme trop radical. Par exemple, le collectif Hommen apparaît en 2013 en réaction à la fois aux Femen et au mariage pour tous. »

  138. Tricou 2016.
  139. Anne Donadini, « Trois questions sur la montée de l'antiféminisme », sur Les Inrocks (consulté le ).
  140. « Les Hommen se dénudent à leur tour », sur Europe 1, (consulté le ).
  141. « La « quenelle » divise les anti-mariage gay », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  142. « L’antiféminisme sur internet », sur Les Mondes Numériques, (consulté le ) : « En France, le Masculinisme se retrouve derrière les HomMen, groupuscule de militants opposés au Mariage pour Tous qui parodie les Femen en menant des actions torse-nu mais masqué. ».
  143. « Mais que veulent vraiment les Hommen ? », sur France Info, (consulté le ).
  144. Régime carnivore : sur TikTok, les masculinistes ne jurent que par la viande crue et le beurre, Huffpost, 18/10/2023

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Masculinisme.

Bibliographie

Analyses

Littérature

Vidéo

  • Myriam Tonelotto et Marc Hansmann, In Nomine Patris (documentaire), La bascule, France – Allemagne, 2005, 52 min.
  • Patric Jean, La Domination masculine (long métrage documentaire), Québec, 2009. — Comprend de nombreux entretiens avec des masculinistes québécois.

Littérature masculiniste

Vidéo
  • Lorène Debaisieux, « Sois père et tais-toi ! » [vidéo],
  • Cassie Jaye, The Red Pill (documentaire), États-Unis, 2016, 117 min. Ce documentaire donne la parole aux masculinistes les plus connus comme Paul Elam (pt), activiste américain et misogyne, qui compare les « féminazies » au Ku Klux Klan, qui égrènent les statistiques : « 75 % des suicides sont commis par des hommes, 93 % des victimes d’accidents de travail sont des hommes, sans oublier la garde des enfants, trop souvent confiée à la mère, etc. ».

Articles connexes

Liens externes