République soviétique populaire de Boukhara

Dans le monde d'aujourd'hui, République soviétique populaire de Boukhara a acquis une pertinence inattendue. Son impact s’est fait sentir dans tous les domaines de la société, de la politique à la culture, en passant par la technologie et l’économie. Il est impossible d’ignorer sa présence, puisque ses effets sont visibles dans la vie quotidienne de millions de personnes à travers le monde. Il est donc impératif d’approfondir ses implications et de comprendre le rôle qu’il joue aujourd’hui. Cet article vise à explorer les différentes facettes de République soviétique populaire de Boukhara, en analysant son influence et ses répercussions dans différents domaines, afin de faire la lumière sur un phénomène en constante évolution.

République soviétique populaire de Boukhara
(uz) بخارا خلق شورا جومحوریاتی
(tg) جمهوری خلق شوروی بخارا
(ru) Бухарская Народная Советская Республика

 – 
(3 ans, 11 mois et 11 jours)

Drapeau
Drapeau (ru) (1921-1924)
Blason
Armoiries (ru) (1921-1924)
Devise en Ouzbek : بوتون دونیو پرولهتارلاری، بیرلاسهینگیز! (« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »)
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la RSP de Boukhara
Informations générales
Statut État socialiste
Capitale Boukhara
Langue(s) Ouzbek et tadjik
Religion Sunnisme
Soufisme (Naqshbandi)
Judaïsme
Monnaie Rouble soviétique
Fuseau horaire UTC+5
Démographie
Population ≃ 2 500 000 hab.
Densité 13,72 hab./km2
Gentilé Boukhariote
Superficie
Superficie 182 193 km2
Histoire et événements
2 septembre 1920 Renversement de la monarchie
8 octobre 1920 Proclamation
19 septembre 1924 Remplacement par la République soviétique socialiste de Boukhara
Président du Présidium du Comité exécutif central
Abdoulkadir Moukhtidinov (ru)
1921 Usmonxoʻja Poʻlatxoʻjayev
Muin Jon Aminoghli
Hassan Parsakhodzhaïev
Président du Conseil des commissaires du peuple
Fayzulla Xoʻjayev

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La République soviétique populaire de Boukhara (en abrégé RSP de Boukhara ou RSPB ; en ouzbek : بخارا خلق شورا جومحوریاتی, Buxoro Xalq Sho'ro Jumhuriyati ; en tadjik : جمهوری سوسیالیستی شوروی بخارا, Çumhurii Xalqii Şūravii Buxoro ; en russe : Буха́рская Социалисти́ческая Сове́тская Респу́блика, Boukharskaïa Narodnaïa Sovetskaïa Respoublika, БССР) est un État éphémère fondé le à la suite de la prise de Boukhara par l'Armée rouge le , qui mène à la chute de l'émirat de Boukhara.

Histoire

Comme, après la campagne infructueuse de l’armée de Kolesov (ru) en , le gouvernement soviétique confirma l’indépendance de Boukhara par plusieurs décrets, l’émir Alim Khan maintint des relations amicales avec la Russie soviétique et refusa catégoriquement de soutenir les Basmatchi, dans la vallée de Ferghana et d’autres parties du Turkestan.

Naissance de la RSPB

Opération de l'Armée rouge à Boukhara en 1920

Lors des négociations du à Boukhara menées par une délégation officielle soviétique dirigée par Mikhaïl Frounze, l’émir Alim Khan reçu un ultimatum, lui intimant l'ordre de :

  • introduire la monnaie soviétique sur le territoire de l’Émirat de Boukhara
  • faciliter le stationnement des troupes de l’Armée Rouge sur le territoire de Boukhara
  • maintenir en état de marche le chemin de fer « Kogon-Termez », traversant le territoire de l'Émirat, qui permet les communications de la Russie

L’émir ayant refusé de se conformer aux exigences mentionnées ci-dessus, une opération militaire fut préparée et une « révolution » fomentée, entraînant l'occupation de Boukhara par l'Armée rouge, le . Le , l'émir quitta la ville. Le , un accord fut signé entre les nouvelles autorités locales et la RSFS de Russie, qui reconnaissait par ce dernier l'indépendance de Boukhara. Le , le Revkom et le Conseil des Nazirs (commissaires) furent formés. Et le , la République soviétique populaire de Boukhara fut officiellement proclamée.

Gouvernement de la RSPB

Le nouveau gouvernement était présidé par Fayzulla Xoʻjayev, un jadidiste ouzbek de 24 ans. Le Présidium du Comité exécutif central était quant à lui dirigé par Abdoulkadir Moukhtidinov (ru).

Les pouvoirs de la RSPB étaient plutôt limités. De nombreuses décisions étaient en fait dictées par les représentants de la RSFSR présents sur son territoire, qui s'appuyaient sur l'Armée rouge, aux prises avec les insurgés basmatchi dominant l'intérieur du pays. Il existait des grands désaccords au sein du gouvernement sur la conduite à tenir par rapport à Moscou et à la révolte basmatchi, allant de la demande de retrait de l’Armée rouge du territoire à celle de rejoindre la RSFSR en tant que république socialiste soviétique autonome. Le , un traité d’amitié et d’assistance mutuelle fut conclu entre la RSPB et la RSFSR.

Le , le 2e qurultay panboukhariote des représentants du peuple adopta la constitution de la république. Prenant en compte les spécificités de la RSPB, celle-ci reconnait le droit à la propriété privée de la terre, des outils et des moyens de production de base, accorde le droit de vote à un certain nombre de représentants des classes exploiteuses (seuls les parents de l'émir déchu, les hauts fonctionnaires de l'émirat et les grands seigneurs féodaux en ont été privés), prévoit une liberté de religion accrue, etc.

Opposition à la RSPB

Entre 1920 et 1923, la RSPB rencontra une résistance active sur son territoire de la part des rebelles basmatchi. L'émir Alim Khan qui les avait ralliés, fut poursuivi par l'Armée rouge, qui profita de sa traque pour affirmer son autorité dans les villes de Hisor, Douchanbé, Kulob et Garm. Acculé, celui-ci dut finalement s'exiler à Kaboul en Afghanistan. En 1921, une réforme agraire et des changements révolutionnaires radicaux furent entrepris, entraînant la dépossession de l'émir et de son ministre en chef (le Quli Qushbegi) Usman Bek de leurs terres.

En , Enver Pacha, ministre de la Guerre de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, arriva à Boukhara, où il reçut des instructions et des pouvoirs de la part du Sovnarkom de la RSFSR pour mener des réformes à Boukhara. Rapidement déçu, Enver Pacha proposa de créer un État musulman turc unique en Asie centrale. Au lieu de convaincre, comme il lui avait été demandé, les Basmatchi de rejoindre l'Armée rouge, il unifia les unités Basmatchi dispersées dans tout le pays en une seule armée et s'opposa au gouvernement soviétique avec celle-ci.

En 1921, un certain nombre de hauts dignitaires de la République soviétique populaire de Boukhara se rangèrent du côté des Basmatchi : le président du Présidium du Comité exécutif central, Usmonxoʻja Poʻlatxoʻjayev, le ministre de la Guerre A. Arifov, le commandant de la première armée de Boukhara, M. Koulmoukhamedov, etc.

Au printemps 1922, l'armée d'Enver Pacha captura une partie importante du territoire de la République soviétique populaire de Boukhara et assiégea sa capitale.

Adhésion à l'URSS

Asie centrale soviétique en 1922

En , la première Conférence économique du Turkestan créa une union économique entre les républiques du Turkestan, de Boukhara et de Khorezm : le Conseil économique de l’Asie centrale (CEAS).

Le , le 5e qurultay panboukhariote des représentants du peuple décida de l'adhésion de la république à l’URSS sous le nom de République soviétique socialiste de Boukhara. Celle-ci ne dura que quarante jours, avant que son territoire ne soit réparti entre les RSS d'Ouzbékistan et du Turkménistan et la RSSA tadjike (devenue RSS du Tadjikistan en 1929), toutes formées à la suite de la délimitation des frontières en Asie centrale.

Timbre-poste de la République soviétique populaire de Boukhara (ru), 1924

En , le 5e qurultay panboukhariote des représentants du peuple, qui avait pris la décision de transformer la République populaire de Boukhara en République socialiste, rendit une décision « sur l’association nationale-étatique des peuples de l’Asie centrale ». Cette dernière proclamait que puisque « la volonté des travailleurs est la loi de l'État soviétique », alors le 5e qurultay annonce solennellement « la volonté suprême des peuples de Boukhara - Ouzbeks et Tadjiks - concernant la création, avec les Ouzbeks du Turkestan et du Khorezm, de la République soviétique socialiste d'Ouzbékistan, avec un oblast autonome pour les Tadjiks. ». La décision, rendue par le 5e qurultay, exprima également son consentement à l'idée que les Turkmènes de Boukhara puissent intégrer la RSS Turkmène. Un paragraphe spécial de la décision du 5e qurultay panboukhariote des représentants du peuple « établit la nécessité impérieuse pour l’Ouzbékistan socialiste et le Turkménistan - aux noms de la construction du socialisme, de la lutte contre l’impérialisme et de la fraternité internationale des travailleurs - d’adhérer à l’Union des Républiques socialistes soviétiques ».

Bibliographie

  • Le chemin de Boukhara et de Khiva vers le socialisme (Histoire des républiques soviétiques populaires de Boukhara et du Khorezm), M., 1967
  • La victoire du pouvoir soviétique en Asie centrale et au Kazakhstan, Tach., 1967, p. 635-719
  • Ishanov A.I (ru). République soviétique populaire de Boukhara. Tachkent, 1969 (bibl. P. 381-390)
  • Hayit, Baymirza (en). Basmatschi: Combat national du Turkestan de 1917 à 1934. Cologne: Dreisam-Verlag, 1993. (ISBN 3-89452-373-5 et 3-89607-080-0).
  • Krushelnitsky A. V. (ru). Dictature télégraphique: « Révolution de Boukhara » et construction étatique dans la RSPB // Rodina. 1989. N ° 11. P. 17-20.
  • Genis V. L. « Nous devons mettre fin à Boukhara ... ». Histoire des fausses révolutions. Chronique documentaire. M., 2001. (ISBN 5-89619-021-2)

Voir aussi