Le monde est plein de mystères et de merveilles, et Sepphoris en est un parfait exemple. Depuis des temps immémoriaux, Sepphoris a capté l'attention et l'imagination de l'humanité, générant des débats, des théories et des recherches sans fin. Dans cet article, nous explorerons les différents aspects de Sepphoris, de son impact sur la société à ses implications dans le monde moderne. Rejoignez-nous dans ce voyage fascinant alors que nous dévoilons les secrets et les curiosités entourant Sepphoris et découvrons pourquoi il reste un sujet d'intérêt universel.
| Sepphoris Saffuriyya/Tsipori | ||
Vue aérienne de l'acropole de Sepphoris ou Tsippori avec, sur la gauche, son théâtre de style grec[1] et en arrière-plan, la maison de Dionysos et la tour des Croisés. | ||
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| Coordonnées | 32° 45′ 11″ nord, 35° 16′ 46″ est | |
| Géolocalisation sur la carte : Israël
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Sepphoris (hébreu : ציפורי, Tsipori ; grec : Σέπφωρις, Sépforis ; arabe : صفورية, Ṣaffūrīya) est une ville de Galilée, située au nord de Nazareth. Cette ville est très importante pendant la période du Second Temple et la période romaine. Au moment où éclate la Grande révolte juive de 66-73, Tsipori est capitale de la Galilée. La ville a peu à peu décliné durant les siècles suivants. Appelée Saffuriyya pendant les treize siècles de son histoire musulmane, la ville est vidée de sa population lors du nettoyage ethnique de la Palestine en 1948[2].
Tsipori a été l'objet de nombreuses campagnes de fouilles archéologiques, qui enrichissent les études bibliques. Elles révèlent divers aspects de la vie politique, militaire, sociale et culturelle des Juifs et des autres populations de Palestine à l'époque de la rédaction de la Bible[3]. Elle éclaire notamment de nombreux aspects de la situation sociale, religieuse et politique pendant la vie de Jésus de Nazareth, ce qui explique qu'une route de pèlerinage, le chemin de Jésus, passe par Tsipori[4].

En français, la ville est appelée Séphorie[5] ou Séphorée[6].
Le nom arabe de Saffuriyya vient du syriaque Sefre, oiseau, à cause de la position du village perché sur une hauteur (à 250 m d'altitude, il domine la plaine d'une centaine de mètres)[7].
Une étymologie populaire tirée du Talmud relie le nom de la ville Tsipori au mot hébreu צפור « oiseau » (tzipor), parce qu'elle est assise sur une colline, tel un oiseau en vigie dominant la vallée de Beit Netofa. Ce n'est probablement pas le sens réel de son nom, la racine hébraïque צפר ayant plusieurs significations. Dans le cas de Tsipori, la signification semble plutôt être un terme générique désignant une région[8].
Les fouilles archéologiques montrent que le site est occupé dès l'âge du fer[9].
Il semble prendre de l'importance à partir des périodes perse et hellénistique, notamment sous la dynastie séleucide, dont les rois Antiochos III ou IV y édifient une forteresse[10].
Tsipori n'apparaît ni dans la Bible hébraïque ni dans la Bible chrétienne. Cette absence peut s'expliquer, comme le rappelle Flavius Josèphe dans ses Antiquités juives, par l'hostilité des Juifs « orthodoxes » à l'encontre des villes jugées trop hellénisées ou romanisées, où la foi judaïque est peu fervente. Durant son ministère public, Jésus a peut-être évité cette ville, d'autant qu'il fuit généralement les grandes agglomérations[11]. Flavius Josèphe mentionne Tsipori pour la première fois sous le règne d'Alexandre Jannée et la considère comme la « perle de la Galilée »[12]. Elle est alors assiégée par Ptolémée IX Lathyre[13], pourtant elle est l'une des rares cités de Galilée capable de résiter à l'invasion égyptienne[14]. La ville fait figure de capitale de la Galilée, notamment après l'intervention en Judée du gouverneur de Syrie Aulus Gabinius, vers 55-54 av. J.C.. Après la mort d'Hérode le Grand en 4 av. J.C., elle est le siège de la révolte menée par Judas le Galiléen. Elle est assiégée et brûlée par le général romain Varus, puis à nouveau détruite par le Nabatéen Arétas IV.
Hérode Antipas refonde la ville sous le nom d’Autocratoris. Il en fait le siège royal de sa tétrarchie[15]. Au Ier siècle, plusieurs familles juives de prêtres y sont établies. Si l'on tient compte de la seule population juive, quatre villes comptent à cette époque : « Jérusalem, Joppé, Sepphoris et Tibériade, laquelle, à partir de l'an 20, rivalise avec Sepphoris comme capitale de la Galilée[16] ». La ville bénéficie du statut de cité à partir de 67-68 sous le nom d’Irénopolis.
Vers 120, l'empereur romain Hadrien la renomme Diocésarée. Il y fait construire un Capitole et un temple de la Tyché. D'autres temples sont attestés sous Antonin le Pieux. Les Juifs y sont sans doute majoritaires. Au IIe siècle, c'est le lieu de résidence habituel de rabbi Juda Hanassi, le compilateur de la Mishna[17]. Du Ve siècle au VIIe siècle, la ville est entièrement reconstruite après le séisme en 363. Diocésarée est une ville florissante, dans laquelle cohabitent juifs et chrétiens, ces derniers y ayant établi le siège d'un évêché[12].
À partir de la conquête arabe, la ville, appelée Saffuriya, décline. Elle est conquise par les Arabes dès 634[18]. Un atelier monétaire frappe les pièces pour le Jund al-Urdunn. Un aqueduc en pierre est construit au VIIe siècle[19]. Un aqueduc de pierre est construit au début de la période omeyyade[20]. Saffuriya est en relations commerciales avec le reste de l'empire : ses capes sont vendues à Médine[21] et la ville a une place importante dans l'histoire de la Palestine à l'époque musulmane[7].
Restée un site stratégique avec l'acropole qui domine la vallée de Beit Nétofa, elle voit la construction par les Croisés dune place forte « latine », comme en témoigne la tour d'observation, reconstruite par le sultan Dahir al-Umar au XVIIIe siècle. Ils y édifient également au XIIe siècle une église dédiée à sainte Anne, les fouilles entreprises en 1908 par le franciscain Prosper Viaud mettant au jour cette église qui ne fut jamais terminée[22]. Après la bataille de Hattin] (1186), Saladin reconquiert Saffuriyya [7]. En 1255, Saffuriyya appartient à l'archevêque de Nazareth[23]; en 1259, les paysans musulmans se révoltent contre lui[24]. Le village est conquis par Baybars entre 1263 et 1266[25].
Saffuriyya connait un grand developpement pendant la période mamelouke aux XIIIe – XVe siècle.
En 1596, Saffuriyya compte 2200 habitants [7].
Au XVIIIe siècle, Dahir al-Umar, éphémère souverain de la Galilée, construit une forteresse à Saffuriyya[7], le sultan Abdülhamid Ier y ajoutant un troisième étage quand l'empire ottoman eut repris le contrôle de la région[7].
À la fin du XIXe siècle, la ville compte 2 500 habitants et garde une certaine prospérité grâce à son économie agricole et à son riche passé, mis au jour par le travail des archéologues, passé qui attire les touristes[26].

De 1915 à 1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région de Saffuriyya est conquise en 1918 et la Palestine est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations. Au recensement de la Palestine mandataire de 1922 conduit par les autorités britanniques, Saffuriyeh a 2582 habitants, dont 2574 musulmans et 8 chrétiens[27], les chrétiens étant tous catholiques[28].
Un conseil local est créé en 1923, dont les dépenses passent de 74 livres palestiniennes à 1217 en 1944[18], avec un léger déficit[7].
Au recensement de 1931, la population augmente à 3147 habitants dont 3136 musulmans et 11 chrétiens, habitant 747 maisons[29]. À l'été 1931, Leroy Waterman commence les premières fouilles archéologiques à Saffuriya dans la cour de l'école, site de la forteresse croisée[30]. Il y découvre un amphithéâtre romain [7].
Lors de la grande révolte arabe contre le mandat britannique (1936-1939), le village s'implique dans la résistance ; une femme, Tharwa Abdoul Karim, est arrêtée par les Britanniques pour avoir caché une arme dans une botte de foin[31].
Dans les statistiques de Village de 1945, la population est de 4330 habitants, dont 4320 musulmans et 10 chrétiens[32]. La superficie totale était de 55 378 dounams (55,4 km²)[33], dont 28 km² de terres incultes. 41 km² étaient propriété privée d'Arabes, le reste étant des terres publiques[7]. En 1948, Saffuriya était le plus grand village de Galilée, que ce soit par la superficie ou par la population[34],[35].

Selon Ilan Pappé, le village est la cible d'une première opération de nettoyage ethnique lors de l'opération Hametz fin avril ou début mai[36].
La ville subit un premier bombardement aérien le 30 mai 1948[7]. À la mi-juin, un bataillon de la brigade blindée Sheva et deux bataillons de la brigade Carmeli occupent une première fois Saffuriyya[7].
Le 14 juillet, plusieurs milliers d'habitants de Shefa Amr, expulsés par l'armée israélienne, se réfugient à Saffuriyya. Cette arrivée porte atteinte au moral des habitants, d'autant plus que la ville est la cible d'un bombardement aérien le 15 juillet 1948, doublé d'un bombardement d'artillerie[37]. Les avions n'ont pas largué des bombes classiques, mais des barils remplis de clous, morceaux de métal et de verre, ce qui cause plusieurs morts et blessés dans la population[7]. Les habitants évacuent, se réfugiant dans les vergers, les ravins[37] et les grottes. Quand les soldats israéliens les découvrent, ils les font fuir. Une femme est tuée quand elle tentait de se réfugier dans l'église[38]. La milice réussit à résister et détruit quelques véhicules blindés dans une embuscade[39], bien que le bombardement ait désorganisé la résistance et que les défenseurs luttent chacun de leur côté[7]. Aucune aide de l'armée de sauvegarde arabe n'arrivant, les hommes de la milice locale évacuèrent le 16 juillet, seuls une centaine d'habitants âgés restant sur place. Les habitants se réfugient au Liban. L'armée israélienne détruit une trentaine de maisons, puis procède à une seconde expulsion en septembre. Petit à petit, certains de ces réfugiés réussissent à passer les lignes et à revenir : on compte 450 de ces infiltrés palestiniens réinstallés en décembre, 550 en janvier[37]. Certains reviennent car ils ont tout laissé, afin de récupérer quelques affaires, vêtements ou autres : plusieurs sont abattus par l'armée israélienne[38]. Les terres de Saffuriyya étant convoitées par les colons israéliens du voisinage, ces infiltrés sont à nouveau expulsés en janvier 1949 : charges sur des camions, 14 sont dirigés vers le Liban, le reste vers Illut, al-Rayna et Kafr Bana, mais la plupart choisirent d'aller à Nazareth[40],[7]. Certains se réfugient à Dayr al-Qassi, qu'ils défendent sous le commandement d'Abou Hammoud[38].
Dès le 20 février 1949, le moshav de Tzippori ou Zipori est créé au sud-est de Saffuriyya[34]. Les plantations de grenadiers ont été remplacées par des cultures destinées au bétail[41] et des terres sont données au kibboutz de Hasolelim. Sde Nachum et Cheftzi-Bah obtinrent aussi des terres de Saffuriyya[7].
Les réfugiés de Saffuriyya sont présents dans les camps de réfugiés d'Ain al-Hilweh et de Shatila et dans le quartier de Sabra.
Les réfugiés de Saffuriyya à Nazareth se regroupèrent dans un quartier qui a pris le nom d'al-Safafira[42],[35] ou Safafra[38] : de là où ils étaient, ils ont pu voir les colons israéliens piller leurs maisons, s'y installer et créer leur moshav[38]. Le gouvernement israélien les considérant comme des présents absents, ils n'ont jamais eu le droit de revenir dans leurs maisons et n'ont aucun recours légal pour recouvrir leur propriété[43].
Les Arabes de la région restent sous loi martiale jusqu'à fin 1966. Ce qui restait du village de Saffuriyya est détruit dans le cadre d'un programme de « nettoyage » des témoignages restant du passé arabe de la Palestine, en partie parce que le ministère des Affaires étrangères se plaignait des questions que les touristes posaient à propos de ces villages déserts[44]. Le site du village a été planté de pins[34],[45].
Saffuriya fait partie des villages palestiniens où ont lieu les marches du retour dans le cadre de la journée de la Nakba, comme les manifestations organisées par l'association pour la défense des droits des déplacés internes (en) (ADRID)[46].
D'autres colonies israéliennes ont été implantées dans les années 1980 : Allon ha-Galil en 1980 ; Hosha'aya en 1981 et Chanton en 1984[7]. Les œuvres de Taha Muhammad Ali, poète né à Saffuriyya et expulsé en 1948, et les rapports qu'elles entretiennent avec le terroir de Saffuriya d'avant 1948, ont fait l'objet du livre d'Adina Hoffman, My Happiness Bears No Relation to Happiness (Mon bonheur n'a aucun rapport avec le bonheur), en 2009. En 2011, cinq livres avaient été publiés sur le passé arabe du village[47].
Les autorités israéliennes, grâce au Fonds national juif, plantent une forêt de pins sur les ruines des maisons arabes afin d'empêcher tout retour et de mettre en valeur le site archéologique, ce qui aboutit à la création du parc national de Zippori, qui s'étend sur 16 km2 et qui a ouvert au public le [48]. Dans le même projet, elles font remplacer les vergers vivriers de grenadiers et oliviers par des cultures de fourrage pour les élevages israéliens[49]. Il reste toutefois quelques maisons arabes d'avant 1948, ainsi que la forteresse du XVIIIe siècle ; le monastère Sainte-Anne est converti en orphelinat pour enfants palestiniens. Les Israéliens ont converti un maqam (sanctuaire) musulman en synagogue[7].
Les fouilles archéologiques menées par des équipes de chercheurs américano-israéliennes à partir de 1984 mettent au jour les vestiges de la ville à l'époque romaine[50] : rues rectilignes pavées, bordées de colonnes et distribuées le long d'un cardo et d'un decumanus dans la ville basse ; tracés d'échoppes, de maisons juives (équipées de bains, interprétés de manière controversée par certains chercheurs comme des mikvaot[51]), de villas romaines et de bâtiments à étages, desquels les archéologues ont dégagé une quarantaine de pavements de mosaïques gréco-romaines (deux pièces exceptionnelles attirent l'attention des touristes : médaillon d'une femme baptisée la « Mona Lisa de Galilée », dans la « maison de Dionysos » détruite par un séisme en 363[52], et mosaïques polychromes, figuratives et géométriques pavant entièrement la maison dite[53] de la fête du Nil[54]) ; un théâtre de style grec sur le versant nord de l'acropole ; quatre aqueducs alimentant un immense réservoir d'eau et des citernes souterraines, des bains publics et des thermes ; deux églises ainsi qu'un sanctuaire interprété comme une synagogue. Dans cette synagogue de Tsippori (en) ont été mis au jour différentes mosaïques dont certains panneaux illustrent des scènes bibliques (sacrifice d'Isaac, visite des anges à Sarah), des objets nécessaires au rituel juif (menorahs, shofars) mais aussi une Roue zodiacale. Ces symboles juifs peuvent cependant être également polythéistes car le paganisme n'exclut pas l'emploi des symboles religieux du judaïsme qui, de son côté, proscrit tout usage d'emblèmes païens : cela peut suggérer que cet édifice était un sanctuaire païen[55].
Un musée est aménagé dans la tour des croisés à la fin des années 1990 pour montrer les découvertes archéologiques faites à Tsipori (verres, poteries, mosaïques)[56].
Saffuriya est la ville de naissance du poète palestinien Taha Muhammad Ali[57].
Selon une tradition rapportée par le Talmud, rabbi Juda Hanassi décède à Tsippori.
Selon une légende chrétienne tardive[12], dont la critique historique a ôté toute prétention à l'historicité, Marie, mère de Jésus, serait née à Tsipori de ses parents réputés stériles, Anne et Joachim[58]. Une église dédiée à sainte Anne est construite par les croisés sur ce lieu supposé de sa naissance : cet édifice est en ruines. Selon une autre tradition, Élisabeth, la cousine de Marie et la mère de Jean le Baptiste, donne naissance à ce dernier dans la ville de Tsipori[59].
Il est communément admis que Jésus est un Juif galiléen dont la famille est originaire de Nazareth, qui ne devait pas abriter plus de 400 habitants à son époque[60]. Ce village était probablement insuffisant pour assurer la subsistance d'un charpentier, le métier traditionnellement attribué à Joseph, époux de Marie, mère de Jésus. Il est donc possible que Joseph et ses fils aient offert leurs services (charpentier, vendeur de meubles, journalier) ou trouvé du travail à Tsipori[61], grande ville galiléenne de près de 30 000 habitants[62], voire participé à sa reconstruction programmée par Antipas, notamment celle de son théâtre de style grec qui pouvait accueillir 4 000 spectateurs[63]. Cette dernière hypothèse, émise par l'archéologue Batey qui a fouillé à Tsipori, est controversée car la datation du théâtre a de grandes marges d'incertitude[64], son érection ne remontant probablement pas avant la fin du Ier siècle[65]. Une autre hypothèse tout aussi hasardeuse[66] du père Magnani, suggère dans ce contexte que Jésus a été géomètre[67]. Certains auteurs imaginent un Jésus assistant à des représentations au théâtre de Tsipphori, se basant sur le fait qu'il semble familier du langage théâtral, car il utilise le terme grec spécifique ὑποκριτής (hypokritès, « acteur ») dix-sept fois dans le Nouveau Testament[68]. Quoi qu'il en soit, ces légendes expliquent la présence d'une basilique chrétienne byzantine antérieure au IVe siècle, mise au jour par l'archéologue Leroy Waterman (he) en 1931[69].
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