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Thermes de Cluny | |
Maquette des thermes de Cluny. | |
Localisation | |
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Pays | France |
Lieu | Paris |
Type | Thermes romains |
Protection | Classé MH (1862) |
Coordonnées | 48° 51′ 03″ nord, 2° 20′ 36″ est |
Histoire | |
Époque | Fin du IIe siècle, début du IIIe siècle |
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Aujourd'hui englobés dans le musée de Cluny, les thermes de Cluny sont d'anciens thermes romains datant du début de notre ère et situés à Paris (France), dans le Quartier latin.
Les thermes actuels se révèlent être la partie conservée d’un ensemble beaucoup plus étendu qui allait du boulevard Saint-Germain à la rue des Écoles et du boulevard Saint-Michel à l'actuel musée de Cluny. D'une superficie de plusieurs hectares, on y venait pour s'y laver, mais également s'y détendre, s'y faire couper les cheveux, lire (les thermes possédaient une bibliothèque) ou tout simplement bavarder. Le complexe thermal comprenait en outre une vaste palestre où l'on pratiquait la lutte et les autres activités physiques.
Typiques du mode de vie romain, les thermes étaient le lieu de rencontre préféré des habitants de la cité, et aux rites des bains venait s'ajouter le simple agrément des relations sociales.
À partir de 1810, la ville de Paris décide d'établir un musée des antiquités dans le frigidarium, et elle commence à faire dégager les thermes d'une partie des constructions insalubres qui s'y appuient.
En 1819, après le plaidoyer de l'architecte Quatremère de Quincy, le comte Élie Decazes, ministre de l'Intérieur de Louis XVIII, fait résilier le bail du tonnelier installé dans le frigidarium contre une indemnité de 26 000 livres. Il ordonne la démolition des maisons qui sont installées sur les ruines en bordure de la rue de la Harpe et fait enlever les jardins-terrasses et la terre qui pesaient sur les voûtes.
L'objectif est d'aménager et de restaurer l'ensemble et de préparer le futur établissement qui devait prendre le relais du musée des Monuments français fermé par le roi en 1816. Les ruines sont dégagées et fouillées par l'architecte Louis Moreau entre 1820 et 1826, tandis que la restauration est confiée à Étienne-Hippolyte Godde et Charles Rohault de Fleury. Finalement, c'est en 1843 que la ville céda gratuitement les thermes à l'État qui les associe alors au musée de Cluny, le musée du Moyen Âge,.
Les thermes sont classés aux monuments historiques par la liste de 1862. Depuis le XIXe siècle, plusieurs campagnes de fouilles ont été menées : d'abord par Théodore Vacquer fin XIXe, puis Paul-Marie Duval de 1946 à 1957, et enfin par Jean-Pierre Adam.
Beaucoup de questions subsistent sur l'organisation des bâtiments. La construction des thermes utilise la pente naturelle de la colline, future montagne Sainte-Geneviève. Les thermes comportaient une partie sud construite sur hypocauste et une partie au nord sans chauffage.
Au sud, l'accès à la palestre se faisait par un portique bordé de boutiques à l'emplacement de l'actuelle rue des Écoles ; le parcours commençait dans l'apodyterium, pour se poursuivre soit dans les palestres pour des activités sportives, soit dans les salles tièdes ou chaudes nommées tepidarium et caldarium pourvus de bassins, avant de passer dans le frigidarium.
C'est la seule pièce qui a conservé sa couverture d'origine. Sa voûte d'arêtes atteint une hauteur de 14,50 mètres, faisant d'elle l'une des plus hautes voûtes de l'Occident romain encore en élévation. L'ensemble est construit en opus vittatum mixtum (fait de couches de briques alternant avec des couches de moellons) qui était recouvert de plusieurs couches d'enduit. On a récemment découvert quelques traces de pigment bleu sur la voûte et d'ocre rouge sur les murs. Un bassin qui était rempli d'eau froide est aménagé au nord de la salle. Il conserve son système d'évacuation et des traces de son revêtement.
Il y a un caldarium à l'ouest, bordé par le boulevard Saint-Michel et un autre au sud, à l'angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Du Sommerard. Ces deux dernières salles sont en partie ruinées depuis le XVIIIe siècle. Les murs en élévation ont conservé leur structure d'origine, qui se singularise par l'emploi de petites pierres carrées séparées à intervalles réguliers de rangs de briques. À l'intérieur, ils étaient recouverts de mosaïque, de marbre ou de peinture.
Sur la partie nord, le centre de la façade était occupé par une fontaine monumentale, des galeries entouraient les thermes, dont le nord était occupé par deux gymnases.
C'est un ensemble de caves et de galeries voûtées construites en petits moellons et maçonnées au mortier. Il est aujourd'hui constitué de pièces techniques réservées au personnel et accessibles depuis le musée. Le passage de la vidange de la piscine du frigidarium est visible.
L'eau était amenée par un aqueduc depuis les sources du plateau de Wissous, au sud de Paris, via Arcueil. À Wissous, les eaux étaient recueillies dans un bassin de captage, le carré des eaux de Wissous, d'où partait vers Lutèce une canalisation dont le débit avoisinait les 2 000 m3 par jour. Cette dernière franchissait la vallée de la Bièvre au val d'Arcueil-Cachan grâce à un ouvrage d'art dont on a retrouvé des traces.
L'évacuation des eaux usées se faisait par un égout qui encerclait les thermes et se jetait dans un égout collecteur situé sous le boulevard Saint-Michel.