Dans cet article, nous explorerons le thème de Zarnouqa dans le but d'approfondir son importance et sa pertinence dans la société actuelle. Zarnouqa est un sujet qui a suscité un grand intérêt dans différents domaines, du domaine académique au domaine social et culturel. Au fil des années, Zarnouqa a fait l’objet d’études et de débats, générant des avis divergents et enrichissants qui permettent de mieux comprendre sa portée et son influence sur notre quotidien. Grâce à l'exploration de Zarnouqa, nous pourrons approfondir ses multiples dimensions et analyser les impacts qu'elle a sur notre société, ainsi que réfléchir aux implications qu'elle entraîne pour l'avenir.
| Pays | |
|---|---|
| Sous-district | |
| Superficie |
7,55 km2 |
| Coordonnées |
| Population |
2 380 hab. () |
|---|---|
| Densité |
315,2 hab./km2 () |
| Fondation |
|---|
Zarnouqa (زرنوقة), Zarnouka ou Zarnuga[1] est un village arabe palestinien situé à 10 kilomètres au sud-ouest de Ramla. Très prospère avant 1948 grâce au développement de la culture des fruits d'exportation (agrumes et bananes), des tensions l'opposent aux colonies juives voisines, dont Rehovot. Comme des centaines d'autres villages palestiniens, il subit un nettoyage ethnique durant la guerre israélo-arabe de 1948[2] : sa population est expulsée, les maisons sont pillées par les colons, puis le village est détruit.
Le nom du village signifie le ruisseau[3].
Zarnouqa relevait du sous-district de Ramle, le chef-lieu Ramla étant situé à dix kilomètres à l'est[4]. Construit à 50 mètres d'altitude, il se trouvait au milieu de la plaine côtière de Palestine. Une route secondaire le reliait à la route principale conduisant à Ramle. Le village avait une forme trapézoïdale, la grande base du côté de l'ouest[5]. La superficie totale était de 7545 dounams (7,5 km²)[5].
| Propriété | Dounams |
|---|---|
| Arabe | 5640 |
| Juive | 1578 |
| Publique | 327 |
| Total | 7545 |
| Cultures | Arabes | Juifs |
|---|---|---|
| Agrumes et bananiers | 2070 | 1015 |
| Terres irrigables et plantations | 1189 | 13 |
| Céréales | 2266 | 493 |
| Constructions | 68 | 0 |
| Terres cultivable | 5525 | 1521 |
| Non-cultivables | 47 | 57 |
Des céramiques des périodes du Bronze tardif[9] et de la période achéménide ont été découvertes à Zarnuqa[10].
Un bâtiment, un pressoir à raisin et des céramiques byzantines ont aussi été découvertes[11],[10],[12] ainsi que des céramiques des débuts de la période islamique[10].
La Palestine est conquise par les armées de Sélim Ier en 1517, grâce à leur victoire sur les armées mameloukes à la bataille de Marj Dabiq, et annexée à l'Empire ottoman.
Des tombes de la fin de la période ottomane ont été découvertes lors de fouilles archéologiques[13], ainsi qu'un bâtiment avec une touraille et des céramiques des XVIIe et XVIIIe siècles[14],[15]. La mosquée du village a été construite par cheikh Ahmad al-Rahhal. Un poème de deux lignes en écriture naskh date la construction de la mosquée 1207 AH (1792/93 EC)[16],[17].
Le village est représenté sans être nommé sur la carte que Pierre Jacotin dresse en 1799 lors de la campagne d'Égypte[18]. Entre 1831 et 1840, sous l'occupation égyptienne, une vague d'immigrants égyptiens arrivent à Zarnouqa contribuant à sa croissance démographique et à modeler certains aspects du village[19]. Des fouilles ont exhumé des tombes d'enfants enterrés dans des poteries (en) (ballas), qui sont souvent associées aux groupes nomades ou de travailleurs itinérants d'origine égyptienne. Ces découvertes attestent des liens culturels entre les Égyptiens et la population locale. Les tombes recèlent de la poterie égyptienne et des céréales, suggérant la trace de rites funéraires[17].
En 1863, Victor Guérin estime la population de Zernouka à 300 habitants. Le village, dont les maisons sont construites en pisé, est alors entouré de plantations de tabac. Un dispositif de pompage actionné par le simple mouvement du pied remontait l'eau du puits. Un maqam (sanctuaire) est consacré à cheik Mohammed[20].
Une liste de villages datant des environs de 1870 recense 107 maisons et 267 hommes, ce document ne recensant pas les femmes[21],[22]. Traversant la région en 1871, Charles Warren décrit ainsi Zarnouqa : « Nous traversons des oliveraies et des potagers à Zernuka, avant de traverser des collines jusqu'à Akir... »[23].
En 1882, l'enquête du PEF décrit les maisons de Zarnouqa comme construites d'adobe[24]. En 1890, les publications sionistes décrivent la région entre Zarnouqa et Ramle, une zone de 10 000 dounams (1000 hectares), comme une vaste friche inculte[25].
En mars 1892, un conflit éclate entre les bergers de Zarnouqa et les colons juifs récemment installés à la moshava de Rehovot, qui alla jusqu'au tribunal[19]. En 1913, c'est un affrontement violent qui oppose à nouveau les deux communautés. Selon les Juifs, il est causé par le vol de raisin dans les vignes de Rishon LeZion. Deux Juifs de Rehovot et un Arabe de Zarnouqa sont tués. Des archives d'Istanbul récemment exploitées permettent de connaître le point de vue des Arabes. Selon eux, les Juifs ont voulu dépouiller des chameliers de leurs vêtements, de leur argent et de leurs chameaux, mais les chameliers ont refusé d'abandonner leurs animaux et se sont enfuis en se protégeant les uns les autres pour d'hommes de loi. Ils mentionnent aussi les attaques de leurs villages par les Juifs, les vols et les pillages de leurs propriétés, les meurtres et les atteintes à l'honneur de leurs familles « toutes choses difficiles à mettre en mots. Ils croient qu'ils peuvent tout acheter avec l'argent, et agissent comme s'ils avaient leur propre gouvernement dans le pays[26]. »


De 1915 à 1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région de Zarnouqa est conquise en novembre 1917 (la 2e brigade de cavalerie légère (en) australienne passe dans le village le 14 novembre) et la Palestine est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations. Au recensement de la Palestine mandataire de 1922 conduit par les autorités britanniques, Zarnuqa' a une population de 967 habitants, tous musulmans[27] augmentant au recensement de 1931 à 1952 habitants, tous musulmans, dans 414 maisons[28]. L'essentiel de cette croissance démographique venait de Gazapuis et d'habitants de Khan Younès attirés par les hauts salaires des ouvriers agricoles travaillant dans les plantations d'agrumes, qu'elles soient juives ou arabes[29]. Chaque samedi, un marché attirait les commerçants des villes voisines[5].
En 1926, le fonds national juif achète des terres à Zarnouqa, où il installe en 1931 le premier moshav de travailleurs (moshav ovdim), Kfar Marmorek, actuel quartier de Rehovot. Il y installe dix familles de Juifs yéménites (donc des Juifs arabes) chassées du moshav Kinneret près du lac de Tibériade[30].
En 1929, il y avait 1122 dounams (112 hectares) de plantations d'agrumes à Zarnouqa, appartenant à 32 propriétaires. 60% de ces exploitations étaient de petite taille : entre 3 000 m2 et 2 hectares. Une fois les arbres plantés, les fellahin se procuraient des revenus en travaillant comme ouvriers agricoles et en cultivant des légumes entre les rangs d'arbres fruitiers en croissance (voir complantation). La culture des agrumes fournissait la plus grande partie de la croissance économique du village[29]. L'auteur sioniste Ze'ev Smilansky attribuait, en 1934, la modernisation de Zarnouqa à la proximité de Rehovot, aux ventes de terres par les effendis et les fellah. Les nouvelles techniques agricoles auraient été introduites grâce aux enseignements des voisins juifs[29]. De nombreux puits, tous mécanisés, permettaient l'irrigation[29].
Il y avait deux écoles primaires à Zarnouqa. La première, pour les garçons, est créée en 1924. Elle dispense aussi des cours supérieurs à partir de 1942, avec une spécialité agricole, dont l'élevage de volailles et l'apiculture. Un terrain de 6 dounams (6000 m²) était disponible pour que les élèves sexercent. L'école de filles est créée en 1943, avec 65 élèves. En 1945, l'école de garçons avait 252 élèves[31],[5]. Le village disposait également d'une clinique[5].
Dans les statistiques de Village de 1945, la population de Zarnouqa est comptée avec celle du moshav de Gibton. Les deux ensemble avaient 2620 habitants, dont 2380 musulmans et 240 juifs[6],[32].
Après le vote du plan de partage de la Palestine par l'assemblée générale des Nations unies (29 novembre 1947), les habitants de Zarnouqa envisagent de conclure un pacte de non-agression avec Rehovot, qui apparemment n'a jamais été formalisé. En avril 1948, des miliciens arabes s'installent au village. Le clan des Dar Shurbaji défendait l'option de rendre les armes aux sionistes pour se mettre sous la protection de la Haganah, mais les autres clans s'y sont opposés. Les villageois décidèrent finalement d'évacuer les femmes, les enfants et les vieillards à Yibna, seuls les Shurbajis et quelques dizaines d'hommes armés des autres clans restant pour défendre le village[5].
C'est la brigade Guivati qui commet le nettoyage ethnique de Zarnouqa, les 27–28 mai. Les sources israéliennes contemporaines affirment qu'un combat de quelques heures a lieu pour la prise du village [5]. Selon Al HaMishmar, un journal sioniste de gauche, un soldat assassine d'une rafale de Sten trois Arabes, un vieillard, un vieille femme et un enfant ; les habitants sont chassés de leurs maisons, retenus sans eau ni nourriture en plein soleil, jusqu'à ce qu'ils livrent leurs armes. Ils sont ensuite expulsés vers Yibna. Six personnes sont tuées ; vingt-deux autres sont envoyés dans des camps. Le lendemain, les villageois expulsés reviennent, ceux de Yibna les ayant traités de traîtres. Ils voient alors leur village mis à sac par les soldats et les colons du voisinage. Ils sont à nouveau expulsés. Le village est détruit en juin[33].

Dès 1948, la colonie de Zarnoqa est créée à l'emplacement du village. C'est maintenant un quartier de Rechovot, fondée en 1890. La colonie de Gan Shelomo, fondée en 1927, s'est agrandie sur les terres de Zarnouqa, ainsi que Gibton (fondé en 1933) et Giv'at Brenner (1928)[5].
Le 27 mai 1949, décision est prise de repeupler 21 des villages palestiniens conquis et vidés de leur population avec des nouveaux immigrés, : Zarnouqa en fait partie avec Al-Masmiyya al-Kabira, Aqir, Zarnouqa, Yibna, Ijzim, Ayn Hawd, Tarshiha, Safsaf, Tarbikha, Dayr Tarif, Deir Yassin et d'autres qui sont dévolus à la colonisation[34].
C'est ainsi que Walid Khalidi décrit ce qu'il subsistait de Zarnouqa en 1992 : « Le site, où poussent des mûriers et des cactus, est dominé par les maisons des colonies juives. Les rares maisons qui subsistent sont occupées par des Juifs ou clôturées et utilisées comme locaux de stockage[5]. »
La famille des frères Shaqaqi, Fathi (fondateur du Jihad islamique palestinien) et Khalil Ibrahim Shaqaqi, politologue, est originaire de Zarnouqa[35]. Elle a pris la fuite à cause des nouvelles de massacres commis par les sionistes, en espérant pouvoir revenir à la fin des combats. Elle n'a pas été autorisée à revenir[1]. Haidar Eid, professeur à l'université al-Aqsa de Gaza, raconte que ses parents ont été expulsés par les milices de la Haganah et du gang Stern qui les menacèrent ainsi « Quittez vos maisons ou nous vous tuerons et nous vous violerons[36] ».
Le Ma'abarot de Zarnouqa est créé après la guerre pour accueillir des réfugiés juifs d'Europe de l'Est et des pays arabes[37].