Économie morale

Dans le monde d'aujourd'hui, Économie morale est devenu un sujet d'une grande importance, ses implications sont aussi diverses qu'elles ont une influence sur la société contemporaine. De son impact sur l’économie à son impact sur la culture populaire, Économie morale a acquis une importance sans précédent dans la sphère mondiale. Au fil des années, elle a suscité l’intérêt tant des universitaires que des experts et du grand public, générant un débat constant visant à comprendre ses multiples facettes et conséquences. Dans cet article, nous explorerons en détail les différentes dimensions de Économie morale et son impact dans différents domaines, offrant une vision large et complète de son importance aujourd'hui.

L'économie morale.

L'économie morale ou « économie morale de la foule » est un concept dû à l'historien britannique et marxiste E. P. Thompson utilisé en historiographie, en sciences politiques et en sociologie.

Il désigne un ensemble de pratiques et de valeurs politiques, infra-politiques et culturelles communautaires qui visent à la défense des intérêts de la communauté même sur le plan économique. Ce concept a été introduit subrepticement dans The Making of the English Working Class (1963, p.68 et 222), où il écrit que les pillages de magasins en période de hausse des prix « étaient légitimés par l'affirmation d'une économie morale plus ancienne qui enseignait l'immoralité de méthodes iniques pour faire monter les prix des aliments en profitant des besoins du peuple. »

Le concept a ensuite été explicitement formulé dans le célèbre article de 1971, The Moral Economy of the English Crowd in the Eighteenth Century (in Past & Present, 50, 1971, p.76-136), où E.P. Thompson le définissait ainsi: « une vision traditionnelle des normes et des obligations sociales, des fonctions économiques appropriées par les diverses parties de la communauté - ce qui, pris ensemble, peut être considéré comme constituant l'économie morale des pauvres. »

Elle est détaillée par E.P. Thompson comme reposant sur quatre principes : l’affirmation d’un droit prioritaire de la communauté sur les ressources produites localement ; l'existence d'un "juste prix", qui est celui qui permet à tous les membres de la communauté d’accéder aux subsistances ; la légitimité d'un châtiment pour ceux qui tirent profit de la situation ; la conviction d’agir en toute légalité.

Les manifestations de cette « économie morale » peuvent emprunter tout un catalogue de la révolte à l'entraide, la défense du juste prix à la production de remontrance.

Elle est évoquée pour décrire la résistance des communautés paysannes aux tentatives de libéralisation du commerce des grains lors de la guerre des farines à la fin de l'Ancien Régime.

Bien qu'E.P. Thompson ait nuancé l'utilisation de cette expression vingt ans après, dans The moral economy reviewed , le concept a été appelé à une belle fortune, comme le souligne Didier Fassin, étant repris aux États-Unis par l'anthropologue James C. Scott, qui a travaillé sur les économies morales des paysans d'Asie du Sud-Est, ainsi que dans l'épistémologie par Lorraine Daston.

Notes et références

  1. a et b Alain Bernard, La guerre des farines, Institut Universitaire Varenne. Droits fondamentaux, ordre public et libertés économiques, L.G.D.J., , p 171, 172
  2. in Customs in common, Londres, The Merlin Press, 1991, p.259-351
  3. a et b Didier Fassin, « Les économies morales revisitées », Annales HSS, novembre-décembre 2009, n°6, p.1237-1266

Bibliographie

Voir aussi