Dans cet article, nous allons approfondir le sujet de Abdallah Benanteur, un sujet qui a suscité l'intérêt de nombreuses personnes à travers le monde. Abdallah Benanteur est un sujet qui couvre différents aspects et ses implications ont un impact significatif sur notre société. Dans cette optique, nous explorerons les différentes dimensions de Abdallah Benanteur, en analysant sa pertinence actuelle et sa projection dans le futur. De plus, nous examinerons différents points de vue et opinions d'experts dans le domaine, fournissant une vue complète et objective sur Abdallah Benanteur. Cet article vise donc à offrir une vision globale et actualisée sur un sujet qui suscite sans aucun doute un grand intérêt aujourd’hui.
Installé en France en 1953, il est l'un des représentants de la peinture algérienne moderne. Il est l'époux de la poétesse Monique Boucher-Benanteur (1935-2014).
Biographie
Abdallah Benanteur commence à peindre en 1943, des fleurs puis des natures mortes, les paysages de la région ainsi que des portraits et des autoportraits. À partir de 1946, il fréquente les ateliers de sculpture, pendant deux ans, puis de peinture, pendant quatre ans, de l'école des beaux-arts d'Oran, dans l'atelier de Robert Martin qui dirige parallèlement la galerie d'avant-garde Colline. Benanteur y rencontre le peintre Abdelkader Guermaz : « Il était miraculeux de voir un Algérien faire de la peinture et l'exposer. Peut-être que sans lui nous n'aurions pas fait de peinture, il nous montrait que c'était possible », confiera-t-il.
Vers 1946, Abdallah Benanteur et Mohammed Khadda se lient d'amitié et vont ensemble peindre dans les environs de Mostaganem. « Nous allions, en fin de semaine, Abdallah et moi, à la recherche du sujet : quelque rare verdure. Nos randonnées nous menaient le plus souvent au pied du Dahra », écrira Khadda : « Nos relations ont été déterminantes dans l'orientation de nos futurs itinéraires. Nous nous soutenions l'un l'autre et les découragements étaient nombreux dans cette petite ville fermée sur elle-même ». En 1948, les deux jeunes peintres vont jusqu'à Alger rendre visite à un ami au sanatorium de Rivet (Meftah) et découvrir le musée des beaux-arts.
« Quitter ce que j'avais de plus cher, c'était pour faire ce qui me touche le plus, la peinture Mohammed Dib avait publié L'Incendie. Je me suis dit : Il n'y a pas de raisons que je n'aille pas moi aussi, à Paris faire de la peinture Il y avait une certaine inconscience. Avant de faire de la peinture, il fallait vivre et vivre a été pénible. Puisque je me sentais peintre et que je n'avais aucune formation, il a fallu prendre ce qu'il y avait de plus dur, de plus rebutant. Ceci ne me touchait pas puisque j'avais un idéal, mais ça été très dur physiquement. »
Il exerce différents métiers, manœuvre, ouvrier, puis devient en 1961 typographe-maquettiste dans l'imprimerie de son cousin Benbernou Abdelmadjid jusqu'à sa retraite en 1991. Après avoir participé à plusieurs expositions collectives à partir de 1956, notamment à la galerie Duncan, il réalise sa première exposition personnelle à Paris en 1958. Il se lie d'amitié, la même année, avec le poète Jean Sénac, l'écrivain Henri Kréa, Jean Rousselot, le cinéaste Youri, Jean de Maisonseul, puis le peintre Marcel Bouqueton, le graveur Marcel Fiorini et le romancier Jean Pélégri. En 1955, Benanteur séjourne pour la première fois en Bretagne où il passe ensuite toutes ses vacances jusqu'en 1980. Il se marie en avec Monique Boucher.
À partir de 1959, Benanteur pratique la gravure, illustrant de dix eaux-fortes Poésie de Jean Sénac, imprimée chez BAM (Benbernou Abdel Madjid). « Nous nous demandions avec Jean Sénac ce que nous pourrions faire pour servir notre pays. Sénac avait ses poèmes : j'ai eu envie de les illustrer. L'édition d'art m'avait toujours intéressé mais j'étais rebuté par les problèmes financiers. Alors, nous nous sommes dits : avec peu de moyens, ceux dont nous disposons, nous allons donner à l'Algérie une édition digne d'elle ». Il réalise en 1961 quinze dessins pour Matinale de mon peuple de Jean Sénac, avec une préface de Mostefa Lacheraf. Librement inspirés de la graphie arabe, ces dessins le placent aux côtés de Mohammed Khadda comme l'un des premiers peintres du signe, orientation dont son œuvre se détourne cependant rapidement. En 1961, il s'installe à Ivry-sur-Seine.
Dans les années suivantes, Benanteur illustre encore Espoir et parole, anthologie de la poésie algérienne de combat, et trois recueils d'Henri Kréa. En 1962, il présente à la Bibliothèque nationale d'Alger le recueil Poésie de Sénac qu'il a illustré de ses gravures. Il lui est alors proposé la direction de l'École des beaux-arts d'Alger mais, s'estimant incapable d'être peintre et fonctionnaire, il ne l'accepte pas. En 1963, Benanteur participe à l'exposition des « Peintres algériens » organisée à Alger pour les Fêtes du 1er novembre et préfacée par Sénac, puis en 1964 à celle qui est présentée à Paris au musée des Arts décoratifs. De 1960 à 1963, il est soutenu par Paul Gillon. En 1966, il participe à Paris à l'exposition Six peintres du Maghreb et l'accompagne en 1967 à Tunis.
En 1980, Benanteur visite les musées de Madrid et de Tolède et effectue en 1981 un premier voyage en Italie où il revient chaque été jusqu'en 1987. Il se consacre entièrement à la peinture à partir de 1983, exposant chaque année son travail à la galerie Claude Lemand et réalise de très nombreux livres à exemplaire unique, illustrés de gravures, gouaches ou aquarelles. Sous le titre Abdallah Benanteur, le peintre des poètes, l'Institut du monde arabe expose en février et ses peintures et œuvres sur papier.
Il est le père du photographe Dahmane(de), né en 1959.
L'œuvre
« J’ai été très jeune attiré par le dessin. Ma chance a peut-être été toute une suite de longues maladies infantiles qui m’ont retenu à la maison. À onze ans, je dessinais beaucoup, des fleurs, des natures mortes avec des citrons, plus tard des portraits. J’en suis arrivé à la peinture. J’ai copié des reproductions en noir et blanc de Rembrandt. J’ai aimé les classiques du XIXe siècle, notamment Monticelli de qui il y avait plusieurs toiles au musée d’Oran. Après, j’ai découvert Matisse, Paul Klee, éblouis par cet Orient coloré qu’ils avaient peint et que je ne connaissais pas. Mais aussi Franz Marc et l’expressionnisme allemand », a confié Benanteur.
Lorsqu'il s’installe en 1953 à Paris, c’est tout naturellement qu’il entre, formé dans la vision abstraite des signes qui parsèment les poteries, les tapis et les coffres de son enfance, dans le chemin de la non-figuration.
« L'art, dans nos pays, a eu généralement tout au long de l'histoire une expression abstraite Le langage des lignes, des formes et des couleurs s'adapte naturellement au sens intuitif des Algériens. Un Maghrébin, quel qu'il soit, voit abstrait », non sans préciser : « le rôle du peintre algérien est de s'intégrer dans la peinture tout court; le seul problème, pour nous, c'est d'être des peintres valables, d'Algérie ou d'ailleurs. »
Entre gris et ocres éteints, bleus et verts assourdis, une lumière souvent lunaire éclaire alors ses toiles. Benanteur y desserre bientôt l’entrelacs de ses arabesques, Les lignes des ancêtres (1957) font paraître comme les fragments d’écritures disparues. À travers un mince réseau de nervures et craquelures, leurs signes se ramifient puis s’enchevêtrent. Les tonalités aurorales virent aux bruns sourds des écorces, aux ocres des sables et des roches désertiques (Sur les bords du Nil, 1958 ; Hoggar, 1959).
« Le monochrome l’a emporté dans ma peinture », confiera Benanteur, « pendant cinq ans, c’est l’ocre qui a régné, avec ses dégradés, miel et sable ». À partir de 1960, les larges touches de la couleur s’épaississent sur ses toiles, recouvrent la fine grille qui les articulait. Puis sa peinture semble, autour de 1962, s’installer au bord de terres obscures que n'éclairent plus que de lointaines marbrures. « Moi qui suis né dans ce pays, je ne vois pas l'Orient, le Maghreb tellement colorés. Finalement c'est une vision de l'Occident Ma peinture n'est pas colorée parce qu'on attache, le Maghrébin du moins, plus d'importance à l'espace Il est plus sensible, et c'est là qu'il est marqué, à ce qu'il y a de discret, de plus effacé : ce que les Européens ont tendance à taxer de monotonie ». Après cette « période noire », c'est comme depuis l'autre côté de l'ombre que la lumière réapparaît, en 1970, par degrés, irréelle, dans les halos de mystérieux Pots ou flacons l'irradiant au milieu de l'ombre. De leur clarté interne resurgissent les couleurs, intenses à nouveau. Quatre ans plus tard, après une visite à sa mère en Algérie, le cortège des Errantes, qui figurent dans la collection de l'Institut du monde arabe, annonce la longue suite des Visiteuses. Dans un espace de nulle part cheminent de toile en toiles de pâles présences indécises, sur le point de prendre forme au bord de leur disparition.
La peinture de Benanteur ne cesse par la suite de s’ajourer, s’imprègne après 1976 de toutes les tonalités de l’aube et du couchant. Dans ses coulées d'ambre parmi des massifs de bleus profonds, un polyptyque de cinq mètres de longueur reconduit en 1981 le peintre dans les gammes les plus solaires. Une sorte d' « ultra-lumière », comme en fusion, décolore de son incandescence le centre ou la partie supérieure de ses toiles. Dans les diptyques et polyptyques qu'il multiplie alors Benanteur retrouve les rives d'une Méditerranée dont l'au-delà du souvenir avive les éclats (Paysage à Médéa, 1984 ; Pâturages de lumière, 1985 ; Retour à Tipaza, 1986 ; Le Printemps au village, 1988). « J'ai toujours le sentiment de n'avoir jamais quitté mon pays parce qu'il m'accompagne partout », dit Benanteur. Aériennes, plus claires ou plus obscures selon l’élément devant lequel elles glissent, de minuscules silhouettes les demeurent, solitaires ou réunies en groupes, que le peintre nomme au gré de son humeur (Les Élus, 1987 ; Les Contemplatifs, 1988 ; Les Faiseurs de nuages, Les Pythonisses, 1989 ; La Poétesse, Les Couples, 1990). Tout à la fois visions oniriques de l'univers des ancêtres, résurgence des marchés et fêtes de l'enfance, dialogue avec les œuvres classiques de la peinture italienne ou flamande, cette foule anonyme donne à l'espace une dimension d'immensité, un climat de Sérénité (1989).
À partir de 1991, Benanteur s’engage dans une série de plus larges « voyages » imaginaires (Promenade en Perse, En Orient, En Inde, Au Pakistan, En Algérie, Djurdjura, Au Cachemire). De toile en toile s'étend un « Haut-Pays » resserré de gorges et défilés, cols et falaises, éboulis, clairières et bosquets. Les horizons s’y étagent en lointains massifs, la couleur semblant sourdre des porosités de la roche, des écailles du sol, des failles des montagnes. Dans des lumières plus voilées ces paysages non figuratifs laissent place, sur la fin des années 1990, à une présence plus diffuse des éléments. Jamais Benanteur n'y représente la nature dans la réalité de ses spectacles mais, en réfractant l'élan pur de couleurs et de lumières, jamais sa peinture ne la quitte d'un instant.
Citation
« Chaque matin, quand j’ouvre la porte de mon atelier, j’entends l’art se dire : "Voici le toqué qui vient chez moi". J’adresse ma reconnaissance à l’art mais je ne l’ai jamais entendu me remercier. Je voudrais m’effacer dans l’art. Être peintre, c’est être le « larbin » de l’art, et peu de gens l’acceptent. Ça me chagrine d’être un enfant de notre époque car elle est artistiquement la plus mauvaise et la plus complaisante. Tout en étant petit artistiquement, on a la possibilité d’être consacré grand médiatiquement. Ce sont les médias qui créent, diffusent et consacrent les célébrités. Finalement, ce que l’on sait sur la personne n’existe pas, la personne du peintre est un obstacle entre lui et la peinture. C’est en nous effaçant en elle que nous la ferons exister. Dans les musées, devant la glorieuse production du passé, je ne me sens pas un seul instant peintre. Devant les glorifications de la modernité, par contre, je me sens à nouveau peintre. Chaque fois que je regarde les œuvres du passé, ma foi dans l’art en tant que valeur sûre et absolue augmente. »
— « Entretien avec Benanteur, propos recueillis par O. Hadjari »
Les Échos, 1978, diptyque, huile sur toile, 146 x 228 cm
Le Bois d’Amour, 1981, huile sur toile, 130 x 97 cm.
Le Huitième jour, Vendredi, 1982, huile sur toile, 120 x 60 cm
Le Mont des Oliviers, 1983, huile sur toile, 120 x 120 cm
Les Élus, 1986, huile sur toile, polyptyque, 150 x 350 cm
Le Départ de Haloum, 1986, huile sur toile, 100 x 100 cm
L’Élu, 1987, huile sur toile, triptyque, 150 x 350 cm
Les Contemplatifs, 1988, huile sur toile, 150 x 150 cm
L’Été à Ivry, 1988, diptyque, huile sur toile, 130 x 324 cm
La Montagne, 1989, huile sur toile, 162 x 130 cm
Le Courroux, 1989, huile sur toile, 195 x 130 cm
Soufi dans son jardin, 1989, huile sur toile, 162 x 130 cm
L’Arrivée, 1990, huile sur toile, 80 x 80 cm
La Pente, 1991, huile sur toile, 80 x 80 cm
Syracuse, 1992, huile sur toile, tondo 120 cm
Le Témoin, 1992, huile sur toile, diamètre 130 cm
Au Cachemire, 1992, huile sur toile, tondo 130 cm
Andalousie, 1992, huile sur toile, 150 x 150 cm
Méditerranéens, 1992, huile sur toile, 130 x 162 cm
Le Lointain, 1992, huile sur toile, tondo, 150 cm
La Montée, 1992, huile sur toile, 100 x 81 cm
Le Pays, 1992, huile sur toile, diamètre 120 cm
Soleil couchant, 1994, huile sur toile, 114 x 146 cm
L’Aube, 1997, huile sur toile, 140 x 140 cm
À Jamila Bouhired, 2001, livre unique en feuilles, 88 pages, 32,5 x 42 cm, poème de Badr Shaker Al-Sayyab, manuscrit par l’artiste sur empreinte et orné de 27 aquarelles et 4 croquis
Les Larmoyants, 2002, huile sur toile, 120 x 120 cm
Les Naufragés, 2003, huile sur toile, 120 x 1120 cm
Le Naufrage, 2009, diptyque, huile sur toile, 150 x 300 cm
Selon Charef n° 2, 1960, huile sur toile, 200 x 200 cm
Trois flammes (Au peuple souverain), 1988, estampe, 79 x 57,5 cm Fait partie d'une suite de 13 estampes originales en couleur éditées par le conseil général du Val-de-Marne à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française pour le Fonds départemental d'art contemporain.
1987 : Benanteur, peintures, Centre culturel algérien, Paris.
1987 : Benanteur, peintures, aquarelles, dessins, gouaches, livres de bibliophilie, palais des congrès, Bruxelles.
1988 : Benanteur, peintures et lavis, galerie Étienne Dinet, Paris.
1988 : Exquis Hiroshige, poèmes de Monique Boucher, gravures de Benanteur, librairie Nicaise, Paris.
1989 : Benanteur, Pâturages de lumière, peintures ; Le Dernier Amour du Prince Genghi de Marguerite Yourcenar, gravures de Benanteur, galerie Claude Lemand, Paris.
↑Acte de décès, année 2018, no 10, date et heure du décès : trente et un décembre deux mil dix sept à vingt heures cinquante cinq minutes à Ivry-sur-Seine. Acte établi le 2 janvier 2018 à 13 h 54.
↑Monographie : Benanteur, Peintures, prologue de Marc Hérissé, textes de Raoul-Jean Moulin et de Bernard Fabre, éditions Clea-Claude Lemand Éditeur, Paris, 2002, page 30.
Benanteur, Peintures, prologue de Marc Hérissé, textes de Raoul-Jean Moulin (L'imaginaire selon Benanteur) et de Bernard Fabre (Le triomphe de la peinture), traduction anglaise par Ann Cremin, Éditions Clea-Claude Lemand Éditeur, Paris, 2002.
Benanteur, Œuvres graphiques, textes de Rachid Boudjedra (L'exil et le royaume), de Bruno Lavillatte (L'évidence du caché ou L'art de faire signe) et de Claude Lemand (Le fleuve et le volcan, traduction anglaise par Ann Cremin, Éditions Clea-Claude Lemand Éditeur, Paris, 2005.
Catalogue d'exposition personnelle
Benanteur, texte de Monique Boucher, édité à l'occasion d'une exposition à la galerie Herbinet, Paris, 1964.
Benanteur, texte de Jean Pélégri (Les Songes d'Abdallah), 1967 .
Benanteur, 72 livres de bibliophilie, librairie Nicaise, Paris, 1984.
Benanteur, peintures, aquarelles, dessins, gouaches, livres de bibliophilie, invitation : préface de B. Stapfer, Centre culturel algérien, Paris, 1987.
Benanteur, peintures et lavis, préface de B. Stapfer, galerie Étienne Dinet, Paris, 1988.
Benanteur, invitation : préface de Bruno Jaubert (Les Jardins de Benanteur), galerie Claude Lemand, Paris, 1992.
Jean Sénac (textes rassemblés par Hamid Nacer-Khodja, préface de Guy Dugas), Visages d'Algérie, Écrits sur l'art, Paris (Alger), Paris-Méditerranée (EDIF), 2000 (2002) (ISBN2-84272-156-X).