Dans cet article, nous allons parler de Alternance codique, un sujet qui a retenu l'attention de personnes de tous âges et de tous intérêts. Alternance codique est un sujet qui a généré beaucoup de débats et de controverses ces derniers temps, et il est important de l'analyser sous différents angles. De son impact sur la société à sa pertinence dans la culture populaire, Alternance codique s'est avéré être un sujet d'intérêt général qui mérite d'être exploré en profondeur. Tout au long de cet article, nous analyserons différents aspects de Alternance codique, de son origine à ses conséquences possibles dans le futur.
L’alternance codique (de l'anglais code switching) désigne l’alternance entre plusieurs codes linguistiques (langues, dialectes ou registres de langue) au sein d’un même et unique discours ou énoncé, voire au sein d’une phrase, le plus souvent là où les syntaxes des deux codes s'alignent (Codique DGCP). On parle d’alternance codique seulement lorsqu’il est produit par des multilingues parlant couramment leurs langues. Sinon il s’agit d’un emprunt lexical, qui lui ne marque pas la réelle volonté de changement, mais plutôt un manque de compétence dans la langue ou une insuffisance de la langue elle-même, et qui est considéré comme appartenant à la langue qui l'a « emprunté ». Dans d’autres cas plus rares, l’alternance devient systématique et crée une langue mixte, comme le métchif, ou alors supplante la langue officielle, comme le taglish (en) (tagalog et anglais) ou le portuñol (portugais et espagnol).
On pense souvent que l'alternance codique chez les bilingues (et multilingues) est le résultat d'une mauvais maîtrise langagière de leur part ou d'une confusion, d'une incapacité à s'exprimer dans une langue à la fois. Or, il s'agit d'un choix (souvent inconscient) et d'un processus discursif intentionnel et signifiant, comme le démontrent de nombreuses disciplines qui se sont questionnées sur les motivations derrière l'alternance codique. Une étude américaine (2015) s'est attachée à rassembler et à résumer les facteurs relevées par ces différentes disciplines : elle les confrontent dans une expérience pour déceler quels facteurs ont la plus grande influence sur le code-switching :
Cette étude américaine (2015) sur l’alternance codique a donc croisé et testé tous ces facteurs issus de disciplines différentes. Elle a relevé que la catégorie syntaxique (les noms, puis les verbes) jouait le plus grand rôle dans l’alternance codique qui porte, dans la plupart des cas, sur des noms. Bien que d’une moindre influence, d’autres facteurs ont été désignés comme importants : le type de participants (à une conversation), la longueur du mot, les mots désignant quelque chose de concret ou encore la cohésion lexicale.
De plus, un nouveau facteur, tiré de l’approche discursive et fonctionnelle (étudiant la structure et l’organisation de l’information dans la communication) s’est manifesté au cours de cette étude. Il s’agit de la prévisibilité de sens : c’est-à-dire que moins le sens est prévisible dans une phrase, plus il y a des chances que le locuteur opère une alternance codique. Ce phénomène serait motivé par la volonté de souligner l’information importante ou bien nouvelle : comme dans l’exemple de cette phrase en tchèque (avec un code-switch anglais), « A potřebuje entertainment. ». Le changement de langue serait un signal pour attirer l’attention de l’allocutaire. Par conséquent, l’alternance codique aurait une fonction discursive et informative : il servirait à structurer le discours et à hiérarchiser l’information en rendant saillant ce qui est important ou nouveau.
Il est important de noter que l’alternance codique n’a pas pour but de produire un sens nouveau. Lorsqu’il parle, un bilingue (ou multilingue) est confronté au choix entre deux termes ou sens équivalents dans ses deux (ou plus) langues. Donc, s’il change de langue, ce n’est pas pour dire quelque chose qu’il n’arriverait pas à dire dans son autre langue, mais pour souligner une information importante, pour attirer l’attention sur ce qu’il va dire et éviter des malentendus.
La volonté de structurer l’information par alternance codique peut apparaître dans de nombreuses situations discursives, comme le relève une étude danoise (2003) portant sur la langue danoise (en majuscules) et la langue turque (en italique) :
Exemple : Tamam boş ver DE ER UHYGGELIGE yazalım.
Exemple : NEJ DET BEHØVES DET IKKE # ay yapamıyorum. («#» = une pause)
Exemple : Makası ver GIDER DU IKKE LIGE RÆKKE MIG SAKSEN ?
Exemple (1) (avec conjonction): Aşağıda otursunlar FOR DET REGNER JO.
Exemple (2) (sans conjonction) : LØVER ER FAKTISK LETTERE ALTSÅ # kafasını büyük yaparız.
Exemple : Aha aha # kes adamı HAN SER KEDELIG UD. IL A L’AIR ENNUYANT.]
Exemple : ÅH NEJ nişanlın kızar mi şimdi ?