Aujourd'hui, Anabaptisme est un sujet d'une grande importance dans la société contemporaine. Son impact s’étend à différents domaines de la vie moderne, générant de nombreux débats et controverses. Tant sur le plan personnel que professionnel, Anabaptisme a acquis une place de premier plan, suscitant un grand intérêt et une grande curiosité de la part de la société en général. Cet article vise à analyser et explorer diverses perspectives et opinions sur Anabaptisme, dans le but de fournir une vision plus large et plus complète de ce sujet si d’actualité aujourd’hui.
L'anabaptisme est le nom donné à un ensemble de courants chrétiens apparus au début du XVIe siècle, issus de la Réforme radicale et apparus concurremment à différents endroits de Suisse, des Pays-Bas et du Saint-Empire germanique, sous le nom de Täufer (baptistes) ou Wiedertäufer (re-baptisants/-seurs). Ces courants mettent l'accent sur les communautés de convertis et le baptême des croyants adultes. Les Églises appartenant au mouvement sont appelées Églises anabaptistes.
Le terme, issu du grec ecclésiastique ἀνά βαπτίζειν / aná baptízein, signifiant « baptiser à nouveau » est un sobriquet donné par leurs détracteurs à ces « re-baptiseurs ». Les principaux groupes anabaptistes historiques sont les huttérites, les mennonites et les « Frères suisses ». Le mouvement se perpétue également au travers des mouvements Amish et les Frères de Schwarzenau (en).
Provenant à l'origine des adversaires de ce courant de pensée, l'anabaptisme est le nom donné à différents courants issus de la Réforme radicale et apparus concurremment à différents endroits de Suisse, des Pays-Bas et du Saint-Empire germanique.
Ces courants ont généralement en commun de mettre l'accent sur les communautés de convertis et de pratiquer le baptême des croyants adultes après leur profession de foi, se distinguant ainsi de la Réforme luthérienne et calviniste par le refus du baptême des enfants, qu’ils ne reconnaissent pas. Leur proposition d'être à nouveau baptisés adulte à ceux qui avaient été baptisés enfants par d’autres confessions, leur vaut le sobriquet d’« anabaptiste », c’est-à-dire « rebaptiseur »
Le mouvement des Schweizer Brüder (ou « Frères suisses ») commence le 21 janvier 1525 dans la maison de Felix Manz à Zollikon en Suisse, quand Conrad Grebel a réuni un groupe de chrétiens convaincus de l'importance du baptême du croyant, rejetant ainsi le baptême des enfants. Grebel a ainsi exercé le premier baptême du croyant. Cette date est considérée par certains comme celle de la fondation de l'anabaptisme moderne, alors que d'autres anabaptistes soutiennent qu'il n'a jamais été refondé et qu'il n'est que la continuation des groupes anabaptistes primitifs cités plus haut.
La Confession de Schleitheim est publiée en 1527 par les Frères suisses, un groupe d’anabaptistes, dont Michael Sattler à Schleitheim qui résume la foi chrétienne en 7 points.
Dans les faits, de petites communautés de croyants sont réunies dans des conventicules, le plus souvent clandestins, afin de lire la Bible. Les chefs des communautés sont des laïcs qui officient en habit civil. La discipline est importante pour maintenir une pureté éthique et doctrinale.
La progression de l'anabaptisme en Europe centrale est un véritable problème pour les autorités religieuses catholiques ou protestantes en place, puisqu'il incite les personnes à ne pas faire baptiser leur enfant avant leur prise de conscience, ce qui risque de les priver du salut selon la doctrine catholique ou protestante traditionnelle. Par ailleurs, sur le plan politico-religieux, les anabaptistes refusent la soumission de la religion au prince. Ils ne s'engagent pas dans l'armée.
Les sociétés anabaptistes sont pacifistes et opposées à la guerre. Face à l’opposition qu'inspire l’absence de baptême chez les autres chrétiens, les anabaptistes se déplacent dans les campagnes. Entre 1525 et 1529, il y a 29 sociétés anabaptistes à Zurich et 10 à Schaffhouse. Les anabaptistes ont été très violemment persécutés dans les cantons de Zurich et de Berne. Certains émigrent aux États-Unis. D'autres se réfugient dans les hauteurs du Jura.
L'huttérisme a ses origines dans la fondation d'une communauté anabaptiste en 1528 à Austerlitz (Moravie) par Jacob Hutter.
En 1521, Thomas Müntzer, alors pasteur luthérien, rompt avec Luther alors qu'il réside à Prague. Avec Nicholas Storch, ils prêchent les idées anabaptistes en Bohême et en Silésie, tout en prônant une réforme plus radicale des institutions sociales. Les idées de Müntzer et de Storch remettent en cause la propriété privée du sol, rencontrant beaucoup de succès parmi les paysans. Müntzer rêve de fonder une sorte de « théocratie anarcho-communiste » en Allemagne,. Il est fait prisonnier au cours d'une déroute de son armée et est exécuté. La guerre des Paysans allemands ou « guerre des gueux » s'éteint en 1525, noyée dans le sang.
L'anabaptisme n'en est pas mort pour autant et le rêve caressé par Müntzer subsiste dans le cœur de certains. Ainsi, Melchior Hoffman qui, dans les années 1530, fait des allers-retours réguliers entre Strasbourg et la Frise pour y prêcher l’anabaptisme : il (re)baptise par exemple plus de trois cents personnes à Frise.
La ville de Münster est touchée par la Réforme dès 1531 par l'arrivée du prédicant luthérien Bernt Rothmann qui embrasse l'anabaptisme, en 1533. Il pratique le baptême des adultes, mais annonce aussi l'imminence de la fin du monde, et recherche la perfection morale ; enfin, il exprime les aspirations politiques et sociales de populations lassées de la corruption des élites. La population anabaptiste devient de moins en moins minoritaire.
Un disciple hollandais de Hoffman, Jan Matthijs, ainsi qu’un dénommé Jean de Leyde, prennent la tête d'une insurrection pour établir une théocratie dans la ville, en 1534. L'armée coalisée des princes ne tarde pas à mettre le siège devant la ville révoltée. Les assiégés, fanatisés par leur propre résistance, donnent libre cours à leur imagination religieuse : Jean de Leyde, par exemple, comme d'ailleurs David Joris (un autre chef anabaptiste pacifiste quant à lui), va jusqu'à se proclamer successeur de David et, à l'instar de ce roi, s'unit à plusieurs femmes.
Quand, en 1535, après une année de siège et de résistance opiniâtre, la ville est prise d'assaut, Jean de Leyde et ses lieutenants succombent sous la torture. Les anabaptistes dits « conquérants » sont traqués et poursuivis dans toute l'Allemagne et jusqu'en Suisse. Ceux d'entre eux qui en réchappent se rallient aux anabaptistes dits « pacifiques », communion strictement religieuse, mettant l'accent sur le baptême des adultes et sur l'inspiration personnelle dans l'interprétation de la Bible.
Le terme a ainsi pris historiquement un sens politique, car ce mouvement s'opposa au pouvoir politique et religieux en place en Rhénanie (révolte de Münster) et dans le canton de Berne au XVIe siècle,.
Le mennonisme a ses origines dans un groupe d’anabaptistes des Pays-Bas ,. En 1537, Menno Simons, un ancien prêtre catholique de la Frise, est ordonné ancien par l’ancien Obbe Philips et devient dirigeant de la communauté. En 1540, la publication de Fondation de la doctrine chrétienne, un livre théologique sur les croyances et pratiques anabaptistes, par Menno Simons aux Pays-Bas a donné naissance au mennonisme. Cette publication et d'autres ont contribué à la formation du mennonisme, dont certaines doctrines inspireront plus tard aussi le christianisme évangélique. En 1544, le terme « mennonite » est employé pour la première fois par un pasteur et servira à désigner les anabaptistes des Pays-Bas. La Conférence mennonite mondiale est fondée lors de la première Conférence mennonite mondiale à Bâle, en Suisse, en 1925 pour célébrer les 400 ans de l'anabaptisme. Selon un recensement de la confession publié en 2022, elle aurait 109 confessions membres dans 59 pays, et 1,47 million de membres baptisés dans 10 300 églises .
Le mouvement Amish se formalise avec le pasteur anabaptiste de Sainte-Marie-aux-Mines Jakob Amman en 1693 avec des communautés de régions reculées de l'Oberland bernois et de la vallée de l'Emmental . Il a plusieurs inquiétudes sur le relâchement doctrinal et le manque de rigueur dans la discipline qu'il croit notamment observer dans les communautés suisses. Faute d'accord, le schisme divise la communauté anabaptiste. Sur 69 pasteurs, 27 furent en faveur de Jakob Amman dont 20 en provenance d'Alsace et cinq du Palatinat. La grande majorité des anabaptistes alsaciens deviennent donc amish.
Les Brethren (les Frères) de Schwarzenau apparaissent dans le Palatinat allemand vers 1708, où Alexander Mack et ses partisans se baptisent dans la rivière Eder. Appelés d'abord « Frères baptistes allemands », ils émigrent en Amérique du Nord où ils fondent différentes Églises, dont la principale est l’Église des Frères.
Parmi les groupes anabaptistes originaux encore présents, on retrouve principalement les amish, les Frères de Schwarzenau (en), devenus en partie l’Église des Frères, les huttérites et les mennonites.
En 2018, il y aurait 2,13 millions d'anabaptistes baptisés dans 86 pays, en nette augmentation depuis 1990, où l'on dénombrait alors 860 000 membres baptisés.