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Barbe | |
Sainte Barbe, par Giusto di Alemagna, 1430 | |
Sainte auxiliaire, mégalomartyre | |
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Naissance | v. 270 Héliopolis (aujourd'hui Baalbek au Liban) ou Nicomédie (aujourd'hui Izmit en Turquie) |
Décès | v. 306 Héliopolis ou Nicomédie |
Vénérée à | Cathédrale de Rieti, Cathédrale Saint-Vladimir (Kiev) |
Vénérée par | Église catholique, Église orthodoxe |
Fête | 4 décembre |
Attributs | Tour, palme du martyre, ciboire surmonté d'une hostie. |
Sainte patronne | Paternò en Italie, architectes, géologues, pompiers, mineurs, ingénieurs des mines, artilleurs, sapeurs, canonniers, artificiers, salpêtriers, chimistes, démineurs, génie militaire, artillerie, mathématiciens, pétroliers |
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Barbe ou Barbara anciennement Barbare (en grec ancien et en latin) est une sainte martyre du IIIe siècle, fêtée le 4 décembre par l'Église catholique et par les Églises orthodoxes (ces dernières la considérant comme mégalomartyre),. Sainte semi-légendaire dont l'hagiographie est interrogée par la critique moderne qui cherche à établir le degré d’historicité de ce personnage, elle a connu une vénération importante à partir du VIIIe siècle, en particulier dans l'Orient chrétien.
Barbe aurait vécu de la seconde moitié du IIIe au début du IVe siècle en Bithynie ou en Phénicie selon les sources, sous le règne de l’empereur Dioclétien. Son père, Dioscore, aurait été un riche édile païen d'origine phénicienne. Fidèle à sa foi chrétienne, Barbe serait morte martyrisée sous l'empereur Maximien.
Selon la tradition continue, son père décide de la marier à un homme de son choix ; elle refuse et décide de se consacrer au Christ. Outré, son père l’enferme dans une tour à deux fenêtres. Mais un prêtre chrétien, déguisé en médecin, s’introduit dans la tour et la baptise. Au retour d’un voyage de son père, Barbe lui apprend qu’elle a percé une troisième fenêtre dans le mur de la tour pour représenter la Sainte Trinité et qu’elle est chrétienne. Furieux, le père met le feu à la tour. Barbe réussit à s’enfuir, mais un berger découvre sa cachette et avertit son père.
Ce dernier la traîne devant le gouverneur romain de la province, qui la condamne au supplice. Comme la jeune fille refuse d’abjurer sa foi, le gouverneur ordonne au père de trancher lui-même la tête de sa fille. Elle est d'abord torturée : on lui brûle certaines parties du corps et on lui arrache les seins. Mais elle refuse toujours d'abjurer sa foi. Dioscore la décapite mais est aussitôt châtié par le Ciel : il meurt frappé par la foudre. Quant au berger qui l'a dénoncée, il est changé en pierre et ses moutons en sauterelles.
Quand les chrétiens viennent demander le corps de la jeune martyre, ne voulant ni utiliser son prénom païen ni se dévoiler en utilisant son prénom de baptême chrétien, ils ne peuvent en parler que comme « la jeune femme barbare », d'où le nom de Barbara qui lui est donné.
Les empereurs byzantins vénéraient particulièrement ses reliques qu’ils firent transférer au VIe siècle à Constantinople. Une partie fut emmenée en Italie par les Vénitiens, et une autre au XIe siècle par la fille d’Alexis Comnène à Kiev, où elles se trouvent toujours à la Cathédrale Saint-Vladimir de Kiev.
Sainte Barbe est généralement représentée en jeune fille, avec la palme du martyre, elle peut porter une couronne, un livre. Une tour à trois fenêtres (en référence à son adoration de la Trinité) et un éclair constituent d'autres de ses attributs. Elle peut également porter une plume de paon, symbole d'éternité, ou fouler du pied son père qui est aussi son persécuteur.
Sainte Barbe est aussi représentée avec un ciboire surmonté d'une hostie, un rocher qui s'entrouvre pour la mettre à l'abri et un canon.
Sainte Barbe est souvent associée à trois autres saintes ayant fait vœu de chasteté : sainte Catherine d'Alexandrie, Marguerite d'Antioche et Geneviève de Paris. C'est le cas pour l'autel des Vierges de l'église Notre-Dame de Croaz Batz de Roscoff (Finistère) présentant une statue de sainte Barbe accompagnée de celles de sainte Catherine et de sainte Geneviève.
Son iconographie illustre les scènes les plus populaires de sa tradition :
Une vignette du bréviaire d’Éléonore du Portugal (vers 1500-1510), par le Maître de l'ancien livre de prières de Maximilien Ier, représente sainte Barbe, assise, un livre ouvert sur ses genoux.
Les statues de sainte Barbe sont nombreuses dans les églises et les chapelles :
Le culte de sainte Barbe, dont la fête est le 4 décembre, se popularise à partir du XIIIe siècle en Occident. Cette sainte orientale est particulièrement honorée en Normandie et en Bretagne et dans les bassins miniers.
La mort de son père, foudroyé juste après l'avoir exécutée, explique que la sainte est associée à la foudre, et par extension au feu et aux explosions. D'aucuns peuvent demander les prières de sainte Barbe pour être protégés de la foudre, mais elle est aussi la patronne, le modèle et la protectrice des architectes, des géologues, des géomètres, des mathématiciens, des sapeur-pompiers, des mineurs (et par extension actuellement, des ingénieurs des Mines), carriers et ardoisiers, des artilleurs, des sapeurs, des canonniers, des artificiers, des salpêtriers, des chimistes, des ingénieurs de combat, des métallurgistes, des démineurs et autres corporations liées au feu, les pétroliers militaires, les foreurs et les personnels de l'industrie des turbines à gaz, les carillonneurs, les égoutiers. Sainte Barbe est aussi la patronne de l'École polytechnique et des écoles des Mines. Dans les Forces armées canadiennes, sainte Barbe, sous le nom de Santa Barbara, est la patronne du génie militaire et de l'artillerie. « Surnommée la sainte aux cent patronages, Barbe tient une place très particulière parmi eux ».
Pie XII la déclare patronne de la marine italienne de combat par un bref du 4 décembre 1951.
En particulier, le fort patronage que lui vouaient les mineurs de fond s’est progressivement transmis aux ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains (tunnels, cavernes, etc.) avec la disparition progressive de l’industrie minière occidentale. De nos jours, une sainte Barbe trône toujours à l’entrée des tunnels en construction pour protéger les ouvriers-mineurs des accidents de chantier. Dans le tunnel de Cointe à Liège (Belgique), lors de la finition des travaux, a été aménagée une potale en métal vitrée abritant la statue de la sainte qui était censée protéger les ouvriers durant le chantier,.
Il est de coutume en Provence de faire pousser des blés de la Sainte-Barbe durant la période du 4 décembre dans des coupelles. A force d'arrosage, les touffes sont censées pousser jusqu'à la Veille de Noël.
Sainte Barbe (Santa Barbara) est la sainte patronne des mineurs de charbon des Asturies. Une chanson lui est dédiée, connue également sous le titre : « En el Pozo Maria Luisa ». Chanson de lutte syndicale, elle fut longtemps chantée par les opposants au régime du général Franco et demeure aujourd'hui une pièce maîtresse du chansonnier anarcho-syndicaliste asturien tout en étant devenue plus généralement un hymne des districts miniers des Asturies.
Le 4 décembre, de la vallée du Rhin (Alsace incluse) jusqu'à la mer Noire en passant par l'Allemagne du Sud, dans l'ancienne monarchie austro-hongroise et les principautés danubiennes, on coupait des branches d’arbres fruitiers (en particulier le cerisier) qui étaient placées dans un vase rempli d’eau. À partir de là, il fallait quotidiennement couper un petit bout du pied de la tige et renouveler l’eau. Si on observe bien ces recommandations, les branches fleurissent vers Noël et une belle floraison est signe d’abondance.
La fête de Santa Barbara est la principale fête religieuse de Paternò (province de Catane), dont Barbe est la patronne. L'événement a lieu chaque année les 3, 4, 5 et 11 décembre, et les 27 mai et 27 juillet. Le 4 décembre représente la date du martyre de la sainte, le 27 mai est la fête du patronage de Santa Barbara au cours de laquelle le miracle de l'arrêt de l'éruption de l'Etna en 1780 est rappelé, tandis que le 27 juillet est la fête de l'arrivée des reliques qui ont été translatées à Paternò en 1576. La fête de Santa Barbara est l'une des plus belles fêtes catholiques d'Italie.
Sainte Barbe est assimilée à Shangô dans la Santeria cubaine.
Le 4 décembre, au Liban, on commémore la fuite de sainte Barbe (appelée Barbara) de la tour où elle fut emprisonnée. D'après la croyance, sa fuite n’aurait guère réussi sans l’aide de ses amies qui lui donnèrent l’idée de se déguiser. D'où la tradition libanaise qui veut que la veille de la fête de la Sainte-Barbe, soit le 3 décembre, les enfants se déguisent avec toutes sortes de costumes et de masques et vont cogner aux portes du voisinage.
Sainte Barbe est la patronne des artilleurs elle est fêtée dans les écoles d'artillerie et dans les garnisons. La devise des artilleurs est Et par sainte Barbe, vive la bombarde !.
Dans la marine ancienne, la sainte-barbe était le nom de la soute à munitions ou réserve de poudre à canon.
Le nom de « sainte-barbe » donné aux soutes à munitions viendrait d’un glissement phonétique. À l’époque de l’epidum romain, entouré d’une palissade, les produits dangereux étaient stockés dans une enceinte extérieure dénommée naturellement cincta barbara, enceinte barbare. Selon un général français, le général Chapel, par déformation de prononciation, cette locution serait devenue sancta barbara, « sainte barbe ».
Une statue de sainte Barbe était fréquemment présente dans les galeries des mines. Fêtée dans les bassins miniers de Lorraine où sont organisés défilés, messes solennelles et repas festifs, la fête de la Sainte-Barbe est également l'occasion pour les élèves-ingénieurs des écoles de l'IMT comme Mines Paris Tech ou Mines Albi de célébrer leur sainte patronne. Au sein de l'École des Mines de Saint-Étienne, les élèves-ingénieurs consacrent une attention particulière à cette célébration : la journée se distingue par des défilés mettant en avant l'héritage minier emblématique de la région, ainsi qu'un spetacle pyrotechnique au puits Couriot, traditionnellement accompagné d'un banquet festif.
Au sein des corps de sapeurs-pompiers, la fête de la Sainte-Barbe est souvent associée à un défilé et à un repas ou un bal dans de nombreuses villes de France. Cette fête traditionnelle se réfère à la sainte réputée protectrice des sapeurs-pompiers. À noter que dans d'autre pays, en particulier en Allemagne et en Autriche, c'est Florian de Lorch qui est fêté par les pompiers le 4 mai.