Dans l'article d'aujourd'hui, nous explorerons Daniel Goossens, un sujet qui a retenu l'attention des experts et des passionnés. Depuis des années, Daniel Goossens fait l'objet de débats et de discussions dans divers domaines, de la politique à la science, en passant par la culture populaire. Avec l’évolution des sociétés et les progrès de la technologie, Daniel Goossens a acquis un rôle important dans notre vie quotidienne, suscitant à la fois fascination et controverse. Tout au long de cet article, nous examinerons en profondeur les différentes facettes de Daniel Goossens, en abordant ses origines, son impact sur la société et ses perspectives d'avenir.
Daniel Goossens commence sa carrière dans la revue Pionniers. Après un court passage dans Pilote, il entame en 1977 une collaboration avec le mensuel Fluide glacial pour lequel il crée ses œuvres les plus originales, bien qu'il participe épisodiquement à d'autres revues ((À suivre), Le Petit Psikopat illustré, Rigolo, PLG) et divers collectifs.
Parallèlement à la bande dessinée, Daniel Goossens a pour autre domaine professionnel la recherche en intelligence artificielle. Après le baccalauréat, il s'était inscrit à ce qui était alors l'université expérimentale de Vincennes pour y suivre des cours de bande dessinée (Moebius puis Mézières y ont enseigné), et c'est à cette occasion qu'il a découvert l'existence de l'IA. Il poursuit à Paris VIII une carrière d'enseignant-chercheur (au sein du Laboratoire d'Informatique avancée de Saint-Denis), publiant ses travaux notamment dans la revue Technique et Science informatiques.
Humour
L'humour des œuvres de Daniel Goossens, exigeant et singulier, repose sur un art du décalage mêlant les effets visuels (grâce à un dessin aussi à l'aise dans les plans larges, au cadrage quasi cinématographique, que dans les gros plans) et le comique de situation, où l'absurde et le sérieux s'enlacent et se confondent, dans la lignée des Monty Pythons, qu'il reconnaît comme une de ses références, ou de Pierre Desproges. Mais l'auteur est également un héritier de Marcel Gotlib, même si le ton de Goossens est sciemment plus froid. En outre, cet humour fait régulièrement appel à des références culturelles (cinématographiques, littéraires, artistiques, philosophiques, religieuses...), mélangées de manière absurde et grotesque. Il joue sur la confusion entre propre et figuré, synonymes, époques et lieux, symbolique et pragmatique, fiction et réel, enfance et âge adulte, religion et politique, etc. d'où des dialogues basés sur le sabotage du langage, de la communication, des émotions et des clichés, à la manière de Gustave Flaubert ou d'Eugène Ionesco. Ses calembours alambiqués reposent sur une prise au pied de la lettre des figures de style, comme cette réplique de Louis: "Les génies visionnaires prédisent l'avenir en survolant leur époque alors que nous on y arrive même pas en restant par terre."
Bien que Goossens ne pratique pas directement la parodie, une certaine culture générale, et notamment une connaissance de registres de fiction (films de guerre, etc.), est donc souvent nécessaire à la perception de toutes ses subtilités humoristiques. Ses détournements de la culture dite « noble » tiennent plus du pastiche que de la parodie car il ne se moque pas de ses références puisées dans la littérature, la religion, les sciences ou le vieux cinéma, mais s'amuse à les placer dans un contexte bête et vulgaire : cour de maternelle, scènes de ménage, débats-télé, publicité, roman de gare, pornographie, campagne électorale, etc.
ou, pour reprendre ses dires, « dans un contexte où c'est inopérant ». Ailleurs, il précise qu'il n'arrive pas à pasticher la culture contemporaine : « Comment dévaloriser ce qui n'a pas de valeur ? ». Goossens concède d'ailleurs une certaine lenteur pour finaliser la construction de ses gags.
Style graphique
Son style se situe dans la lignée du « comico-réaliste », héritée du Mad Magazine, qui consiste à emprunter à la fois des éléments au style « gros nez » et au style réaliste. Contrairement à Gotlib, Goossens ne pratique pas la déformation cartoon et le graphisme est très académique: parfaite maîtrise de l'anatomie, de la perspective, de la lumière, des couleurs, du lavis/aquarelle, et surtout du drapé dont il fera un « traité d'anatomie » parodique où il s'amuse à donner des noms scientifiques aux plis de vêtements tels que « sardines de l'avant-bras » ou « grand souligneur du coude ».
Souvent comparé à François Boucq, Goossens explique : « Nous avons été accusés mutuellement de nous copier. Il se trouve que nous avons fait carrière en parallèle, et que s'il y a eu des influences, elles proviennent de notre goût commun pour un certain style de dessin. Rien de plus. »
En dehors du milieu de la bande dessinée, il a également influencé des humoristes comme Les Nuls, Monsieur Manatane ou Alexandre Astier. Dans l'émission La vraie histoire de... consacrée à l'acteur Benoît Poelvoorde, ce dernier amène l'équipe de tournage au domicile de Daniel Goossens à propos duquel il déclare : « C'est au-delà de l'admiration, c'est un homme extraordinaire ».
Superdupont : « Naissance d’un surhomme » (dessin), avec Marcel Gotlib et Jacques Lob (scénario), dans Fluide glacial spécial Superdupont, Audie, 1982.
L'Encyclopédie des bébés, vingt-quatre récits courts dans Fluide glacial no 110-163, Audie, 1985-1989.
Trois histoires courtes dans Psikopat no 1-4, 1985.
Route vers l'enfer, six récits courts dans Fluide glacial no 114-119, Audie, 1985-1986.
Le Père Noël, trois récits courts dans Fluide glacial no 121-123, 1986.
Six histoires courtes dans Rigolo no 1-13, Les Humanoïdes associés, 1983-1984. Reprises dans Gag Mag no 1-5, Glénat, 1988.
Georges et Louis racontent, trente-neuf récits courts dans Fluide glacial no 171-382, Audie, 1990-2008.
« À la poursuite de Louis Boulanger », dans Lapin no 8, L'Association, 1995.
Jésus-Christ, sept récits courts dans Fluide glacial no 399-413, Audie, 2009-2010.
Albums
Le Messie est revenu, Audie, coll. « Fluide glacial », 1979.
Le Romantisme est absolu, Audie, coll. « Fluide glacial », 1980.
« Naissance d'un surhomme » (dessin), avec Jacques Lob et Marcel Gotlib (scénario), dans Superdupont t. 4 : Oui nide iou, Audie, coll. « Fluide glacial », 1983, p. 7-16.
L'Esprit, le Corps et la Graine, Audie, coll. « Fluide glacial », 1984.
Laisse autant le vent emporter tout, Les Humanoïdes associés, coll. « H Humour Humanoïdes », 1985. Réédition L'Association, coll. « Éperluette », 2003.
L'Homme à la valise, Audie, coll. « Fluide glacial », 1986.
« La Légende du trésor d'Adam l'aventurier », dans Les Histoires merveilleuses des oncles Paul, Vents d'Ouest, 1986.
Route vers l'enfer, Audie, coll. « Fluide glacial », 1986.
CREA : Compréhension, raisonnement et expressions artificiels / Construction de jeux interactifs et interfaces en langage naturel. Avec Vincent Lesbros, in L’imagination informatique de la littérature, actes du colloque de Cerisy, Presses universitaires de Vincennes, 1991.
Collaborations (textes mais aussi dessins de couverture et d'illustrations) aux publications des Presses de Vincennes : ArtInfo/MusInfo (1978), Lisp Bulletin (1978) et VLISP (1980).
Articles, communications et documents de travail : 1978-2010, 2010-2018.
↑David Vandermeulen, « Avant-propos », dans Jean-Noël Lafargue et Marion Montaigne, L'Intelligence artificielle : Fantasmes et réalités, Le Lombard, coll. « La petite bédéthèque des savoirs », , 72 p. (ISBN978-2-8036-3638-9, lire en ligne), p. 9.
↑Daniel Goossens, auteur de BD : « Mes cibles sont les jugements de valeur », paris-normandie.fr, 13 octobre 2019 : "Je traine dix ans un dossier avant d’en être à peu près content, et de me lancer dans sa réalisation. En général, j’attends que les gags arrivent par hasard. Je commence par les noter et je ne les trouve pas bons, puis j’y retourne six mois après, puis je les relis..."
↑ a et bThierry Groensteen et collectif, Primé à Angoulême : 30 ans de bande dessinée à travers le palmarès du festival, Angoulême, Éditions de l'An 2, , 103 p. (ISBN2-84856-003-7).