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Réalisation | François Ozon |
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Scénario |
François Ozon Marina de Van |
Musique | Krishna Levy |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Fidélité Productions Mars Films BIM Distribuzione |
Pays de production |
France Italie |
Genre |
Comédie policière Musical |
Durée | 111 minutes |
Sortie | 2002 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Huit Femmes est un film franco-italien réalisé par François Ozon, sorti en 2002.
Il s'agit de la seconde adaptation cinématographique de la pièce de théâtre du même nom de Robert Thomas.
Dans les années 1950, on se prépare à fêter Noël dans une grande demeure bourgeoise. Une découverte macabre bouleverse cependant ce jour de fête... Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit avec un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes. Chacune a un secret jalousement gardé qu'il faut révéler, car l'une d'entre elles est coupable. Mais laquelle ?
Dans les années 1950, à la veille de Noël, c’est le matin et il neige abondamment. Gaby, la matriarche épouse de Marcel, rentre à la maison avec Suzon, sa fille aînée, qui fait ses études à Londres et est revenue le matin-même par le train pour les fêtes. On y fait la connaissance des autres femmes de la maisonnée : Mamy, sa grand-mère en fauteuil à cause de ses jambes fatiguées, Mme Chanel la gouvernante, Louise la nouvelle femme de chambre que sa mère a embauchée, Augustine, la tante acariâtre et amère, reconnaissante envers son beau-frère Marcel, pour l'hébergement mais profondément jalouse de sa sœur Gaby, et Catherine, jeune adolescente de 16 ans rebelle et effrontée, qui entretient une relation taquine avec sa sœur Suzon et qui admire et respecte profondément son père.
Alors que Louise monte le petit déjeuner de Monsieur (Marcel), qui n’est toujours pas levé, elle découvre avec horreur qu’il est mort, un couteau planté dans le dos. Catherine se jette dans la chambre pour mieux en ressortir, bouleversée, avant que Suzon, Gaby et Augustine n'y montent, pour constater que Marcel est étendu inerte sur son lit.
Elles décident d'appeler la police, mais en vain : le fil du téléphone a été sectionné, coupant toute communication avec l'extérieur. Louise fait une remarque : les chiens de garde n'ont pas aboyé de la nuit et de la matinée, le meurtrier est donc quelqu’un de la maison. Les sept femmes se réunissent alors, avec Suzon qui s'improvise inspectrice. Gaby indique que les affaires de Marcel allaient mal, mais qu'il était un homme secret qui ne lui parlait pas beaucoup de ses problèmes. En tant qu'héritière directe de son mari, Gaby est sur la sellette.
On apprend par Augustine que le couple Marcel-Gaby battait de l'aile : ils faisaient chambre à part depuis un moment. Mme Chanel apporte l'idée que le meurtrier pourrait très bien être une femme, et est peut-être encore dans la maison. À la suite d'une scène d'Augustine, les femmes présentes constatent alors avec étonnement que Mamy, qui tente de suivre Augustine pour la raisonner, a en fait toujours l'usage de ses jambes. Gaby apprend à ses filles que Mamy avait refusé de donner ses titres financiers (qu'elle garde jalousement sous son oreiller) à Marcel, malgré son hospitalité et le fait qu'il connaisse des difficultés ; et également que Marcel n'aimait pas ces deux femmes.
Gaby, Suzon et Catherine apprennent par Louise que Monsieur a demandé une tisane à minuit, qu'elle est allée lui porter, alors qu'il n'en boit jamais. Suzon et Catherine sont soupçonneuses, Madame Chanel étant partie à ce moment-là (elle loge dans le pavillon de chasse). Louise leur apprend que Chanel joue aux cartes le soir, avec nulle autre que Pierrette, la sœur de Marcel, ancienne danseuse exotique. De son côté, Mamy confie à Suzon que son père avait refusé les titres qu'elle souhaitait lui donner, pour ensuite se les faire voler il y a deux jours.
Gaby apprend aux autres que la voiture ne démarre pas : les fils du moteur ont été sectionnés. Pierrette, la sœur de Marcel, arrive à la maison à ce moment-là. Sous les yeux à la fois suspicieux et interdits des autres femmes, elle se présente et annonce qu'elle vient ici à la suite d'un mystérieux coup de téléphone qu'elle a reçu ce matin de cette maison lui annonçant la mort de Marcel, ce qu’elles lui confirment malheureusement. Alors qu'elle tente d'entrer dans la chambre de Marcel, qui est fermée à clé, elle constate avec les autres ce n'est plus la bonne clé et qu’elle a été échangée.
Pierrette fait la connaissance des femmes présentes, et notamment d'Augustine. Elle révèle alors à tous qu'Augustine et elle sont abonnées au même club de lecture, et qu'Augustine est une lectrice assidue de romans à l'eau de rose, ce que cette dernière dément. Dans un livre qu'elle a lu juste après elle, Pierrette a notamment découvert le brouillon d'une lettre qu'Augustine adressait à Marcel, dans laquelle on apprend qu'elle désirait Marcel et souhaitait devenir sa maîtresse ; ce qu’elle réfute violemment.
Suzon fait avouer à Chanel que Pierrette lui rend visite pour jouer aux cartes, corroborant le fait qu'elle soit déjà venue ici. Suzon tente de dresser le programme de chacune des femmes cette nuit, afin de voir ce que chacune faisait. Toutes étaient dans leur chambre, mais se sont levées ou ont entendu d'autres personnes. Mamy, descendue au salon à une heure, affirme avoir entendu des éclats de voix dans la chambre de Marcel, sans les reconnaître. A minuit, en portant la tisane de Monsieur, Louise croise Augustine. Madame Chanel confirme être partie vers minuit, juste après la commande du tilleul. Louise, que tout accuse car étant théoriquement la dernière à avoir vu Monsieur vivant, avoue toute la vérité : à minuit, Pierrette, qui prétendait de son côté être avec une personne de sa connaissance sans rapport avec le drame en cours, était en réalité avec son frère dans sa chambre. Pierrette est sortie de la chambre quelques instants après, et a offert 10 000 francs à Louise pour son silence sur cette visite, Louise ayant cru comprendre au moment de son arrivée que Pierrette menaçait son frère.
Catherine, à la suite de ce passage en revue, demande également des explications à Suzon sur son emploi du temps, après l’avoir vu entrer chez son père à quatre heures du matin, révélant ainsi à la surprise générale des autres qu’elle était également à la maison hier soir, alors qu’elle n’était censée arriver par le train que ce matin. Suzon souhaitait s'entretenir avec son père avant de revenir à la maison, ayant un secret à lui confier et conditionnant son retour à son approbation. Elle est ensuite retournée à la gare comme prévu pour faire croire à son arrivée le matin même. Devant sa mère, déconcertée par cette révélation, Suzon est effondrée et avoue son secret : elle est enceinte.
Plus tard, réunies dans le salon, les femmes s’agroupent autour d’Augustine qui fait un malaise. Les cachets pour le cœur d’Augustine sont bizarrement introuvables, avant que Suzon ne remette la main dessus… sous le lit de Gaby. Celle-ci a une discussion avec Pierrette au sujet du testament de Marcel, qui peut faire tomber l’une ou l’autre : Gaby savait que Marcel allait léguer deux millions à sa sœur, en faisant ainsi la principale suspecte si jamais le testament a été fait ; mais Pierrette argue que si le testament n’a pas encore été rédigé, Gaby, en tant qu’héritière, est la suspecte numéro un. Suzon, à la suite de son entretien nocturne avec son père, annonce que le testament n’est pas encore fait : Marcel prévoyait de se rendre chez le notaire le jour-même, et tester en faveur de Suzon.
Suzon apprend par sa mère, à la suite des insinuations de Pierrette, que son père n'était pas Marcel, mais qu'il s'agit d'un homme dont elle était follement amoureuse et qui est mort avant sa naissance. De retour au salon, Mamy interroge Chanel sur la présence étrange de son manteau dans l’entrée à une heure du matin, au moment de sa descente au salon. Madame Chanel avoue en effet être revenue après minuit, à la recherche de Pierrette : elle en est amoureuse, et était jalouse de sa relation avec Marcel. Madame Chanel, repoussée physiquement par Pierrette et désavouée par Gaby, rebutée par cette révélation, se retire dans la cuisine. Pierrette décide de continuer les révélations au salon en annonçant à toutes que Louise et Marcel se connaissaient en réalité depuis cinq ans, et entretenaient une liaison. Confrontée par Gaby, la tendancieuse Louise lui avoue sans réserve leurs ébats et lui retourne la pareille. Augustine, revenue parmi elles, recrée une scène qui monte en tension entre elle, sa sœur et sa mère.
Madame Chanel fait irruption dans la pièce, annonçant avoir reconstitué l’histoire et résolu l’énigme autour du crime : elle doit juste vérifier quelque chose en jetant un œil dehors, et sort. Les autres femmes, qui la pensent alors coupables, se cachent. Lorsqu'elle rentre dans la maison, le salon est vide, et on tente à ce moment de lui tirer dessus : elle s’effondre. Elle est indemne et se retrouve alitée, mais muette de choc.
Augustine, lassée de toute cette histoire, souhaite partir et rejoint sa mère à la cuisine, laquelle est en train de boire. Mamy apprend alors à Augustine que les accusations qu'avait lancé Gaby sont avérées : elle a bien empoisonné son mari. C’était un colonel gentleman, riche et bon, mais qu’elle n’aimait absolument pas. Augustine, qui ne s’est jamais remise de la mort de son père, devient hystérique à la suite de cette révélation et se jette sur sa mère en tentant de l’étrangler. Gaby intervient et assomme sa mère, dont les nerfs lâchent également. À la suite d'une dispute et apres avoir giflé Catherine, Suzon lui annonce qu’elle n’est pas sa sœur, et prétend que l’enfant qu’elle porte est de Marcel. De son côté, Gaby retrouve Louise dans une pièce, laquelle prend beaucoup de libertés et fait preuve d’irrespect envers sa maîtresse, avec laquelle elle a un comportement ambigu et licencieux.
Lorsque Augustine revient, elle s’est métamorphosée : maquillée, les cheveux détachés et bien coiffés, vêtue d’une élégante robe fourreau, elle a troqué son apparence rigide pour une tenue de femme séduisante. Il semblerait que Pierrette soit partie, mais son sac est encore là. Suzon y trouve un pistolet caché, ce qui achève Gaby de penser qu’elle est la coupable. Confrontée à ce sujet par Gaby lorsqu'elle redescend de la salle de bain, Pierrette nie avoir connaissance de cette arme et clame son innocence. Suzon propose de sortir de cette maison à tout prix, et sort accompagnée d’Augustine, Louise et Catherine afin de trouver un moyen de sortir de l’enceinte du domaine.
Pierrette et Gaby s'affrontent. Pierrette annonce à Gaby qu’elle est au courant pour sa liaison avec un autre homme. Bisexuelle et aux mœurs volages, elle flirte avec Gaby pendant qu’elles discutent. Pierrette avoue avoir menacé Marcel, après que celui-ci lui a fermé sa porte. Gaby avoue à son tour qu’elle avait quitté Marcel et qu’elle devrait être loin actuellement, avec son amant. Marcel avait en réalité bien donné de l’argent à sa sœur, pour 500 000 francs dans une enveloppe bleue, mais celle-ci l’a donné à un homme qu’elle aime, qui devait partir en voyage. Gaby réalise alors qu’elle a reçu le jour-même une enveloppe bleue de 500 000 francs de la part de son amant, Jacques Farnoux, l’associé de son mari. Devant la réalisation qu’elles partagent le même amant, les deux femmes se battent et tombent à terre, avant que ce rapprochement ne se termine plus délicatement, sur un baiser qu’elles échangent. Le groupe de Suzon, revenu à ce moment-là, leur apprend qu’il est impossible de sortir : il a trop neigé, la grille est trop haute, et le portail est coincé. Catherine va chercher Mamy, toujours dans le placard, au moment où Madame Chanel revient parmi elle inopinément : elle annonce tout savoir et somme Catherine de dire la vérité. Les huit femmes sont réunies au salon.
Catherine explique alors tout ce qui s’est déroulé depuis le début : l’ensemble de cette histoire est un coup monté contre toutes ces femmes qui ont malmené son père. Catherine, cachée derrière les rideaux, assiste à la ronde nocturne de toutes ces femmes, la veille, tantôt jalouses tantôt avares. C’est d’abord Mamy à dix heures, qui prétend le vol de ses titres pour ne pas les lui donner ; Augustine à dix heures et demi, qui vient jouer les langues de vipère ; Gaby à onze heures, qui lui annonce qu’elle le quitte pour son associé responsable de sa faillite ; Louise à onze heures et demie, qui le séduit et couche avec lui ; puis Pierrette à minuit qui vient lui soutirer de l’argent, et Madame Chanel qui vient la chercher ; et enfin Suzon à quatre heures qui lui annonce sa grossesse. Lorsqu’elle revient voir son père, à six heures, Catherine le trouve en larmes et effondré, et décide alors de monter un coup contre l’ensemble de la maisonnée : Marcel n’est jamais mort. Catherine monte une comédie macabre en maquillant le faux meurtre. C’est elle qui appelle Pierrette le matin puis qui coupe les fils du téléphone et de la voiture, qui cache les médicaments d’Augustine, qui vole les 500 000 francs de Gaby, qui cache le pistolet dans le sac de Pierrette et qui échange la clé de la chambre, afin qu’on ne puisse y entrer et que Marcel puisse écouter la scène au salon. Tout cela a permis que les masques tombent et que chaque vérité soit dévoilée, les accusations des unes remontant contre les autres. Seule Chanel a fini par comprendre le plan, en allant dehors et en voyant Marcel à sa fenêtre. Le coup de feu de Catherine n’était destiné qu’à lui faire peur, afin de gagner du temps et de terminer les accusations.
Après avoir avoué toute la vérité, Catherine entre alors dans la chambre de son père, souhaitant partir avec lui loin de ces femmes. Mais Marcel, qui a tout entendu, se suicide en se tirant une balle dans la tempe. Le film se termine sur Catherine, lançant aux autres : « Cette fois, c’est vraiment vous qui l’avez tué ! »
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Dans le générique du début, le nom de chaque actrice est associé à une fleur. On remarque également tout au long du film que chaque personnage principal a une couleur attitrée qui désigne un de leurs traits de caractère :
Le tournage a eu lieu du au aux studios d'Aubervilliers.
L'originalité du film réside en son format, qui mêle intrigue policière, histoires de famille et comédie musicale. En effet, le film est ponctué de chansons, interprétées par les femmes du film, accompagnées par les autres. Ces chansons sont aussi chorégraphiées, seule ou à plusieurs. Les autres personnages assistent à ces chansons, qui constituent un aparté pour la femme qui la chante, souvent révélateur d'un trait de caractère ou d'une histoire personnelle. Dans l'ordre, on trouve :
Entre 2002 et 2003, 8 femmes a été sélectionné 42 fois dans diverses catégories et a remporté 11 récompenses,.
Perdant dans les douze catégories des Césars où il concourt, le film bat le record précédemment établi par Coup de torchon comme étant le long métrage ayant reçu le plus de nominations sans remporter un seul prix. Le record précédent était de dix nominations sans aucune victoire. En 2013, le film Camille redouble bat ce record avec treize nominations infructueuses.
Pour Jean Tulard, « en dépit d'une distribution éclatante (Deneuve, Huppert...) et d'un dénouement astucieux, il s'agit d'une mauvaise parodie de polar ».
Pour Télérama le film est un « Cluedo policier, coffre à jouets cinéphile, radiographie mélancolique des passions féminines, comédie musicale et drolatique, portrait amoureux et vachard de quelques grandes actrices françaises : 8 femmes est tout cela. Avec talent, maîtrise et une petite dose de perversité, François Ozon joue et gagne ».
Pour Rolling Stone, « Faute d'être plus intelligent que le film, il ne reste donc qu'à l'admirer, chose faite dès le générique. Tels les bons restaurants, où il suffit de humer une fois la porte passée pour savoir si on va se régaler alors que rien n'a encore rejoint l'assiette, 8 Femmes impose d'emblée sa perfection. »
Les données ci-dessous proviennent de l'observatoire européen de l'audiovisuel.
Zone géographique | Nombre d'entrées |
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Europe | 7 083 024 |
France | 3 561 759 |
Allemagne | 1 429 871 |
Italie | 545 172 |
États-Unis | 531 239 |
Québec | 109 724 |