Matériau ancien

Dans l'article suivant, nous explorerons en détail Matériau ancien, un sujet pertinent qui a retenu l'attention des experts et du grand public. Au fil des années, Matériau ancien a fait l'objet de débats, d'études et d'analyses, générant des recherches sans fin et des opinions contradictoires. Son importance et son impact sur la société moderne en font un sujet digne d’exploration et de réflexion. À travers cet article, nous chercherons à mieux comprendre ce qu'est Matériau ancien, quelles sont ses implications et comment il peut influencer divers aspects de notre vie quotidienne.

Un matériau ancien est un matériau dont la composition et les propriétés sont significativement affectées par sa trajectoire historique. Il est donc souvent, réciproquement, utilisé comme marqueur historique ou environnemental dans des champs scientifiques comme l'archéologie, la paléontologie, l'histoire, l'histoire de l'art ou bien encore l'étude des paléoenvironnements.

Ce terme regroupe donc dans un même cadre des matériaux identifiés dans ces différents champs, en particulier sous les intitulés paléomatériaux, matériaux du patrimoine ou archéomatériaux.

Historique du terme

Si le terme est utilisé depuis les années 1930 dans une acception « classique », l'usage du terme dans son sens précis s'est développé dans les années 2000 partant de la constatation que des matériaux issus de ces différents champs scientifiques partageaient des propriétés communes. Ces matériaux peuvent donc être pensés dans un cadre commun. Ils partagent ainsi des aspects concernant, par exemple, leur analyse et leur caractérisation physico-chimique,,,,,, l'analyse des données générées lors de leur caractérisation, le développement de nouveaux procédés paléo-inspirés,, ou bien encore la compréhension de processus de vieillissement et d'altération sur un temps long.

Spécificités

L'utilisation du terme matériau ancien vise à marquer une distance par rapport aux catégories usuelles de la chimie (notamment la distinction entre chimie organique et chimie minérale), de la physique et des sciences des matériaux, pour mettre l'accent sur leur caractère composite ou polycristallin. En effet, les propriétés (optiques, structurales, etc.) des matériaux anciens sont généralement très fortement influencées, voire dominées, par la présence de défauts de structure cristalline, d'éléments traces (voir par exemple le cas des éléments traces métalliques), de phases minérales traces, etc. Ils présentent donc une réactivité et des propriétés notablement différentes des composés purs les plus proches.

Ces spécificités concernent aussi bien des matériaux d'origine biologique, que minérale ou synthétique. Elles sont transverses aux classifications usuelles liées à l'origine de ces matériaux.

Capacités d'enregistrement

Les transformations physico-chimiques au cours du temps, qu'elles soient initiées par les actions humaines (anthropiques ) ou des phénomènes environnementaux, peuvent être enregistrées par ces matériaux. Elles se traduisent alors sous la forme d’hétérogénéités de composition, de structure, de topographie, etc. Ces matériaux archivent donc des informations sur leurs états passés : étapes de production / de formation, mise en forme, usure / usage, altération, éventuels traitements de restauration. Leur analyse chimique permet donc de recueillir des informations sur ces étapes du cycle de vie du matériau. Les spécialistes des paléoclimats peuvent ainsi considérer certains de ces matériaux comme des proxies.

L'étude des matériaux anciens est fortement conditionnée par leurs spécificités en termes de composition et de morphologie. Ces études sont en effet confrontées :

  • à une hétérogénéité à différentes échelles spatiales (multi-échelle),
  • à la présence de traces de l'altération qu'ils ont subie, tant sur des épisodes courts qu'au temps très long, notamment lors des processus liés à l'enfouissement,
  • à des contraintes d'interprétation liées à un échantillonnage limité, ce qui confère aux échantillons un caractère particulièrement rare ou précieux, et requiert des étapes de validation statistique.

Emploi du terme

Outre son emploi croissant dans le cadre des publications scientifiques, le terme a été employé pour désigner des réseaux de recherche comme le domaine d'intérêt majeur Matériaux anciens et patrimoniaux de la Région Île-de-France, un laboratoire comme l'Institut photonique d'analyse non-destructive européen des matériaux anciens (IPANEMA), du CNRS et du ministère de la Culture.

Le terme a également été employé pour désigner plusieurs conférences, événements scientifiques et programmes de recherche,,.

En particulier, l'Académie des sciences a consacré à la thématique Sciences et matériaux anciens un atelier interdisciplinaire en juillet 2017.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Guillaume Dupuis, Martine Regert et Maria Guerra, Physico-chimie des matériaux archéologiques et culturels, (lire en ligne)
  2. « Les sciences du patrimoine en plein renouveau », sur CNRS Le journal (consulté le )
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