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Ordre cistercien de la Stricte Observance | |
Ordre religieux | |
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Type | Ordre monastique |
Spiritualité | cistercienne |
Règle | Règle de saint Benoît |
Structure et histoire | |
Fondation | 1098 - séparation avec l'ordre cistercien : 1892 |
Fondateur | Robert de Molesme - étroite observance : Armand Jean Le Bouthillier de Rancé (1662) |
Abréviation | O.C.S.O. |
Site web | Site de l'ordre |
Liste des ordres religieux | |
L'ordre cistercien de la Stricte Observance (en latin : ordo cisterciensis strictioris observantiae, en abrégé O.C.S.O.), dont les membres sont familièrement appelés trappistes, est un ordre monastique catholique contemplatif qui forme, avec l'ordre cistercien (en latin ordo cisterciensis, en abrégé OCist) et les moniales bernardines, la Famille cistercienne ou Familia Cisterciensis vivant selon la règle de saint Benoît.
Il est connu pour les fromages (La Coudre, Cîteaux, Tamié, Mont des Cats, Trappe Échourgnac et Trappe de Timadeuc) et pour les bières trappistes.
L'ordre cistercien de la Stricte Observance comprend 2 500 moines et 1 800 moniales, répartis respectivement dans 96 abbayes et dans 66 monastères, mondialement.
Dès la deuxième moitié du XIIe siècle, l'ordre cistercien s'éloigne de l'idéal cistercien primitif en acceptant d'autres revenus que le travail des frères. Avec les années, au fil de diverses calamités comme la peste noire et la guerre de Cent Ans, l'observance des monastères s'était encore plus relâchée. Au début du XVIIe siècle, un mouvement de réforme dans l'ordre cistercien naît à l'abbaye de la Charmoye, au diocèse de Châlons-en-Champagne. Son abbé, Octave Arnolfini, abbé initialement commendataire avant de devenir abbé régulier (comme plus tard Rancé), gagne à son projet d'autres abbayes de l'ordre, d'abord Clairvaux, puis Châtillon (1605). La même année, indépendamment, Bernard de Montgaillard rétablit l'observance dans son abbaye d'Orval. En 1616, l'influence de la réforme naissante s'étend à l'ensemble de la filiation de Clairvaux ; chaque communauté garde la liberté d'y adhérer ou non.
À partir de 1618, la réforme s'étend dans l'ordre, qui se divise peu à peu en deux mouvements : celui de « l'étroite observance » (en référence à l'observance de la règle de saint Benoît et des statuts, constitutions et décrets des chapitres généraux de l'ordre cistercien) et celui de la « commune observance »,. La réforme touche de plus en plus d'abbayes, comme Sept-Fons ou le Val-Richer. Ces monastères dépendent de l'ordre cistercien, dont une partie est fortement hostile à la réforme.
Dans la mouvance de l'étroite observance, à l'abbaye Notre-Dame de la Trappe à Soligny-la-Trappe, l'abbé de Rancé rétablit également l'observance cistercienne primitive à partir de 1662. L'objectif était de revenir à une vie monastique « authentique » en retrouvant la simplicité et l'austérité originelles de la vie cistercienne, fondées sur la règle de saint Benoît, qui met en avant le travail manuel ainsi que la prière liturgique et personnelle.
La Révolution française amena la fermeture de toutes les maisons religieuses et donc des monastères cisterciens de France. Avant la dispersion de sa communauté, dom Augustin de Lestrange, maître des novices à l'abbaye de la Trappe, organisa l'émigration d'une partie des moines vers la Suisse. Des moines d'autres communautés et des moniales y rejoignirent le groupe, lequel fut appelé par la suite les « trappistes ». Les moines s'installèrent à la chartreuse de La Valsainte, les moniales à Sembrancher. La guerre et de nombreuses difficultés les obligèrent à un long voyage à travers la Suisse, l'Europe centrale, la Russie. Ils essaimèrent un peu partout en Europe (Westmalle en Belgique, Lulworth en Angleterre, Darfeld en Westphalie, notamment) et même au Nouveau Monde (États-Unis, Canada). Après l'abdication de Napoléon Ier et sous la Restauration, des cisterciens se réinstallèrent en France.
En 1836, une congrégation belge se détacha de la partie française. En 1847, l'abbaye de Sept-Fons devint une seconde congrégation française. À la demande du Saint-Siège, les congrégations trappistes se réunirent en 1892 sous le nom d’ordre des Cisterciens réformés de Notre-Dame de la Trappe, élisant un abbé général. Il s'agissait donc, de fait, d'une séparation juridique de l'ordre de Cîteaux : il y avait désormais deux ordres cisterciens. En 1899, l'ordre des Cisterciens réformés put racheter Cîteaux et y recréer une communauté. L'abbaye de la Trappe, qui avait donné son nom aux cisterciens trappistes, devint alors tête de l'ordre. Cet ordre s'appelle désormais ordre cistercien de la Stricte Observance (constitution apostolique Haud mediocri, ).
Lors de l'expulsion des congrégations en 1903, les trappistes furent l'une des cinq congrégations catholiques masculines autorisées à poursuivre leur activité en France.
La spiritualité trappiste est la spiritualité commune aux Cisterciens. Elle tire sa source de la Bible, de la règle de saint Benoît et des écrits des pères du monachisme. Comme tous les ordres religieux, l'ordre cistercien de la Stricte Observance possède par ailleurs des Constitutions qui détaillent la mise en œuvre de cette spiritualité. La spiritualité cistercienne et trappiste est au service de la recherche de Dieu, objectif premier des moines et des moniales. Elle se caractérise par une certaine simplicité et par la recherche d'un équilibre entre les formes traditionnelles de la prière monastique : liturgie des Heures (prière commune, sept fois par jour, à partir de la Bible et en particulier des psaumes), lectio divina (lecture priée de la Bible ou d'auteurs spirituels), oraison (prière personnelle silencieuse). Les cisterciens-trappistes valorisent aussi le travail manuel, considéré comme hautement favorable à la prière, le silence (qui laisse tout de même place à la communication) et le retrait du monde : leurs monastères se situent normalement en des lieux écartés, voire en pleine nature. Ils n'ont pas d'activités apostoliques, dans le but de se consacrer pleinement à la vie contemplative.
L'O.C.S.O. est également connu à travers plusieurs de ses membres qui, malgré le caractère caché de leur vie, ont eu un rayonnement au-delà des murs de leur monastère. Quelques-uns ont été déclarés par l'Église catholique « bienheureux », c'est-à-dire exemples de vie chrétienne :
Quelques-uns ont témoigné de leur foi à travers des livres :
La dénomination de bière trappiste est accordée aux seules bières produites par ou sous le contrôle des moines de l'ordre. Les bières trappistes ont toutes un logo hexagonal Authentic trappist product sur leur étiquette. Il y a en 2023 seulement onze brasseries possédant cette appellation, cinq belges, deux néerlandaises, une autrichienne, une américaine, une italienne et une britannique :
En , l'abbaye du Mont des Cats a annoncé la reprise de son activité brassicole arrêtée il y a plus de cent ans. Le statut de bière trappiste de la Mont des Cats a été l'objet de quelques discussions lors de son lancement. Produite à nouveau depuis juin 2011, la bière trappiste « Mont des Cats » est commercialisée par l'abbaye du Mont des Cats, bien que brassée et embouteillée à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont à Chimay (en Belgique). La bière trappiste Mont des Cats ne peut donc arborer le logo Authentic Trappist Product car elle n'est pas brassée dans l'abbaye éponyme.