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Patriarcat œcuménique de Constantinople Oικουμενικό Πατριαρχείο Kωνσταντινουπόλεως | |
Armoiries du patriarcat et symbole du primat Bartholomée Ier. | |
Fondateur(s) | Saint André |
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Autocéphalie ou autonomie | |
déclarée | Entre 380 et 451 |
Reconnaissance | Traditionnellement (en Orient) |
Primat actuel | Bartholomée Ier |
Siège | Istanbul (Turquie) |
Territoire primaire | Turquie, Nord et Est de la Grèce, Crète et Corée |
Extension territoriale | Diaspora grecque et pays non traditionnellement orthodoxes |
Rite | Byzantin |
Langue(s) liturgique(s) | Koinè |
Tradition musicale | Byzantine |
Calendrier | Calendrier julien révisé |
Population estimée | Environ 3 500 000 |
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Le patriarcat œcuménique de Constantinople (en grec moderne : Oικουμενικό Πατριαρχείο Kωνσταντινουπόλεως / Oikoumenikó Patriarkheío Kōnstantinoupóleōs ; en turc : Fener Rum Ortodoks Patrikhanesi, « patriarcat des Romains orthodoxes du Phanar ») est, par le rang sinon par l'ancienneté, la première juridiction autocéphale de l'Église orthodoxe.
Cette situation est liée au statut de capitale de l'Empire romain d'Orient dont jouissait autrefois Constantinople, l'actuelle Istanbul. Le patriarcat est un titre et une fonction de présidence attachée à un siège épiscopal, l'archevêché orthodoxe de Constantinople.
Les orthodoxes considèrent que le patriarche de Constantinople n'a qu'une prééminence honorifique sur les autres Églises autocéphales orthodoxes, comme les papes d'avant le schisme de 1054. Sa titulature complète est « archevêque de Constantinople, nouvelle Rome et patriarche œcuménique », avec résidence au Phanar (en grec moderne : Φανάρι), ancien quartier grec d'Istanbul. Le titulaire actuel est Bartholomée Ier (depuis le ).
Le patriarcat œcuménique de Constantinople est également connu sous d'autres noms :
Au contraire des quatre autres sièges patriarcaux de la Pentarchie (Jérusalem, Rome, Antioche et Alexandrie) le siège de Constantinople n'est pas apostolique, bien que la tradition lui attribue une fondation par l'apôtre Saint André. Cependant, à la suite de la refondation de la ville comme « Nouvelle Rome » par Constantin, le premier concile de Constantinople, en 381, lui reconnaît une « prééminence d'honneur après l'évêque de Rome, car Constantinople est la Nouvelle Rome ».
Cette décision est confirmée dans le canon 28 du concile de Chalcédoine en 451, mais avant même cette époque, les patriarches de Constantinople prirent le titre de « patriarche œcuménique », sans préciser ce que cela recouvre précisément en matière de juridiction. Les papes Léon Ier et Grégoire Ier, revendiquant pour leur siège la juridiction sur l'ensemble des Églises, refusèrent de cautionner cet usage.
La permanence, après les invasions barbares qui submergèrent la partie occidentale, de la partie orientale de l'Empire romain fait que le patriarche resta sous la tutelle du pouvoir impérial, dans un système de partage des pouvoirs qui a pu varier avec les époques. Plus encore que le schisme de 1054, c'est la chute de Constantinople, d'abord aux mains des Croisés en 1204, puis des Turcs en 1453, qui affaiblit considérablement l'autorité du patriarche, encore diminuée ensuite par l'érection de Moscou en patriarcat autocéphale en 1589, puis par la multiplication des Églises orthodoxes nationales (autocéphalie) pendant le XIXe siècle.
Cependant, les sultans de l'Empire ottoman lui accordaient encore une certaine autorité sur les chrétiens orthodoxes de l'empire, dans le cadre du système des millets. En 1923, avec la République turque, le système confessionnel est aboli et cette fonction cesse complètement : les autorités turques mettent en place une Église orthodoxe turque non canonique.
Le Patriarcat œcuménique de Constantinople étend sa juridiction sur des églises orthodoxes en Turquie du Nord-Ouest et en Grèce du Nord, de l'Est et du Sud, mais son statut est très différent dans chacun de ces deux pays.
En Turquie, seule l'Église orthodoxe turque, non canonique (70 fidèles), est reconnue par les autorités ; quant au Patriarcat, il n'est pas reconnu comme tel, ni comme œcuménique, mais seulement comme « archevêché grec » d'Istanbul (vieille ville de Constantinople et Galata-Péra, dans la partie européenne d'Istanbul : 5 000 fidèles), reconnaissance qu'il partage avec les quatre métropoles :
Les 18 autres métropoles de Turquie (non-reconnues par les autorités) sont vacantes et ne sont plus que des sièges titulaires attribués honorairement à titre de locum tenens à divers hiérarques des églises orthodoxes que le Patriarcat souhaite gratifier : Ancyre (Ankara), Amasie (Amasya, siège à Amasée/Samsoun), Brousse (Bursa), Césarée de Cappadoce (Kayseri), Chaldée (Gümüşhane), Cyzique (Kızılköz), Éphèse (siège à Magnésie/Manisa), Héliopolis-et-Thyatire (Akhisar), Icônion (Konya), Néocésarée-et-Sébastée (Niksar-et-Sivas, siège à Cotyore/Ordu), Nicée (Iznik), Nicomédie (Izmit), Nicopolis-et-Colonée (Koyulhisar), Philadelphie (Alaşehir), Pisidie (Sagalassos/Ağlasun), Proconnèse (Artacée/Erdek), Smyrne (Izmir) et Trébizonde (Trabzon). L'ensemble de ces juridictions de Turquie compte en 2013 au maximum 9 000 fidèles, contre près de 1,8 million en 1914.
En Grèce en revanche, le patriarcat œcuménique de Constantinople est bien reconnu comme tel et conserve son autorité ecclésiale sur l'ensemble des territoires grecs qui ont été ottomans jusqu'en 1913 (nord du pays, îles de l'Égée et Crète) ou italiens jusqu'en 1946 (Dodécanèse) : cette juridiction représente 50 métropoles, des milliers de paroisses et 3,2 millions de fidèles : c'est, avec les loyers de son patrimoine foncier d'Istanbul, sa principale source de revenus.
Hors de Grèce et de Turquie, de nombreuses églises orthodoxes sont rattachées au patriarcat œcuménique de Constantinople :
L'ensemble des juridictions d'outre-Atlantique groupe environ 350 000 fidèles.
L'ensemble des juridictions d'Europe hors Grèce groupe environ 120 000 fidèles.
L'ensemble de ces juridictions d'Asie et d'Océanie groupe environ 50 000 fidèles.
Les Patriarches des Églises orthodoxes reconnaissent une primauté d'honneur (« premier parmi ses égaux ») à celui de Constantinople qui sur le plan religieux et théologique est en quelque sorte le garant des valeurs de l'orthodoxie, mais cela ne les empêche pas, sur le plan canonique et politique, de s'opposer à lui ou de refuser ses arbitrages.
Le , l'Église orthodoxe russe a rompu officiellement la pleine communion avec le patriarcat de Constantinople, notamment car ce dernier a déclaré qu'il accorderait l'indépendance (autocéphalie) de l'Église orthodoxe ukrainienne,.
Le contentieux millénaire datant du schisme de 1054, principale source du mishellénisme occidental, a fait l'objet, au XVe siècle et dans les années 1960 et 1970, de plusieurs tentatives d'apaisement dont les étapes essentielles sont :
La Turquie en tant qu'État ne reconnaît ni l'institution patriarcale (Patrikhanesi), ni l'adjectif « œcuménique » ni la dénomination « de Constantinople », mais seulement l’İstanbul Rum Patriği (« patriarche grec d'Istanbul »), en tant que simple évêché des orthodoxes grecs d'Istanbul, Büyükdere, Kadıköy, Kızıladalar, Gökceada et Bozcaada. En revanche, le gouvernement turc reconnaît le Bağımsız Türk Ortodoks Patrikhanesi (« patriarcat turc orthodoxe ») créé en 1922 comme moyen de pression pour obtenir la démission d'un patriarche œcuménique jugé trop pro-hellénique, même si cette institution n'a pas séduit les fidèles et ne compte aujourd'hui que la famille élargie de son fondateur, soit une quarantaine de personnes, et une trentaine d'autres fidèles. Les autorités turques limitent strictement la capacité d'initiative ou d'actions de l’İstanbul Rum Patriği et empêchent le renouvellement de ses cadres, leur recrutement étant ouvert uniquement aux citoyens turcs nés en Turquie, alors que le séminaire de Halki (Heybeli) dans les Îles des Princes a été fermé sine die sans explication. Rendre à l'Église orthodoxe de Constantinople sa liberté d'action et sa capacité de formation sont deux des conditions de l'adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union européenne.