Portes Scées

Dans l'article de Portes Scées, nous explorerons et approfondirons tous les aspects liés à ce sujet si d'actualité aujourd'hui. De son histoire et de son évolution, à son impact sur la société et sa pertinence dans l'environnement actuel. Nous analyserons différentes perspectives et opinions autour de Portes Scées, ainsi que son influence sur la culture, l'économie et la politique. De même, nous aborderons les défis auxquels Portes Scées est actuellement confronté et les solutions possibles pour y remédier. A travers cet article, nous chercherons à offrir une vue complète de Portes Scées, dans le but de fournir à nos lecteurs une compréhension profonde et enrichissante de ce sujet passionnant.

Les Portes Scées (en latin Portae Scaeae, en grec ancien Σκαιαί πύλαι, de σκαιός « occidental) sont une double porte légendaire de l'enceinte de Troie. Elles permirent aux contingents grecs de pénétrer dans la ville après que le groupe de guerriers, réfugié dans le mythique cheval de bois et entré secrètement par ce stratagème, les eurent ouvertes depuis l'intérieur.

Parfois aussi associées selon les lectures aux noms Portes Dardaniennes, Portes Phrygiennes,.

C'est la seule porte vraiment mentionnée par Homère, elle serait située près du tombeau de l'ancien roi Laomédon (qui pour certains justifierait le vrai sens de leur nom) et menait au camp des Grecs. Ce sont des portes susceptibles sans doute d'être fermées. Le poète en parle fréquemment, faisant d'elles une référence des mouvements des troupes troyennes ou grecques s'en approchant ou bien s'en éloignant à plusieurs reprises. Les portes donnent sur la plaine des combats que l'on rejoint par un chemin franchissant un bosquet de figuiers sauvages où Cilla et Laodicé ont perdu la vie et à proximité duquel se trouve le tombeau d'Ilos, le père de Laomédon,. Elles sont décrites comme l'ultime barrière et lieu de sécurité pour les Troyens qui s'y réfugient notamment près d'un chêne, et un mur infranchissable pour les assauts grecs, ces derniers n'y recevant que pluies de flèches. Le douteux auteur Darès de Phrygie témoigne que les portes portaient des représentations de têtes de cheval.

C'est possiblement par ce passage et par la ruse du cheval de Troie que les Grecs parviennent à pénétrer dans la ville. Dans l'Iliade, Homère fait des Portes Scées un lieu particulier où se figent des scènes fortes au cours des événements importants durant la guerre de Troie :

  • Ici, près du vieux roi Priam, se trouvent les sages comme Anténor et d'autres respectables princes troyens; ce sont de beaux parleurs, ils parlent beaucoup entre eux parce leur âge les contraint à n'être que spectateurs des batailles et de la guerre,
  • Priam invite Hélène, pleine de beauté, à le rejoindre à ses côtés ; il lui témoigne son soutien au contraire de nombreux autres Troyens, et vient la réconforter et lui dire qu'elle n'est pas la cause de la guerre bien qu'on l'entende souvent, mais que préférablement, lui-même en est l'unique raison ; c'est ici, par-dessus les Portes Scées, qu'Hélène lui présente les chefs grecs que l'on voit au loin,
  • Priam franchit les portes avec Anténor, montés tous deux sur un char qui les conduit sur la plaine des combats afin d'assister et d'assurer le serment du sort du duel entre Alexandre et Ménélas,

C'est par ces portes que Priam reconduit le char portant le corps sans vie d'Hector qu'il est allé chercher dans le camp grec même, en priant Achille de le lui rendre. C'est Cassandre qui, à l'aube, aperçoit la première le chariot avant que la foule y vienne pleurer son prince. Andromaque et Hécube se jettent sur le char et embrasse la tête sans vie de celui qu'elles avaient aimé respectivement comme un époux et un fils.

Virgile place devant les portes Scées, Junon qui mène l'assaut contre la ville à la tête des Grecs. Le poète laisse entendre que les portes de la ville de Buthrote, qui a accueilli Énée durant son voyage, font penser aux Portes Scées de Troie.

Pour l'auteur comique latin Plaute, la destruction du linteau des Portes est une des trois conditions pour prendre la ville, ce que les Troyens font d'eux-mêmes pour pouvoir faire entrer le cheval de Troie dans la ville.

Archéologie

Longtemps, on pensait que, si les Portes Scées avaient une réalité historique, elles se trouvaient dans l'un des accès ouverts des murs que l'on pouvait voir dans les ruines de Troie que l'on considérait, il y a encore peu, comme étant la trace de la ville dans son entier. L'ancien chef des fouilles du site, l'archéologue allemand Manfred Korfmann notait que ces entrées étaient dépourvues de traces de systèmes de fermeture contrairement à la description de l'Iliade, ce qui rendait peu crédible que l'une d'elles ait pu être les Portes Scées. En 2003, il rendit publique une étude d'analyse des sous-sols environnant les ruines et conduisit quelques fouilles qui révélèrent une ville de Troie beaucoup plus vaste que ce que l'on pensait ; les ruines existantes ne correspondent finalement qu'à une sorte de citadelle, de ville haute. On pense désormais que les Portes Scées se trouvent dans cette zone qui reste encore largement à explorer.

Évocations dans les arts

Voir aussi

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Notes et références

Notes

  1. Les Portes Scées sont nommées, s'il ne s'agit pas d'une autre origine, en français (et cela aussi en latin et en grec par la suite) comme une antonomase de l'adjectif grec « occidental ». On remarque que l'adjectif ne permet pas de préciser si les portes sont à l'ouest selon une orientation géographique générale (laissant la possibilité qu'elles soient l'unique entrée de la ville), ou bien que celles-ci sont des portes parmi d'autres qui pour les distinguer sont qualifiées d'occidentales (d'autres seraient par exemple appelées orientales, septentrionales ou avec un nom propre).
  2. a et b L'Iliade s'arrête bien avant l'épisode du cheval de Troie et de la prise et la destruction de la ville. Ces évènements nous sont connus indirectement par un ensemble d'autres œuvres, d'ailleurs aujourd'hui souvent seulement fragments de phrase, appelé Cycle troyen. Virgile propose aussi dans son Énéide une description de l'entrée du cheval de Troie (voir livre II) : Virgile laisse à penser que les troyens ont « divisé leur murs » (v. 234), c'est-à-dire ont-ils percé la muraille ou bien ont-ils élargi les Portes Scées ? Les troyens ont grand peine à le faire entrer en l'ayant équipé d'un système roulant et s'y reprennent à quatre fois et à chaque fois le bruit des armes des guerriers cachés ne les alarme pas (v. 242-245) ; le groupe de soldat ouvre la porte depuis l'intérieur pour faire entrer les Grecs (266-267) dans la ville ;
    L'auteur comique latin Plaute affirme que c'est le sommet des Portes Scées (il les nomme comme « portes Phrygiennes » (v.31)) qui a été démoli pour faire passer le cheval sans doute trop haut pour les portes ;
    Euripide semble laisser à penser que le cheval soit passé par les portes (sans les nommer précisément néanmoins) où les Troyens (Phrygiens) se réunissent ;
    Ainsi note aussi Palaiphatos selon lequel le cheval avait été conçu moins large que les portes mais volontairement plus haut.
    1. Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne]
      ou autre version latine et française en ligne
    2. Plaute, Les Bacchis français latin et anglais, Acte IV, Scène 9 -Chrysale
    3. Euripide, Les Troyennes [détail des éditions] [lire en ligne], 512-568
    4. Palaiphatos, Histoires incroyables [détail des éditions] (lire en ligne), 16 « Le cheval de bois ».
  3. Les auteurs romains nomment souvent les Troyens comme Phrygiens et donc utilisent le qualificatif phrygien : peut-être faut-il lire cette expression comme l'équivalent simplement de portes troyennes plutôt que le nom véritable de la porte de la ville...
  4. Dans l'Iliade, Homère, parle plusieurs fois des « Portes Scées », et moins souvent de « Portes Dardaniennes » (ex. dans le chant V). De cette façon, on considère que cette dernière expression désigne aussi les Portes Scées. Variation poétique, nom réel des Portes Scées, qualificatif de portes donnant sur la ville côtière occidentale de Dardanie... Bref, les possibilités sont nombreuses pour expliquer cette variation de la part du poète.
    Cette analyse la plus courante ne demeure pas celle partagée et développée dans la douteuse version latine à propos de l'histoire de la guerre de Troie (Histoire de la destruction de Troie (De excidio Trojæ historia)), signée d'un auteur énigmatique, Darès de Phrygie. Ici, La ville de Troie a clairement six portes: d'Anténor (Antenoria), de Dardanus (Dardania), d'Ilion (Ilia), de Scée (Scaea), de Thymbrée (Thymbraea) et de Troie (Trojana) ;
    1. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], V, 789
    2. Darès le Phrygien, Histoire de la destruction de Troie [détail des éditions] [lire en ligne], Chapitre IV
    3. Hésychios d'Alexandrie (s.v.« Δαρδάνιαι πύλαι »), (el) Lexique,‎ vie siècle?, «αἱ τῆς Ἰλίου, ἤτοι ἀπὸ Δαρδάνου κληθεῖσαι, <ἢ> διότι ἐπὶ τὴν Δαρδανίαν χώραν ἔφερον. τὰς δὲ αὐτὰς καὶ Σκαιὰς Ὅμηρος καλεῖ» (Wikisource)
  5. Selon le grammarien latin Servius du IVe siècle, qui dans ses Commentaires sur l'Éneide de Virgile dit  : « nam novimus integro sepulcro Laomedontis, quod super portam Scaeam fuerat, tuta fuisse fata Troiana (2.241) » (traduit à l'aide de l'anglais approximativement) : Aussi longtemps que la tombe de Laomédon, qui était au-delà des portes Scées, restait inviolée, la destinée de Troie était assurée.)
    1. Servius, Commentaires sur l'Énéide de Virgile (In Vergilii Aeneidem commentarii) latin sur le site anglophone Perseus II, 241.
    2. (en) Martin Robertson (télécharger), « Laomedon’s Corpse, Laomedon’s Tomb » , Greek, Roman, and Byzantine Studies, Drapeau des États-Unis États-Unis, Duke University Press, vol. 11, no 1,‎ , p. 23-26 (résumé, lire en ligne , consulté le )
  6. Selon le commentaire de Servius sur l'Énéide, « A cadavre Laomedontis, hoc est Scenomate, ἀπὸ τοῦ σκηνώματοϛ, quod in ejus fuerat superliminio. (3.351) » (traduit depuis l'anglais de M. Robertson) : Du corps de Laomédon, qui est Scenoma, de σκηνώματοϛ, qui avait été dedans au-dessus du linteau)
    Pour l'historien britannique Martin Robertson, l'auteur latin a à l'esprit que le corps de Laomédon est exposé sur une sorte de niveau au-dessus du linteau des Portes Scées. On trouve des faits semblables où l'esprit du héros protège le lieu où son corps repose, ici donc les portes de la ville. Le mot grec σκηνώματοϛ, latinisé donc ici en Scenoma, qui signifie (Bailly) campement de tente (tente se dit σκήνος / skEnos), campement de soldat ou encore maison ou au sens figuré le corps, l'enveloppe de l'âme –on doit comprendre que le corps de Laomédon fut exposé dans un tombeau sur le linteau des Portes Scées?– donnerait sa première syllabe aux Portes Scées;
    1. Servius, Commentaires sur l'Énéide de Virgile (In Vergilii Aeneidem commentarii) latin sur le site anglophone Perseus III, 351.
    2. (en) Martin Robertson (télécharger), « Laomedon’s Corpse, Laomedon’s Tomb » , Greek, Roman, and Byzantine Studies, États-Unis, Duke University Press, vol. 11, no 1,‎ , p. 23-26 (résumé, lire en ligne , consulté le )
    3. Dictionnaire grec-français (Bailly), édition de 1935 [lire en ligne], p. 1759.
  7. Aux côtés de Priam et Anténor se trouvent aussi Panthoos, Thymétès, Lampos, Clytios, Hicétaon et Oucalégon.
    1. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], III, 147-150.
  8. Aujourd'hui connu comme le site Butrint en Albanie.
  9. Les deux autres étant le vol de la statue sacrée Palladion abritée dans un temple de Troie et la mort du prince troyen Troïlos, fils de Priam ou d'Apollon selon les versions.
    1. Plaute, Les Bacchis français latin et anglais, Acte IV, Scène 9 -Chrysale
  10. Allusion et images sur (en) « The Greek Age of Bronze - TROY EXCAVATIONS » , sur salimbeti.com (consulté le )

Références


  1. Iliade, V, 789.
  2. Les Bacchis, Acte IV, scène 9 -Chrysale (ou vers 31).
  3. Iliade, XXI, 537.
  4. Iliade, XI, 166-168.
  5. Alexandra, 314-322.
  6. Iliade, VI, 237.
  7. Histoire de la destruction de Troie, chap. 40.
  8. Iliade, III, 161-245.
  9. Iliade, III, 261-263.
  10. Iliade, XXIV, 695-720.
  11. Modèle:VirÉnéide, Chant II, 612.
  12. Énéide, III, 350.