Qui est Proto-roumain et pourquoi est-ce un sujet qui intéresse tant de gens aujourd'hui ? Proto-roumain a attiré l'attention d'un large spectre de la société, générant des débats, des opinions et des réflexions dans divers domaines. De son impact sur la culture populaire à son influence sur l’histoire, Proto-roumain est devenu un phénomène qui ne laisse personne indifférent. Dans cet article, nous explorerons différentes facettes de Proto-roumain, en analysant sa pertinence dans le contexte actuel et son impact potentiel dans le futur. A travers des entretiens, des recherches et des analyses approfondies, nous nous plongerons dans l'univers de Proto-roumain pour découvrir son véritable sens et son importance dans la société moderne.
Proto-roumain est le nom donné par les linguistes roumains à la langue des Thraces romanisés, ancêtres linguistiques des Aroumains et des Roumains d'aujourd'hui. D'autres linguistes préfèrent « roman oriental », « Thraco-roman » ou « proto-roman oriental » (PRO), plus neutres.
Les propriétés de cette langue ne peuvent qu'être déduites de l'étude de ses langues-filles, les langues romanes orientales, car, en dehors d'une citation dans Théophylacte Simocatta et dans Théophane le Confesseur, de quelques noms propres et de quelques termes passés en albanais, en grec, dans les langues slaves méridionales et en magyar, on n'en connaît aucun texte. C'était, en tout cas, la langue des populations romanes de l'Empire romain d'Orient entre le VIIe siècle et le IXe siècle, et définie par la plupart des linguistes roumains comme româna comună : le « roumain commun » (terme contesté par certains linguistes comme Alexandru Niculescu, qui le considèrent anachronique, et préfèrent le terme de romană orientală : « roman oriental »). À partir du IXe siècle (dans Georges Cédrène), ces populations apparaissent sous le nom de « Valaques » ; auparavant, elles étaient comptées parmi les Ῥωμαίοι - Romaioi ou « Romées » : les citoyens de l'Empire, et étaient parfois distinguées comme « Besses ».
De leur langue dérivent le daco-roumain (dit roumain en Roumanie et aussi moldave en Moldavie), l'aroumain, le moglenite et l'istrien qui forment l'actuel diasystème roman de l'Est, dont les traits structurels et lexicaux permettent de déduire que le proto-roumain avait déjà une structure très différente des autres langues romanes dans sa grammaire, sa morphologie et sa phonologie, et faisait déjà partie, avec l'albanais et le grec, de l’union balkanique linguistique définie par Kristian Sandfeld-Jensen dans son livre Linguistique Balkanique. Le proto-roumain, déjà porteur d'emprunts au grec ancien via le latin vulgaire, s'est ensuite enrichi d'emprunts au slavon ancien. Ces nombreux traits caractéristiques se retrouvent aujourd'hui dans les langues romanes orientales.
L'étendue du territoire où cette langue a été parlée est sujet à controverses. La plupart des historiens le situent au nord de la ligne Jireček, c'est-à-dire dans les régions de Dacie (Banat, Olténie et Transylvanie en Roumanie actuelle), de Mésie (Serbie orientale et Bulgarie du nord) et de Dobrogée (voir Origine du peuple roumain et Dacie aurélienne). C'est la thèse « sédentariste » de Theodor Capidan, A.D. Xenopol et Nicolae Iorga, qui pensent que la différenciation des « langues-filles » s'est effectuée sur place, par séparation des Thraco-Romains/Proto-Roumains depuis l'installation des Slaves, sans autres migrations que les transhumances pastorales. Les historiens qui défendent la thèse « sédentariste », tels Florin Constantiniu, soulignent que les seules migrations de romanophones historiquement attestées sont celles liées aux suites de la longue et sanglante guerre opposant l'empereur byzantin Basile II à la Bulgarie entre 975 et 1018. Il s'agit :
Mais il existe aussi deux thèses « migrationnistes » antagonistes. L'historiographie hongroise et germanique, qui conteste l'ancienneté des Roumains en Transylvanie, et l'historiographie soviétique et russe, qui conteste l'ancienneté des roumanophones en République de Moldavie, affirment que le Proto-Roumain n'était parlé initialement qu'au « sud du Danube », d'où les ancêtres des Roumains auraient immigré tardivement en Transylvanie et en Moldavie (théories de Johann Christian von Engel et d'Edouard Rössler).
En réaction contre cette thèse, certains historiens roumains, mais aussi la majorité des historiens serbes et bulgares (qui n'admettent pas que des populations romanes aient pu vivre dans leurs pays avant l'arrivée des Slaves), affirment que ce sont au contraire les « Valaques » des Balkans qui ont migré tardivement depuis la Roumanie actuelle vers le sud, et que par conséquent, le Proto-Roumain n'a pu être parlé qu'au « nord du Danube ».
Quoi qu'il en soit, l'installation des Slaves parmi les Thraces romanisés sépara ceux-ci en groupes évoluant à part, ce qui, à partir du Xe siècle, donna naissance aux langues modernes suivantes et à leurs dialectes :
Les premiers langages à se différencier au IXe siècle furent l'aroumain (proto-roman oriental du sud) et le roumain (proto-roman oriental du nord). Au XIe siècle, le méglénite ou mégléno-roumain se détacha de l'aroumain, tandis que l'istrien ou istro-roumain se sépara du roumain.