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Les Quatre Rois célestes (chinois : 四大天王 ; pinyin : ; litt. « Quatre grands célestes Rois »), sont les gardiens des horizons et de la loi bouddhique en Chine. Ces dieux sont également répandus dans les lieux où le bouddhisme est d'influence chinoise. Au Tibet, où ils sont appelés en tibétain : རྒྱལ་ཆེན་བཞི, Wylie : rgyal chen bzhi), au Japon où ils sont appelés shitennō (四天王, quatre rois célestes ), ils sont également appelés en sanskrit :Catur maharaja kayikas (चतुर्महाराज).
Voir Correspondance des noms pour des détails sur leurs dénominations dans les différentes langues.
Ils sont quatre gardiens, gardant chacun un des quatre points cardinaux.
Dans la version populaire du shinto, religion japonaise, le Gardien du Nord est également considéré comme un des trois kamis de la guerre (san senjin)
Ils servent tous les quatre Taishaku-ten (帝釈天), le dieu du centre, et le considèrent comme le gardien de la morale. Ils sont eux-mêmes les vassaux de l'un d'entre eux : Bishamon-ten. Pour les Japonais, ils résident sur le mont Meru.
Ils tirent tous les quatre indéniablement leur origine de la religion hindoue, mais les Chinois leur en ont inventée une autre. C'est dans le roman fantastique chinois Fēng Shén Yǎn Yì (封神演義) « l'Investiture des dieux », écrit par Xǔ Zhòng Lín vers la fin du XVIe siècle, ou le début du XVIIe siècle, que l'on trouve l'origine des Quatre Rois Célestes : ils étaient quatre frères, « les frères Mo » (魔), appelés en renfort par le Grand Précepteur impérial de la dynastie Zhou, Wén Zhòng (聞仲), pour mater les forces rebelles de Jiāng Zǐyá (姜子牙), Premier Ministre au service du futur monarque, Wǔ Wáng (武王). C'est lorsqu'ils apprend que les quatre frères approchent que le général rebelle Huáng Fēihǔ (黃飛虎), qui a combattu autrefois à leurs côtés et les connaît bien, commence à trembler en les décrivant :
« L'aîné, Mó Lǐ Qīng (魔禮青), haut de vingt quatre pieds ( environ 7m30 ), le visage comme un crabe vif, les cheveux comme des fils de cuivre, utilise une longue hallebarde. Il combat à pied. Il a reçu une précieuse épée, appelée "l'épée du nuage bleu". La pointe porte un talisman avec les quatre mots "terre, eau, feu, vent". Côté vent, une bourrasque noire, cachant dix mille fois mille javelots, réduit les membres en poussière. Côté feu, un serpent se tortille dans les airs, répandant sur le sol une fumée noire qui pénètre dans les yeux pendant que la chaleur consume le corps
Son cadet, Mó Lǐ Hóng (魔禮紅), possède un parasol appelé "le parasol du chaos primitif", recouvert de perles lumineuses. Il y a la perle et le jade de l'aïeul, les perles vengeresses de la poussière, du feu, de l'eau, la perle de la fraîcheur dissolvante, la perles des neuf méandres, les perles fixant la face et le vent, enfin la perle avec les mots "le poids de l'univers". Personne n'ose ouvrir ce parasol, car, alors, le ciel se voile, la terre s'obscurcit, plus aucune lueur ne parvient du soleil ou de la lune. Toute la création se met à tournoyer
Le troisième, Mó Lǐ Hǎi (魔禮海), armé d'une hallebarde, emmenant sur son dos un Pípá (sorte de mandoline chinoise) à quatre cordes, émettant les sons "terre, eau, feu et vent". Les tons vent et feu, ensemble, produisent un effet semblable à celui de "l'épée du nuage bleu"
Enfin le dernier, Mó Lǐ Shòu (魔禮壽), se présente au combat avec deux fouets ou fléaux d'arme. Son sac renferme un être ressemblant à un rat, appelé "la zibeline de fleurs". Quand cet animal est lancé dans l'espace, il prend la forme d'un éléphant blanc, des ailes lui poussent sur les côtés. Il dévore tout, hommes et bêtes . »
Tous les trois gardaient l'enceinte fortifiée, la passe de Jiā Mèng Guān (佳梦關) et devaient trouver chacun la mort lors de ce dernier combat. Tout était écrit depuis longtemps sur la tablette de jade de déification et le Ciel en avait décidé ainsi. Les quatre frères mourraient et deviendraient les "Quatre Rois Célestes".
Leurs histoires respectives sont également racontées dans les travaux du Père Henri Doré, "Recherches sur les Superstitions en Chine", écrite en 1911, où il les appellent les Sì Dà Jīn Gāng (四大金剛) « les Quatre Grandes Forces Dorées »
C'est leur origine chinoise qui va déterminer celle japonaise et fixer pour l'éternité leur iconographie dans le bouddhisme zen.
Ce tableau donne la correspondance des noms entre les différentes langues du bouddhisme ainsi que quelques informations sur le symbolisme des Shi Tennō. Ils correspondent aux Chaturmahârâja de l'Inde et aux Tian Wang chinois.
Nom sanskrit | Dhṛtarāṣṭra धृतराष्ट्र | Virūḍhaka विरूढक | Virūpākṣa विरूपाक्ष | Vaiśravaṇa वैश्रवण (Kubera कुबेर) |
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Nom Pāli | Dhataraṭṭha धतरट्ठ | Virūḷhaka विरूळ्हक | Virūpakkha विरूपक्ख | Vessavaṇa वेस्सवण (Kuvera कुवेर) |
Signification | « Celui qui maintient le pays" ou “Gardien des terres » | « Celui qui agrandit” ou “Patron de la croissance » | « Celui qui voit tout » | « Celui qui entend chaque chose » |
Chinois traditionnel | 持國天王 | 增長天王 | 廣目天王 | 多聞天王 |
Chinois simplifié | 持国天王 | 增长天王 | 广目天王 | 多闻天王 |
Hànyŭ Pīnyīn | ||||
Nom coréen | Jiguk Cheonwang | Jeungjang Cheonwang
증장천왕 지국천왕 |
Gwangmok Cheonwang
광목천왕 |
Damun Cheonwang
다문천왕 |
Nom japonais (kanji) | 持國天
ou 治國天 |
増長天 | 廣目天 | 多聞天
ou 毘沙門 |
Nom japonais (rōmaji) | Jikoku-ten | Zōchō-ten | Kōmoku-ten | Tamon-ten or Bishamon-ten |
Nom tibétain | yul.'khor.srung
(Yülkhorsung) |
'phags.skyes.po
(Phakyepo) |
spyan.mi.bzang
(Chenmizang) |
rnam.thos.sras
(Namthöse) |
Couleur | Blanc | Bleu | Rouge | Jaune |
Symbole | Pipa | Épée | Serpent, petite stupa ou perle | Ombrelle, mangouste |
Subordonnés | Gandharvas | Kumbhāṇḍas | Nâgas | Yakṣas |
Direction | Est | Sud | Ouest | Nord |
Dans l'iconographie japonaise, les Shi Tennō sont représentés en guerriers en armure à l'allure menaçante et piétinant souvent des démons. Mais certaines caractéristiques permettent de les différencier :
Lieu | Gardien de l'Est Dhṛtarāṣṭra |
Gardien du Sud Virūḍhaka |
Gardien de l'Ouest Virūpākṣa |
Gardien du Nord Vaiśravaṇa |
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Temple de Pékin (Nord de la Chine) |
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Temple à Shantou (Sud-Est de la Chine) |
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Tibet, Sud-Ouest de la Chine | ||||
en Corée | ||||
Jiko-ji au Japon | ||||
Tōdai-ji au Japon |
Le régent Shōtoku leur fit ériger l'un des plus anciens temples du Japon, en 593, le Shi Tennō-ji à Naniwa (Osaka).