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Le Tibesti (en arabe : منطقة تبستي (Minṭaqâtu Tibastī)) est l'une des 23 régions du Tchad dont le chef-lieu est Bardaï.
Géographie
Localisation
La région est située au nord du Tchad où sa limite extrême a été fixée sur le tropique du Cancer... dont la position n'est pas fixe et varie au fil du temps, actuellement à raison de 14,45 mètres par an vers le Sud (soit 23° 27' en 1917 et... 23° 26' en 2045. La borne toutefois ne bouge pas ... si elle existe encore. La région est frontalière de la Libye et du Niger.
Infiltrées lors des phases humides, les eaux se sont accumulées en d'immenses réservoirs souterrains. À travers les couches de grès poreux, ces réservoirs alimentent des nappes artésiennes jusqu'à des centaines de kilomètres.
C'est en contournant les reliefs volcaniques du Tibesti que s'accélère l'harmattan, alizé venu du nord-est. Chargé de sable abrasif, il attaque, au sud-est, les grès du plateau du Borkou et, au nord-ouest, ceux du plateau du Tchigaï. Il y creuse de profonds couloirs. Sur les pentes abritées, au sud-ouest, le vent ralentit, déposant sa charge. Ainsi s'est formé au cours des millénaires, un immense océan de sable : le Grand erg de Bilma.
Au nord-ouest du Tibesti, le plateau du Tchigaï est jonché d'énormes blocs sphériques d'un mètre de diamètre, formés de couches sédimentaires friables. D'aucuns y voient une action conjuguée du vent et de l'ombre portée sans pour autant expliquer leur genèse. La course quotidienne du soleil entraînerait un cycle de variations de température et d'humidité suffisantes pour altérer le pourtour de chaque roche.
Dominé par le pic Toussidé, deuxième sommet avec 3 315 m d'altitude, le Tarso Toussidé possède une caldeira de 13 km de diamètre, profonde d'environ 1 000 m et dont les parois forment par endroits des à-pic vertigineux. Les chevriers y descendent avec leurs troupeaux, friands des dépôts salés (natron) qui s'y trouvent à l'état naturel et qui forment des croûtes blanches. Les sources d'eau chaude et les fumerolles de Soborom soignent les affections rhumatismales et les sinusites.
La température peut atteindre 45 °C. En hiver, de septembre à février, elle peut descendre sur les hauts plateaux jusqu'à -20 à Tarsou. Les écarts thermiques atteignent 30 °C par jour sous abri, et bien davantage au vent.[réf. nécessaire]
Histoire
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Préhistoire
Les peintures et gravures rupestres au Tibesti témoignent d'une civilisation ancienne de 25 000 ans av. J.-C. Elles attestent à travers la faune herbivore et la flore représentées, d'un passé humide et vert au Sahara.
Un des plus fameux sites du Tibesti occidental est celui de Gonoa et son célèbre chasseur masqué.
Au sud de Zouar sur le site de Gourké sont représentés dromadaires montés par des hommes, bovins et girafes.
Le site d'Ossour et celui de la grotte de Tougoui Tongour sont particulièrement riches en représentations humaines sophistiquées détaillant parures et vêtements.
En 1869, le docteur Gustav Nachtigal, envoyé par Bismarck pour prendre contact avec le sultan du Bornou, est le premier européen à parcourir le Tibesti de Zouar à Bardaï. Condamné par l’assemblée traditionnelle à la peine capitale pour espionnage, il fait appel, mais sa demande est rejetée. Il est sauvé par le prince Arami Tetimi qui le protège et l’héberge à Yigatchi au fond de Doudué dans la vallée du Bardaggué. Après son retour en Allemagne, il publie le livre Sahara et Soudan,.
Nachtigal ne fait que contourner le massif. Les premiers à traverser le massif et à en laisser une description détaillée, dont des altitudes précises, est le chef de bataillon Tilho (géodésiste, futur général et académicien) qui, du 4 septembre au 12 novembre 1915, va de Faya-Largeau à Bardaï et retour puis, pour la partie orientale, le chef de bataillon Couturier par deux tournées du 21 décembre 1922 au 21 janvier 1923 et du 11 juin au 20 septembre 1923.
Première guerre civile tchadienne
Le 19 février 2008, le démembrement de l'ancienne région du Borkou-Ennedi-Tibesti permet la création de la région actuelle.
Entre 2002 et février 2008, le Tibesti a été l'un des trois départements composant la région du Borkou-Ennedi-Tibesti (Décrets no 415/PR/MAT/02 et 419/PR/MAT/02).[réf. nécessaire]
Les habitants du Tibesti sont les Toubous (200 000 à 500 000). Ils se nomment eux-mêmes Teda. Ils sont présents au nord-est du Niger, nord du Tchad, sud de la Libye, nord-ouest du Soudan et sud-ouest de l'Égypte peuplent cette région.
Leurs origines ne sont pas établies avec certitude. L'une des hypothèses avance qu'ils descendraient d'une très ancienne population saharienne refoulée par des invasions successives et retranchée dans la forteresse naturelle que constitue le Tibesti. Une situation géographique aussi difficile n'est pas sans présenter quelques avantages. Ainsi depuis des temps immémoriaux jusqu'à une époque récente, personne n'osait s'y aventurer. Les Teda, libres chez eux, pouvaient donc refuser ou adopter à leur rythme les changements sociaux et culturels qui leur semblaient compatibles avec leur échelle de valeurs.
Les populations du Tibesti pratiquent l'élevage de chèvres, de chameaux, le maraîchage et s’occupent aussi des palmiers-dattiers (plus de 500 000 dattiers au Tibesti).
Dans les éboulis volcaniques poussent de rares plantes sauvages que les femmes toubous récoltent pendant les mois de disette. Les familles vivent surtout de lait, de dattes et de céréales (respectivement 12 et 20 kg par an et par habitant). La viande est réservée aux grandes fêtes. Seuls quelques chèvres et bourricots peuvent être, dans les villages, nourris de déchets végétaux. Les chameaux, eux, nomadisent au gré des pluies. Les maisons en coupole sont bâties avec des roseaux et des palmes sur des murettes de pierres. En automne, les hommes rejoignent les palmeraies pour la récolte des dattes, après avoir confié leurs troupeaux à quelques bergers. Les femmes portent le voile, davantage pour se protéger de la poussière que pour obéir à la coutume islamique.
La végétation a reculé, ces dernières années, au Sahara comme au Sahel. Près des enneris (cours d'eau temporaires), les Toubous ne peuvent plus édifier que des huttes de bois mort. Puis la sécheresse les en chasse. À d'autres endroits, ils confectionnent des ossatures profilées comme des carènes de bateaux, sur lesquelles ils posent des nattes. Quand ils quittent le campement pour de nouveaux pâturages, ils n'emportent que la couverture, qu'ils reposeront sur les carcasses déjà en place. Ces demeures, sous le vent, ne laissent pas passer le moindre grain de sable. Le mobilier est rudimentaire : un lit de branches et de nattes, un petit banc et un coffre.
l'habitat sédentaire traditionnel des villages, maisons traditionnelles en pierre ;
l'habitat sédentaire dispersé : l'enclos des maisons est délimité par des séco, clôtures réalisées en fibres végétales, le plus souvent des feuilles de palmier, protégeant les maisons du sable.
Les maisons, elles, sont bâties en banco, un mélange de terre et d'herbe sèche.
Notes et références
↑Gustav Nachtigal Sahara et Soudan, ouvrage traduit de l'allemand avec l'autorisation de l'auteur par Jules Gourdault. Hachette, Paris, 1881, 574 pages, lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6211374m.r
↑Tilho J. et Couturier H., Borkou et Tibesti, Centre national d'appui à la recherche, Travaux et documents scientifiques du Tchad, Connaissance du Tchad IV, éditeur scientifique Alain Beauvilain, N'Djaména, 1996, 208 pages.
↑Présidence de la république du Tchad, ordonnance no 002/PR/08 portant restructuration de certaines collectivités territoriales décentralisées
↑Présidence de la république du Tchad - direction générale de la communication, 23 février 2008 : nomination des gouverneurs dans les nouvelles régions.
↑Décret no 1571/PR/PM/MISP/2009 du 25 novembre 2009.