Dans cet article, nous souhaitons aborder le sujet de Académie Julian, qui a fait l'objet de nombreuses études, débats et controverses à travers l'histoire. Académie Julian a eu un impact significatif dans divers domaines, de la politique à l'économie, en passant par la société en général. La pertinence de Académie Julian a été telle qu'elle a suscité l'intérêt d'universitaires, d'experts et de chercheurs, qui ont consacré de nombreux efforts pour tenter de comprendre son influence et sa portée. Au fil de ces pages, nous explorerons les différentes facettes de Académie Julian, analysant ses origines, son évolution dans le temps et son impact aujourd'hui. Nous espérons que cet article pourra contribuer à faire la lumière sur un sujet aussi complexe et important que Académie Julian.
L'Académie Julian est une école privée de peinture et de sculpture, fondée à Paris en 1866 par le peintre français Rodolphe Julian. Elle regroupait à son apogée plusieurs ateliers. Elle est restée célèbre pour le nombre et la qualité des artistes, femmes et hommes, qui l'ont fréquenté pendant la période d'effervescence artistique entre la fin du XIXe siècle et le premier quart du XXe siècle.
Historique
L'histoire commence en 1866 avec l'ouverture par Rodolphe Julian — dans un immeuble du passage des Panoramas situé au-dessus de la boutique Stern — d'un atelier où il reçoit des élèves. En 1868, Rodolphe ouvre un second espace de cours au 27 de la galerie Montmartre, à quelques mètres de là.
Devenue l'Académie Julian, elle ouvre par la suite de nombreux autres ateliers. Pour capter une clientèle de femmes bourgeoises, est créé en 1876 un cours libre réservé aux femmes et où les hommes peuvent poser (en caleçon) en tant que modèles ; cette classe est située au-dessus de l'atelier réservé aux hommes. En 1880, est ouvert un nouvel espace réservé aux femmes au no 51 rue Vivienne. Deux autres lieux ouvrent également, l'un dans le 6e arrondissement au no 31 rue du Dragon (1868), l'autre dans le 8e arrondissement au 5 rue de Berri (« de Berry », en 1888.), lequel est appelé « atelier des Dames » et comprend trois ateliers. La sculpture y est également enseignée. Puis est ouvert, près de Pigalle, un atelier réservé aux hommes au 28 rue Fontaine avec entrée rue Fromentin.
En 1902, Julian et son épouse Amélie Beaury-Saurel possèdent donc en tout six ateliers ou studios répartis sur Paris, ce qui représente une surface totale des plus importantes pour l'époque. Ils enseignent eux-mêmes et s'entourent bien entendu d'une quinzaine de professeurs peintres comme Jules Lefebvre, Tony Robert-Fleury, Adolphe-William Bouguereau, Jean-Paul Laurens et de sculpteurs comme Henri Bouchard et Paul Landowski.
Pour les jeunes femmes, l'Académie constituait la seule alternative aux cours offerts par l'École des beaux-arts, l'entrée dans cet établissement public leur ayant été interdite jusqu'en 1897. Elles avaient, en outre, la possibilité de peindre des nus à partir de modèles masculins, preuve d'un laxisme intolérable aux yeux des instances officielles. Afin d'économiser de l'argent aux contribuables en décourageant l'inscription d'étudiants étrangers, l'École des beaux-arts imposait, de surcroît, à ses candidats une épreuve de langue française réputée difficile, ce qui fit que l'Académie Julian attira un grand nombre d'étudiants venus de tous les pays d'Europe aussi bien que du continent américain. Enfin, l'Académie accueillait non seulement les artistes professionnels, mais aussi les amateurs compétents désireux de perfectionner leur art, et à ce titre, là aussi, des femmes plutôt issues de la bourgeoisie.
Par la qualité de ses enseignants, l'Académie Julian acquit rapidement une certaine renommée. Elle put ainsi, à partir de 1903, présenter ses élèves au prix de Rome tout en servant de tremplin à ceux qui ambitionnaient d'exposer dans les Salons ou de se lancer dans une carrière artistique. La discipline n'était pas toutefois son point fort. Les étudiants, le plus souvent livrés à eux-mêmes, se faisaient remarquer par leurs canulars et leurs défilés dans les rues de Paris, les scandales se succédant jusqu'en pleine Belle Époque. Cela n'empêcha pas un groupe de jeunes peintres rebelles de devenir célèbre sous le nom de Nabis dès 1888-1889. D'autres grands noms de la peinture restent associés à l'Académie Julian, entre autres ceux d'Albert André, Marcel Baschet, André Favory, Léon Bakst, Pierre Clayette, Claude Schürr, Jean Dubuffet, Marcel Duchamp, Jacques Villon, Édouard Vuillard et Henri Matisse.
Après la mort de Rodolphe Julian en 1907, son épouse et ancienne élève Amélie Beaury-Saurel continue de s'occuper seule des Académies. Elle confie celle de la rue du Dragon à son neveu Jacques Dupuis. Il meurt en 1916 et c'est son frère Gilbert Dupuis qui reprend la direction de cette succursale. Amélie meurt en 1927 et les ateliers situés galerie Montmartre sont fermés en 1929 pour travaux.
Ce qui reste de l'Académie Julian est fermé pendant la Seconde Guerre mondiale et deux de ses ateliers vendus en 1946. Le reste rouvre le sous l'initiative d'André Del Debbio et Cécile Beldent, laquelle est la dernière propriétaire et directrice de l'atelier rue de Berri. Fin 1949, le phare de Honfleur, désaffecté, est acheté pour recevoir les boursiers de l'Académie. Les studios de la rue du Dragon sont rachetés à André Corthis, nièce de Rodolphe Julian qui avait hérité en 1927 de l'Académie, par Guillaume Met de Penninghen et Jacques d’Andon en 1959. Ils sont ensuite intégrés à l'Atelier Penninghen pour devenir l'École supérieure d'arts graphiques Penninghen en 1968. Les ateliers de la rue de Berri sont dirigés par Cécile Beldent, avec André Del Debbio, jusqu'en mars 1974, date de leur expropriation par des promoteurs. Un nouvel espace, plus petit, est alors ouvert au 28 boulevard Saint-Jacques. Del Debbio a dirigé, à partir de cette date, l'Académie Julian-Del Debbio, en professant la sculpture et le dessin avec modèles vivants. L'Académie Julian fait maintenant partie de l'ESAG Penninghen.
L'histoire de l'Académie Julian a été jusqu'ici relativement peu étudiée en France. Aucun dossier d'artiste n'a été conservé, et seulement une partie des registres existe encore : ceux de la section des hommes, couvrant la période 1870-1932 et ceux de la section des femmes, période 1880-1907, consultables aux Archives nationales.
L'atmosphère régnant dans cette école paraît avoir été joyeuse, si l'on en juge par ce passage d'un compte-rendu du Carnaval de Paris de 1888 dans le Journal des débats :
« Parmi les groupes de masques, le plus original était celui des élèves de l'atelier Julian, du faubourg Saint-Denis . Ces jeunes gens, vêtus de la blouse d'atelier et dont quelques-uns portaient comme enseignes des châssis de peintres cloués au bout de longs bâtons, formaient un chœur et un orchestre, et parodiaient les airs de tous les répertoires. Ils se sont rendus devant le groupe de la Danse de Carpeaux, à l'Opéra, et ont entonné des chants avec accompagnement de bigophones en carton. »
En 2015, les archives de l'académie Julian (période 1868-1905) sont léguées aux Archives nationales.
Liste des professeurs et des élèves de l'Académie Julian en ligne
Notes et références
↑Michel Ragon, Encyclopédie de poche : Peinture Sculpture Architecture, éditions de la Grange-Batelière, Paris, 1962, p. 409.
↑ (en) Michael Grauer, Rounded Up in Glory : Frank Reaugh, Texas Renaissance Man, Denton, Texas : University of North Texas Press, 2016, p. 60 (en ligne).
↑(en) David Bernard Dearinger, Painting and Sculpture in the Collection of National Academy of Design, Hudson Hills, , 672 p. (ISBN978-1-5559-5029-3, lire en ligne), p. 441
Martine Hérold, L’Académie Julian a cent ans, 1968
(en) Catherine Fehrer, « New Light on the Académie Julian and its founder (Rodolphe Julian) », in La Gazette des Beaux-Arts, mai-.
(en) Catherine Fehrer, The Julian Academy, Paris, 1868-1939 : spring exhibition, 1989, essays by Catherine Fehrer ; exhibition organized by Robert and Elisabeth Kashey, New York, N.Y. (21 E. 84th St., New York) : Shepherd Gallery, vers 1989 .
Larcher, Albert, Revivons nos belles années à l'Académie Julian 1919-1925, chez l'auteur, Auxerre, 1982.
(en) « Women at the Académie Julian in Paris » in The Burlington Magazine, Londres, CXXXVI, .
(en) Gabriel P. Weisberg et Jane R. Becker (editors), Overcoming All Obstacles : The Women of the Académie Julian, Dahesh Museum, New Brunswick, Rutgers University Press, New Jersey, 1999.
Denise Noël, « Les femmes peintres dans la seconde moitié du XIXe siècle », in Clio, 2004
Samuel Montiège, L'Académie Julian et ses élèves canadiens. Paris, 1880-1900, 2011.
Gabriel P. Weisberg, Viviane Guybert, « L'Académie Julian au XIXe siècle », in Univers des Arts, Salon 2012, Société des Artistes français, hors-série numéro 21, , p. 12-27.
Marie-Claire Courtois, « Marie Bashkirtseff », in Univers des Arts, hors-série no 12.