Dans cet article, nous explorerons le monde fascinant de Buddhaghosa, en analysant son impact et sa pertinence dans divers contextes. De son origine à son évolution, nous approfondirons les aspects les plus pertinents liés à Buddhaghosa, offrant une vision holistique qui permet au lecteur de comprendre son importance aujourd'hui. À travers la recherche et l’analyse critique, nous découvrirons les multiples facettes qui font de Buddhaghosa un sujet d’intérêt pour différents domaines d’étude. De même, nous examinerons son lien avec d'autres sujets et événements pertinents, fournissant une perspective complète qui enrichira les connaissances sur Buddhaghosa.
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Buddhaghosa est un moine bouddhiste, érudit, philosophe et grand commentateur de textes bouddhistes, actif au début du Ve siècle. Buddhaghosa signifie « la voix de Bouddha », traduit en chinois par Juéyīn 觉音. Né sans doute en Inde, il vécut longtemps au Sri Lanka, où il rédigea de nombreux commentaires palis du Tipitaka ainsi que leur synthèse, le Visuddhimagga, œuvre fondamentale pour les écoles du bouddhisme theravada.
Nous n'avons que des informations limitées, et parfois contestées, sur la vie de Buddhaghosa. Les sources en sont les brefs prologues et épilogues de ses propres œuvres ; des détails sur sa vie rapportés au chapitre 37 du Culavamsa, une chronique cinghalaise rédigée vers le XIIIe siècle ; ainsi qu'une biographie encore plus tardive, le Buddhaghosuppati (« Développement de la carrière de Buddhaghosa »). Finalement, nous avons différents comptes-rendus de sa vie, mais qui ne concordent pas et dont aucun ne peut être daté avant le XIIIe siècle.
Selon le Mahāvaṃśa (dont le Culavamsa fait partie) et la légende, Buddhaghosa naquit dans une famille brahmane de la région de Bodh Gaya, en Inde. Il aurait été un excellent connaisseur du système de Pâtanjâli. Il maîtrisa très jeune les Védas et parcourut l'Inde en pratiquant le débat philosophique.
Une défaite au cours d'un débat contre un moine bouddhiste du nom de Revata l'aurait amené à entrer dans le sangha bouddhiste afin d'en apprendre plus sur cette doctrine. Il reçut son nom de moine, Buddhaghosa (Voix du Bouddha — l'éveillé) à cause de sa voix sonore et de ses talents rhétoriques. Il aurait alors rédigé différents traités qui ne nous sont pas parvenus, avant de suivre le conseil de Revata, qu'il avait choisi pour maître, qui lui suggérait de se rendre à Sri Lanka pour y chercher les commentaires, devenus introuvables en Inde, de textes du canon bouddhique,. Ces commentaires avaient été transférés à Sri Lanka au IIIe siècle av. J.-C., traduit du pâli en singhalais, et ensuite conservés au Mahâvihâra (le « Grand Monastère ») qui se trouvait dans la capitale, Anurâdapura.
Sur cette île, il aurait trouvé les commentaires en singhalais et les aurait étudiés, sous la direction du moine et érudit Sanghapâla,. Puis il demanda l'autorisation de synthétiser ces commentaires en un seul ouvrage qu'il rédigerait en pāli, la langue du Tipitaka. Mais les moines l'auraient d'abord mis à l'épreuve en lui demandant d'exposer le dharma à partir de deux strophes tirées du canon. Sur quoi, Buddhaghosa composa le Visuddhimagga (La Voie de la Pureté), son œuvre la plus célèbre. S'inclinant devant son expertise et sa maîtrise des textes, les moines l'auraient alors autorisé à consulter tous les textes, tant du canon que les commentaires.
À cela, la légende ajoute que des divinités cachèrent à deux reprises l'ouvrage terminé, obligeant son auteur à recommencer son travail. Mais quand elles lui rendirent les deux premières versions, les trois textes se révélèrent identiques.
Après quoi, Buddhaghosa se retira au « Monastère de la Bibliothèque » pour y traduire dans le calme les commentaires cinghalais en pāli. Les maîtres de la tradition considérèrent que le résultat avait la même valeur que les textes originaux. Une fois sa tâche achevée, Buddhaghosa retourna en Inde pour aller en pèlerinage à Bodh Gaya.
L'attribution des commentaires à Buddhaghosa reste une question disputée dans la recherche. On peut cependant donner une liste de textes qui sont probablement de lui, et une autre liste dont l'attribution est plus discutable. Mais quels qu'en soient les auteurs, ces textes ont eu une influence profonde sur la doctrine du bouddhisme Theravada au Sri Lanka tel que nous le connaissons aujourd'hui, ainsi que dans toute l'Asie du Sud-Est,.
Le Visuddhimagga (la « Voie de la Pureté ») constitue indéniablement le principal ouvrage de Buddhaghosa, mais aussi la plus grande synthèse de la pensée du bouddhisme Theravada jamais écrite, et qui a eu un impact durable sur la tradition. Divisé en trois parties — moralité (sila), absorption méditative (samadhi) et sagesse (prajna) — le Visuddhimagga résume le contenu du tipitaka pâli. La probabilité que Buddhaghosa en soit l'auteur est élevée.
Parmi les textes dont l'attribution à Buddhaghosa est probable, on mentionnera les commentaires sur les grandes divisions de la corbeille des sûtras (Sutta Pitaka), à savoir le Sumaṅgavilâsini, commentaire du Dîgha Nikâya; Papañcasûdani, commentaire du Majjhima Nikâya; Sâratthappakâsini, commentaire du Saṁyutta Nikâya; Manorathapûrani, commentaire de l' Aṅguttara Nikâya. À quoi on peut ajouter le Paramatthajotikâ, commentaire du Khuddakapâṭha et des commentaires sur les livres de l'Abidharma.
Selon Buswell et Lopez, les commentaires des quatre nikâyas sont sans doute de lui, mais les autres ouvrages qu'on lui attribue sont vraisemblablement plus tardifs et dus à ce que l'on pourrait appeler l'« école de Buddhaghosa ».
Au XIIe siècle, le moine singhalais Sāriputta Thera (en) devint le principal érudit du Theravada à la suite de la réunification de la communauté monastique singhalaise par le roi Parakramabahu I. Sariputta incorpora de nombreuses œuvres de Buddhaghosa dans ses propres commentaires. Au cours des années suivantes, de nombreux moines de tradition Theravada en Asie du Sud-Est demandèrent l'ordination ou la réordination au Sri Lanka en raison de la réputation de la lignée singhalaise Mahavihara pour sa pureté doctrinale et son érudition. Il en résulta la diffusion des enseignements de la tradition Mahavihara - et donc de Buddhaghosa - à travers le monde Theravada. Les commentaires de Buddhaghosa devinrent ainsi le standard de compréhension des textes Theravada, et Buddhaghosa l'interprète définitif de la doctrine Theravada.
L'histoire de sa vie fut racontée, sous une forme probablement exagérée, dans une chronique pali connue sous le nom de Buddhaghosuppatti, ou Le développement de la carrière de Buddhaghosa. Malgré la croyance générale selon laquelle il était indien de naissance, il est possible qu'il ait été revendiqué plus tard par les Môns de Birmanie dans une tentative d'affirmer leur primauté sur le Sri Lanka dans le développement de la tradition Theravada (certains spécialistes pensent que les archives Môn font référence à un autre personnage, mais dont le nom et l'histoire personnelle seraient similaires à ceux du Buddhaghosa indien).
FInalement, les œuvres de Buddhaghosa jouèrent probablement un rôle important dans la renaissance et la préservation de la langue pali en tant que langue scripturaire du Theravada, et en tant que lingua franca dans l'échange d'idées, de textes et d'érudits entre le Sri Lanka et les pays Theravada de l'Asie du Sud-Est continentale. En Inde, de nouvelles écoles de philosophie bouddhique (comme le Mahayana) émergeaient, beaucoup d'entre elles utilisant le sanskrit classique à la fois comme langue scripturaire et comme langue du discours philosophique. Les moines Mahavihara tentèrent peut-être de contrer la croissance de ces écoles en mettant l'accent sur l'étude et la composition en pali, ainsi que sur l'étude de sources secondaires tombées en désuétude et disparues en Inde, comme en témoigne le Mahavamsa.
Les premières indications de cette résurgence de l'utilisation du pali comme langue littéraire son visibles dans la composition du Dipavamsa et du Vimuttimagga, tous deux légèrement antérieurs à l'arrivée de Buddhaghosa au Sri Lanka. L'ajout des œuvres de Buddhaghosa, qui combinaient la filiation des plus anciens commentaires singhalais avec l'utilisation du pali, une langue partagée par tous les centres d'apprentissage Theravada de l'époque, donna une impulsion significative à la revitalisation de la langue pali et de la tradition intellectuelle Theravada, aidant peut-être l'école Theravada à survivre au défi posé par les écoles bouddhistes émergentes de l'Inde continentale.
Selon Maria Heim, il est « l'un des plus grands esprits de l'histoire du bouddhisme » et le philosophe britannique Jonardon Ganeri considère Buddhaghosa comme « un véritable innovateur, un pionnier et un penseur créatif »,.
Pourtant, selon Buddhadasa, Buddhaghosa était influencé par la pensée hindoue, et l'absence d'esprit critique vis-à-vis du Visuddhimagga aurait même entravé la pratique d'un bouddhisme authentique,.