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La Romanche est un torrent puis une rivière du sud-est de la France, dans les deux départements des Hautes-Alpes et de l'Isère, dans les deux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle prend sa source au glacier de la Plate des Agneaux, dans la partie nord du massif des Écrins, et conflue dans le Drac, en rive droite, entre Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset, au sud de Grenoble. Elle est donc un affluent secondaire de l'Isère et un affluent tertiaire du fleuve le Rhône.
De 78,3 km de longueur, la Romanche prend sa source sur la commune de Villar-d'Arêne à 2 000 m d'altitude, et traverse celle de La Grave dans les Hautes-Alpes, puis celles du Bourg-d'Oisans, de Livet-et-Gavet, de Vizille et de Champ-sur-Drac en Isère.
La Romanche conflue en rive droite du Drac, entre les deux communes de Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset, à 257 m d'altitude
Il s'agit d'un torrent alpin dont le lit est préservé dans les Hautes-Alpes car il s'y situe en majorité dans le parc national des Écrins, mais dont le cours inférieur est relativement artificialisé. En effet, son cours est barré plusieurs fois par des barrages formant des retenues (comme le lac du Chambon) avant d'être en partie canalisé afin de contourner des zones habitées (plaines du Bourg-d'Oisans et de Vizille) et de servir de moyen de production d'énergie hydraulique pour des usines de Livet-et-Gavet, désormais transformé par la centrale hydroélectrique de Romanche Gavet. La Romanche a créé, au fil des millénaires, une vallée très encaissée (entre sa source et la plaine du Bourg-d'Oisans, et entre le site de Rochetaillée et son confluent avec le Drac). Au Moyen Âge, la Romanche avait formé un lac naturel autour du Bourg-d'Oisans, qui s'appelait à l'époque Saint-Laurent du Lac.
Dans les deux départements des Hautes-Alpes (deux communes) et de l'Isère, la Romanche traverse les seize communes suivantes, de l'amont vers l'aval, de Villar-d'Arêne (source), la Grave, Mizoën, les Deux Alpes, le Freney-d'Oisans, Auris, le Bourg-d'Oisans, Livet-et-Gavet, Séchilienne, Saint-Barthélemy-de-Séchilienne, Saint-Pierre-de-Mésage, Vizille, Notre-Dame-de-Mésage, Montchaboud, Champ-sur-Drac, Varces-Allières-et-Risset (confluence).
Soit en termes de cantons, la Romanche prend source dans le canton de Briançon-1, traverse le canton de l'Oisans-Romanche , et conflue dans le canton du Pont-de-Claix, dans les arrondissements de Briançon et de Grenoble, et dans les intercommunalités communauté de communes du Briançonnais, CC de l'Oisans et Grenoble-Alpes Métropole.
La Romanche a donné son hydronyme au canton de l'Oisans-Romanche. De plus l'Oisans, nom du bassin versant de la Romanche, a donné son hydronyme aux quatre communes de Clavans-en-Haut-Oisans, le Freney-d'Oisans, Saint-Christophe-en-Oisans et le Bourg-d'Oisans.
Le bassin versant de la Romanche s'appelle l'Oisans. La Romanche traverse neuf zones hydrographiques,.
C'est le Symbi ou syndicat mixte des bassins hydrauliques de l'Isère qui s'occupe de fédérer les aménagements sur la Romanche.
Dans les gorges de la Romanche est possible lire l'histoire géologique et voir l'alternance des schistes cristallins aux schistes amphiboliques, micacés, sériciteux, talqueux, ou encore aux schistes chloriteux.
La Romanche a cinquante-huit affluents référencés dont les principaux sont le Vénéon et l'Eau d'Olle :
Les principaux autres affluents sont :
Donc le rang de Strahler de la Romanche est de six par le Vénéon ou le Ferrand.
Son régime hydrologique est dit nival.
Le module de la Romanche a été calculé durant une longue période de 59 ans au Bourg-d'Oisans (1951-2009). Il se monte à 37,4 m3/s pour une surface de bassin versant de 1 000 km2, soit 80 % de la totalité du bassin.
La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit typiques d'un régime nival, avec des hautes eaux de printemps-été dues à la fonte des neiges et portant le débit mensuel moyen au niveau de 64 à 87,4 m3/s de mai à juillet inclus (avec un maximum en juin encore très sensible en juillet), suivies d'une baisse progressive aboutissant à un long étiage d'automne-hiver, de novembre à fin mars-début avril, entraînant une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à un minimum de 12,6 m3/s au mois de janvier.
À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 8 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui reste encore appréciable.
Les crues peuvent être très importantes. En effet, le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 190 et 260 m3/s. Le QIX 10 se monte à 300 m3/s. Quant aux QIX 20 et QIX 50, ils valent 340 m3/s et 390 m3/s. le QIX 100 n'a pas encore pu être calculé vu la durée d'observation de 64 ans.
Le débit instantané maximal enregistré au Bourg-d'Oisans est de 310 m3/s le . Le débit journalier maximal est aussi de 310 m3/s le . La hauteur maximale instantanée n'est pas communiquée.
La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 1 218 millimètres annuellement, ce qui est très élevé et résulte des précipitations abondantes sur les hautes montagnes des Alpes, mais est tout à fait normal dans cette région. Le débit spécifique (Qsp) atteint 38,4 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Plusieurs ouvrages de production d'énergie hydraulique sont aménagés sur son parcours, dont :
D'autres ouvrages de moindre ampleur jalonnent le cours d'eau. Certains barrages ont été arasés comme celui de Séchilienne en 2018.
Dans le Moyen Âge, de nombreux lacs importants se sont formés successivement dans la plaine du Bourg-d'Oisans à la suite d'éboulements bloquant le cours d'eau à hauteur du torrent de l'Infernet, sur la commune de Livet-et-Gavet. Après quelques années d'existence, un de ces lacs s'est rompu, ce qui a entraîné l'Inondation de Grenoble en 1219, une inondation de type torrentiel dans la vallée jusqu'à Grenoble. Aujourd'hui encore, face aux éboulements réguliers de la chaîne de Belledonne dans ce secteur, la menace plane d'un scénario identique. Ce scénario pourrait aussi se reproduire un peu plus en aval du torrent de l'Infernet, cette fois-ci au niveau d'une zone d'éboulement appelée Ruines de Séchilienne.
Cette rivière fut peinte à plusieurs reprises par différents artistes de montagne. Ainsi, le peintre Charles Bertier réalisa en 1894 deux huiles sur toiles l'incluant : Vallée de la Romanche au Pied-du-Col et Les Fréaux près de La Grave.
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