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Le protocole de paix Boxer, connu des chinois sous le nom de traité de l'année Xinchou (辛丑条约 / 辛丑條約, ), est un traité mettant fin à la « révolte des Boxers » et signé le entre l'Empire chinois de la dynastie Qing, et une coalition de nations étrangères colonisatrices de la Chine que ces derniers nomment l'Alliance des huit nations. Il fait partie des traités inégaux négociés par Lǐ Hóngzhāng (李鸿章) pour l'empereur Guangxu avec des pays étrangers.
Il sanctionne durement la défaite de la Chine, sur le plan financier (indemnité de guerre), sur le plan commercial (concession d'un certain nombre de points sécurisant l'accès à la mer, amélioration de la navigabilité des fleuves), sur le plan militaire (interdiction d'importer des armes, destruction des forts de Taku…), mais aussi sur le plan symbolique (punitions des coupables, « missions de repentance » en Allemagne et au Japon, construction de monuments expiatoires…).
Le poids de ces sanctions et leur caractère humiliant, venant après une longue suite de défaites, va contribuer à accélérer la mutation de la Chine vers une société plus moderne.
Dans les pays occidentaux, ce traité est également connu sous le nom de « traité de 1901 », ou d'« accord de paix entre les grandes puissances et la Chine ». Mais le nom complet de ce protocole de paix est : « protocole final pour le règlement des désordres de 1900 entre l'Autriche-Hongrie, la Belgique, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Russie, l'Espagne, les États-Unis et la Chine ». Cette désignation officielle reflète son caractère de protocole diplomatique plutôt que celui d'un traité de paix à proprement parler.
En Chine, on le connaît sous le nom de traité de Xinchou (辛丑条约 / 辛丑條約, , ou 辛丑合约 / 辛丑合約, ) ou traité de l'année Xinchou des différentes nations (辛丑各国和约).
Le protocole de paix Boxer est signé le dans la légation espagnole de Pékin. Le prince Qing et Li Hongzhang signèrent le protocole au nom de la Chine. Alfons Mumm (baron von Schwarzenstein), Ernest Mason Satow et Komura Jutaro signèrent respectivement au nom de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, et du Japon.
Après leur victoire lors de la guerre des Boxers de 1900, les membres de l’Alliance des huit nations s'accordent d'abord difficilement, puis entament les pourparlers avec la Chine, et les termes sont formalisés et acceptés le .
Les puissances étrangères obtiennent :
Le protocole est signé, les troupes étrangères se retirent, « à l'exception de celles prévues à l'article 7 », et l’impératrice douairière Cixi revient à Pékin en .
Les finances chinoises sont de nouveau mises à mal par l'indemnité extrêmement lourde prévue par le traité.
Le contrôle sur la Chine est renforcé : la Chine n’aura pas le droit d’importer des armes pendant deux ans. Un quartier des légations mieux protégé ainsi qu'un ministère des Affaires étrangères — sous tutelle étrangère et avec préséance sur les autres ministères — sont mis en place.
Cet événement va renforcer la décentralisation du pouvoir vers les provinces de Chine : Li Hongzhang et Yuan Shikai avaient en effet dans leurs provinces respectives de puissantes forces armées, l'Armée du nord-ouest et la Nouvelle Armée, qui seront plus tard fusionnées sous la seule responsabilité de Yuan Shikai après la mort de Li Hongzhang.
Cette défaite a montré une fois de plus la supériorité militaire des armées occidentales ou occidentalisées (celle du Japon).
Il s'ensuivra une série de réformes touchant l'armée et l'éducation en Chine, ainsi que les premières élections démocratiques.
Par l'insatisfaction engendrée au niveau de la population, la révolte des Boxers et son issue malheureuse pour la Chine fut une étape supplémentaire vers la fin de la dynastie Qing et l'avènement de la République de Chine.
Protocole de paix Boxer (Wikisource)