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Rendre le peuple meilleur |
Fondation |
Association fondée le 9 juin 1843, elle a comme devise : « Aide-toi et le ciel t’aidera ». |
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Type |
Association/Société |
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Siège |
Maison Ludger-Duvernay, 82, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, Canada |
Pays | |
Coordonnées | |
Langue |
Français |
Fondateur | |
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Présidente |
Marie-Anne Alepin |
Personnes clés |
Martin Gélinas, Directeur général |
Affiliation |
Société Saint-Jean-Baptiste |
Site web |
La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) est une organisation québécoise fondée par le journaliste Ludger Duvernay le , sous le nom initial de l'Association « Aide-toi et le ciel t'aidera ».
Ludger Duvernay, à l’origine de la SSJB commença sa carrière de journaliste au Spectateur Canadien en 1813. C’est là qu’il entra en relation avec Henri Mézière. Ce canadien, journaliste de la Gazette de Montréal de Fleury Mesplet, était passé au service de la France, au nom de ses idéaux républicains, de 1793 à la chute de Napoléon en 1815. Revenu au Canada, Mézière y diffusa l’idéologie républicaine « jacobine »,. Duvernay a gardé une certaine marque républicaine et révolutionnaire qui va marquer les origines de la SSJB.
Alors que la tension monte régulièrement entre la chambre d’Assemblée du Bas-Canada, où la majorité est entre les mains du Parti patriote, et la minorité dite « bureaucrate », appuyée sur l’administration et le pouvoir colonial, éclate, en 1830, la révolution à Paris (Trois Glorieuses) qui renverse les Bourbons. L’agitation pré-révolutionnaire avait été stimulée par une organisation d’opposition appelée Aide toi et le ciel t’aidera, fondée en 1827. Ludger Duvernay, alors directeur de la Minerve, marqua son soutien à cette révolution parisienne en réunissait des fonds canadiens qui furent envoyés à Paris pour le secours des victimes des combats,. Cette initiative rapproche Duvernay des réseaux républicains français, ceux du banquier Jacques Laffitte et du poète Pierre-Jean Béranger par l’intermédiaire d’expatriés ou exilés français rayonnant vers le Bas-Canada à partir des États-Unis,.
Le durcissement de la confrontation entre le Parti patriote et les autorités coloniales au Bas-Canada à partir de 1832 pousse les Patriotes à rechercher des formes d’affirmation symboliques nationales et républicaines à opposer au pouvoir impérial. Cette année, Ludger Duvernay et Daniel Tracey, sortant de prison, sont ovationnés par plusieurs milliers de sympathisant qui arborent pour la première fois le drapeau patriote en chantant la Marseillaise.
Sur cet élan, en 1834, Ludger Duvernay, associé notamment au libraire Édouard-Raymond Fabre (importateur de livres français) et au patriote irlandais Edmund Bailey O’Callaghan, donne naissance à une association, répondant au nom d'« aide toi et le ciel t’aidera », origine de la SSJB. Il y a assurément ici une inspiration des usages irlandais, organisés autour de la fête de Saint-Patrick, qui se répand au Bas-Canada avec l’immigration irlandaise. C’est en effet une célébration, la fête de Saint-Jean-Baptiste, « patron des Canadiens » (équivalent de Saint-Patrick), qui servira de prétexte à l’action de la société. À l'instar des autres sociétés nationales (anglaise, irlandaise, écossaise, allemande), l’Aide toi fut établie dans le but de stimuler le sentiment de solidarité nationale des Canadiens et de promouvoir tous les progrès de la nation canadienne-française mais sur une base qui restait ouverte aux individus d’autres origines.
Aide-toi le ciel t’aidera a initialement pour siège la librairie Fabre de Montréal, partenaire de la librairie Bossange de Paris, dont le propriétaire a participé à la révolution de 1830,. La librairie Fabre est aussi le siège d’un club parallèle des amis de Pierre Jean de Béranger, se consacrant à la diffusion et à l’adaptation de ses œuvres républicaines au Canada. Ces entreprises concourent à la politisation de la population alors que la tension monte entre les partisans de Louis-Joseph Papineau et le parti bureaucrate.
De 1834 à 1837, l’Aide toi le ciel t’aidera fonde ainsi, par ses banquets annuels, la tradition d’une fête nationale des Canadiens, sur la base d’une ancienne festivité populaire. Les membres se réunissent autour d’un consensus républicain, les Canadiens-français et ceux qui veulent former avec eux une nation politique au Bas-Canada : Les banquets sont entrecoupés de discours et d’hymnes où se mêlent éloges de la nation, de l’idéal républicain, des apologies du Parti patriote et des liens avec les Révolutions américaine et française ainsi qu’avec la cause irlandaise.
Les affrontements de 1837-1838 transporteront les célébrations de la société aux États-Unis durant l’exil de Ludger Duvernay et de nombre de Patriotes membres de l’Aide-Toi, entre 1837 et 1843.
La défaite des Patriotes va changer la coloration idéologique de la Société qui prend sont nom définitif de Société de Saint-Jean-Baptiste, en 1844. L’idéal de mobilisation populaire au service du commun se maintient mais réinterprété par les tendances idéologiques qui vont successivement marquer le Bas-Canada et plus largement le Canada-français : réformisme, libéralisme, conservatisme etc.
La société a obtenu que le 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste, soit déclaré fête nationale des Canadiens français en 1922.
Au cours de son histoire, l'organisation s'est investie dans toutes les sphères de la vie collective des Bas-Canadiens français, qui plus tard se diront « Canadiens français » et, finalement, « Québécois ». La société a, entre autres, joué un rôle déterminant dans la création de l'École des beaux-arts de Montréal, l'École des hautes études commerciales de Montréal, le Monument-National, et la Société nationale de fiducie. En 1899, elle crée la Caisse nationale d'économie et contribue à la mise sur pied de la Chambre de commerce de Montréal. La société a aussi créé plusieurs organismes pour aider sa mission, notamment la Fondation du prêt d'honneur (en 1944) et la Fondation J.-Donat-Langelier (en 1988).
Tôt dans son histoire, la société adopte la feuille d'érable comme emblème et se fait même le promoteur d'un hymne national canadien-français, qui deviendra le Ô Canada.
De nombreuses branches de la SSJB ont été créées par les Canadiens-Français, principalement au Québec, mais aussi dans les provinces anglophones du Canada et aux États-Unis. Par exemple, le premier chapitre de la SSJB en Alberta a été fondé en 1885 à Saint-Albert et Edmonton a vu son premier chapitre fondé le ,.
Dans un contexte général de montée de l’antisémitisme au Canada (en), certaines sections de la SSJB ont soutenu un mouvement de grève contre l’embauche d'un interne juif, le Dr Sam Rabinovitch, à l’hôpital Notre-Dame à Montréal en 1934. Ce conflit s’inscrit dans un contexte de forte influence du clergé catholique qui contestait l’influence des laïcs dans les institutions universitaires et les hôpitaux qui en dépendaient. Bien que le mouvement de grève obtînt la démission du Dr Rabinovitch, il échoua à obtenir l’exclusion des juifs à l'Université de Montréal. L’épisode montre l’influence acquise durant les années 1930, en pleine crise économique, par le clergé et ses partisans dans la société québécoise, y compris à la SSJB, mais aussi ses limites.
Depuis 1977, le 24 juin a été déclaré jour de la Fête nationale du Québec.
En 2005, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal compte 14 sections dans la grande région de Montréal. Les sociétés sont associées au Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ) qui, de son côté, fédère 14 sociétés Saint-Jean-Baptiste ou sociétés nationales affiliées dans le reste du Québec.
Le fonds d'archives de la Société Saint-Jean-Baptiste-de-Montréal est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
C'est à Québec qu'a eu lieu la première prestation du Ô Canada en 1880. Auparavant, la chanson Un Canadien errant (1842) avait chanté l'exil de la Rébellion des Patriotes, parmi laquelle il y avait de nombreux membres de la SSJB.
En , la Société rend public Ô Kébèk, une proposition d'hymne national québécois. La chanson a été réalisée et cointerprétée par Raôul Duguay.
La mission de la Société Saint-Jean-Baptiste se décline à travers les points suivants :
Au fil du temps, la Société Saint-Jean-Baptiste a initié plusieurs projets importants pour le Québec :
La Société organise des activités à l'occasion de plusieurs journées nationales annuelle, dont :
La Société remet annuellement des prix pour de nombreux accomplissements méritoires.
En 2022, la SSJB a remis un prix citron au Canadien national pour son non respect de la langue française au Québec.
La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal se divise en 18 sections qui occupent chacune une partie du territoire du Grand-Montréal. Les sections sont formées d'un exécutif de section.
Les sections sont les suivantes :
La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est administrée par son Conseil général. Cette instance compte quinze postes, dont cinq sont réservés à des personnes ayant occupé la présidence la Société.
Le conseil jeunesse est un comité d’action qui sert à promouvoir les objectifs de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal chez la jeunesse québécoise.
La commission des présidents et présidentes est constituée des présidents de chaque section. Elle constitue un comité consultatif du conseil général.
La Fondation pour la langue française
Comité de la fête nationale
La Fondation Maurice-Séguin
Assurance Entraide