De nos jours, Bataille de Bakhmout est un sujet qui suscite l’intérêt de nombreuses personnes à travers le monde. Au fil du temps, Bataille de Bakhmout a acquis une grande pertinence dans divers domaines, de la politique à la science, en passant par la culture et la société en général. Son impact a été si important qu’il a suscité des débats, des controverses et des réflexions approfondies parmi les experts et les citoyens ordinaires. Dans cet article, nous analyserons le rôle que joue actuellement Bataille de Bakhmout et explorerons ses implications dans différents contextes.
Date |
Depuis le (1 an, 8 mois et 23 jours) |
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Lieu |
Bakhmout, oblast de Donetsk (Ukraine) 48° 35′ 42″ N, 38° 00′ 00″ E |
Issue |
À Bakhmout : victoire russe Autour de la ville : en cours |
Russie | Ukraine |
Evgueni Prigojine Dmitri Outkine Anton Yelizarov Alexeï Naguine † Vyacheslav Makarov † |
Oleksandr Syrsky Andriy Mikheichenko Oleksandr Tarnavsky Youri Bereza Pavlo Fedosenko |
Voir Forces en présences
Groupe Wagner 46 000 à 66 000 hommes, |
Voir Forces en présences
Entre 30 000 à 80 000 hommes, |
10 000 morts au moins (selon le Groupe Wagner) 20 000 à 30 000 morts ou blessés (selon des responsables occidentaux) 36 524 à 46 624 morts 65 670 blessés (selon l'Ukraine) |
23 000 morts 16 000 blessés (selon la Russie) |
4 000 civils tués au moins
1 journaliste (Arman Soldin) tué
Invasion de l'Ukraine par la Russie de 2022
Guerre du Donbass
Batailles
Offensive de Kiev (Jytomyr, Kiev)
Offensive du Nord (Tchernihiv, Soumy)
Campagne de l'Est (Donetsk, Louhansk, Kharkiv)
Campagne du Sud (Mykolaïv, Kherson, Zaporijjia)
Frappes aériennes dans l'Ouest de l'Ukraine
Guerre navale
Débordement
Massacres
Coordonnées | 48° 35′ 42″ nord, 38° 00′ 00″ est | |
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La bataille de Bakhmout est une série de combats opposant les Forces armées ukrainiennes aux Forces armées de la fédération de Russie, secondées jusqu'en juin 2023 par la société militaire privée Wagner , qui se déroulent à proximité et dans la ville de Bakhmout depuis 2022. Elle fait partie de la bataille du Donbass, offensive russe de la guerre russo-ukrainienne. Le groupe Wagner annonce la prise totale de la ville le 20 mai 2023, mais les combats continuent dans sa périphérie ouest, et s'intensifient à nouveau lors de la contre-offensive ukrainienne de 2023.
À la fin de l'année 2022, après les contre-offensives ukrainiennes de Kharkiv et de Kherson, le front de Bakhmout est l'une des rares lignes de front en Ukraine où la Russie demeure à l'offensive. Les attaques sur la ville s'intensifient en novembre 2022, les forces d'assaut russes étant alors renforcées par des unités redéployées du front de Kherson, ainsi que par des recrues nouvellement mobilisées. Une grande partie de la ligne de front se transforme dès lors en une guerre de tranchées positionnelle, les deux camps subissant de lourdes pertes sans faire d'avancées significatives. Les forces ukrainiennes sont forcés de se retirer lentement de la ville après une féroce bataille urbaine.
Le , Bakhmut est en grande partie capturée par les forces russes. L'armée ukrainienne revendique toujours le contrôle d'une petite bande de la ville proprement dite le long de l'autoroute T0504. Néanmoins, l'Ukraine lance des contre-attaques sur les flancs de la Russie, cherchant à encercler la ville. À peu près au même moment, le 25 mai, Wagner commence à se retirer de la ville pour être remplacé par des troupes russes régulières.
Bien qu'étant au départ une cible d'importance moyenne, Bakhmout devient un point central de la guerre russo-ukrainienne en raison de l'investissement très important des deux belligérants. Le front de Bakhmout est surnommé le « hachoir à viande » par certains analystes. L'intensité des affrontements dans le secteur est comparée aux batailles de la Première et de la Seconde Guerre mondiale,.
En 2014, dans le sillage de l'Euromaïdan et de l'annexion de la Crimée par le Russie, des troubles pro-russes dans l'est de l'Ukraine conduisent à un conflit armé dans le Donbass, jusqu'à atteindre la ville industrielle d'Artemivsk (renommée depuis en Bakhmout), cette bataille s'achevant par une victoire ukrainienne. Le conflit est gelé jusqu'à reprendre avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, provoquant une forte escalade de la guerre russo-ukrainienne. L'invasion provoque la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale,, avec plus de 6,5 millions d'Ukrainiens fuyant le pays et un tiers de la population déplacée,.
Le 8 mai, le gouverneur de l'oblast de Louhansk, Serhiy Haidaï, déclare sur sa chaîne Telegram que les Russes ne contrôlent que la moitié de la ville de Popasna, puis admet plus tard que les forces ukrainiennes se sont retirées de cette ville. Le 12 mai, les forces russes et de la république populaire de Louhansk (RPL) battent les forces ukrainiennes lors de la bataille de Roubijné et prennent le contrôle total de la ville, poursuivant leurs tentatives d'encercler Sievierodonetsk et Lyssytchansk, dans un second temps,. Le 17 mai 2022, les forces russes bombardent la ville et le site de production électrique Boudinok situé près de Bakhmout. Selon l'Ukraine, lors d'une attaque à la roquette russe, cinq bâtiments sont détruits et 5 personnes dont un enfant tués,.
Le , les forces russes poursuivent leur avancée à l'ouest et au sud de Popasna, dans le but de couper la route vers Sievierodonetsk,et percent vers Popasna. Le , ayant sécurisé leur route d'avance, elles tentent de pousser simultanément vers l'ouest en direction de Bakhmout et vers le nord pour couper les liaisons hors route vers Sievierodonetsk. Le , l'attaque depuis Popasna a pour objectif de couper la route entre les deux villes. Les forces ukrainiennes se replient pour assurer la défense de la ville. Le , lors d'une nouvelle offensive, les Russes parviennent à établir un poste de contrôle sur la route T1302, détruite par les forces armées ukrainiennes.
Le 3 juillet, les forces du groupe Wagner s'emparent d'un village à 12 km de Bakhmout. Après les batailles de Sievierodonetsk et Lyssytchansk début juillet, les forces russes et séparatistes capturent tout l'oblast de Louhansk et le champ de bataille se déplacé vers les villes de Bakhmut et Soledar. Le 25 juillet, les forces ukrainiennes se retirent de la centrale électrique de Vuhlehirska , ainsi que de la ville voisine de Novoluhanske, donnant aux forces russes et séparatistes un « petit avantage tactique » vers Bakhmut. Deux jours plus tard, le 27 juillet, le bombardement russe de Bakhmut a tué trois civils et en a blessé trois autres.
Groupe Wagner (50 000 hommes)
Après les contre-offensive de Kherson et de Kharkiv, en novembre 2022 et tandis que les combats deviennent plus intenses, plusieurs brigades sont repositionnées à Bakhmout. Les 17e, 24e, 28e, 46e, 57e, 61e et 63e brigade sont prélevées du front de Kherson.
Direction Général du renseignement (GUR) :
Corps des volontaires ukrainiens (transformé en la 67e brigade mécanisée en décembre 2022)
Sur les 73 000 habitants de Bakhmout avant le début de l'invasion russe de l'Ukraine, moins de 20 000 restaient dans la ville en .
Le 1er août, les forces russes lancent des attaques terrestres massives contre des localités au sud et au sud-est de Bakhmout. Le ministère russe de la Défense et les pages pro-russes de Telegram affirment que la bataille de Bakhmout a commencé,. Le front de Bakhmout est principalement défendu par la 58e brigade motorisée devant la ville, la 72e brigade mécanisée au sud et deux bataillons des 10e brigade d'assaut de montagne et 80e brigade d'assaut aérien au nord. Le lendemain, l'Ukraine signale une intensification des frappes aériennes et des bombardements russes sur Bakhmout, entamant une attaque au sol dans la partie sud-est de la ville. Le , les mercenaires du Wagner réussissent à percer les défenses ukrainiennes et à atteindre la rue Patricio Lumumba à la périphérie est de la ville. Dans les jours suivants, les forces russes continuent à pousser vers Bakhmout depuis le sud, l'état-major ukrainien déclarant le 14 août que les forces russes ont obtenu un « succès partiel » près de Bakhmout, mais sans donner de détails.
Le 21 septembre, des bombardements nocturnes dans le centre-ville provoquent la destruction par incendie du palais de la culture Martynov, où siégeait une organisation humanitaire. Lors de l'extinction de l'incendie, le service d'incendie local est bombardé, endommageant du matériel et blessant deux membres du service d'urgence de l'État. La nuit, un immeuble de cinq étages est partiellement détruit par les bombardements russes,. Une frappe de missiles russes le 22 septembre détruit le pont principal sur la rivière Bakhmouta qui traverse la ville, perturbant à la fois les déplacements des civils et la logistique militaire ukrainienne. Fin septembre, la 93e brigade mécanisée ukrainienne qui participait à la contre-offensive de Kharkiv est redéployé pour renforcer le flanc nord de la ville vers Bakhmuts'ke et Soledar.
Le 7 octobre, les forces russes avancent dans les villages de Zaïtseve et Opytne à la périphérie sud et sud-est de Bakhmout, tandis que le 10 octobre, le ministère britannique de la Défense affirme que les troupes russes se rapprochent de la ville,. Le 12 octobre, les forces russes revendiquent la prise d'Opytne, située à 3 km au sud de Bakhmout, et d'Ivanhrad. Le 23 octobre, dans la banlieue est, les troupes russes sont repoussées de 2 km lors d'une contre-attaque des forces armées ukrainiennes. Selon des sources ukrainiennes, une contre-attaque mineure lancée le 24 octobre chasse les forces russes de certaines usines en périphérie est de la ville, le long de la rue Patrice-Lumumba. Au cours du mois, la 30e brigade mécanisée relaie la 72e brigade mécanisée qui transférer vers Vouhledar.
En novembre 2022, la ville est détruite à 60 % et seuls dix à quinze mille civils y sont toujours présents. La bataille est l'une des plus intenses du front. Il s'agit d'une bataille de positions avec une forte présence de l'artillerie. C'est le groupe Wagner et non l'armée régulière qui combat côté russe. Selon des journalistes européens, des soldats inexpérimentés seraient envoyés en première ligne dans le but de repérer les positions ukrainiennes et de les frapper avec des tirs d'artillerie. L'intérêt stratégique de la poursuite des combats est faible selon des sources occidentales depuis la reprise d'Izioum par l'Ukraine en septembre, mais le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, souhaiterait une victoire russe pour, selon elles, « se mettre en avant ».
À la fin novembre, l'armée ukrainienne commence à transférer progressivement un grand nombre de brigade vers Bakhmut pour faire face aux assauts du groupe Wagner de plus en plus nombreux. La 53e brigade mécanisée est déployé dans la banlieue sud de la ville vers Opytne.
Les forces russes percent les lignes de défense le long du flanc sud de Bakhmout, en prenant les villages d'Andriivka, Ozarianivka et Zelenopillia, et en réalisant des avancées mineures à Opytne les 28 et 29 novembre. Le groupe Wagner attaque Kourdiumivka, adjacent à Ozarianivka, et certaines sources prorusses ont affirmé que le village avait été pris. Les forces russes attaquent dans le même temps les positions ukrainiennes au sud-est de Bakhmout. Le 3 décembre, Serhii Cherevatyi, porte-parole ukrainien du commandement opérationnel Est, décrit le front de Bakhmout comme « le secteur le plus sanglant, le plus cruel et le plus brutal de la guerre russo-ukrainienne jusqu'à présent », ajoutant que les Russes ont mené 261 attaques d'artillerie au cours de la seule journée écoulée. Le même jour, un membre de la Légion géorgienne déclare aux médias qu'un groupe de volontaires géorgiens a été encerclé lors d'affrontements près de Bakhmout. Le commandant a été blessé et cinq ou six volontaires, servant dans la 57e brigade ukrainienne, ont été tués, la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili exprimant peu après ses condoléances aux familles des soldats tués. Les 6 et 7 décembre, le ministère russe de la défense affirme que ses troupes, y compris les combattants Wagner, ont réussi à repousser les contre-attaques ukrainiennes au sud de Bakhmout. Le , des images montrent que la ville est détruite par les obus, et que les combats sont devenus une guerre de tranchées. À partir du mois de décembre, les ukrainiens déploient les 24e brigade mécanisée, 28e brigade mécanisée, 46e brigade aéromobile, 57e brigade motorisée, 60e brigade mécanisée, 61e brigade d'infanterie, 63e brigade mécanisée et 128e brigade d'assaut de montagne qui étaient utilisés lors de la contre-offensive de Kherson.
Le 9 décembre 2022, le président Volodymyr Zelensky accuse la Russie d'avoir « détruit » Bakhmout, la qualifiant de « nouvelle ville du Donbass que l'armée russe a transformée en ruines brûlées ». Petro Stone, ancien soldat et témoin oculaire de la bataille, a qualifié le front de Bakhmout de « hachoir à viande », affirmant que les Russes « couvraient Bakhmout de tirs 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ». Des soldats de la 24e brigade mécanisée ukrainienne relatent aux médias des engagements récents sur le champ de bataille, notamment une fusillade de plusieurs jours avec 50 soldats russes retranchés dans une ligne d'arbres où, à certains endroits, « nous n'étions séparés que de 100 mètres ». Les soldats ukrainiens affirment que les troupes russes de la ligne de front attaquaient souvent avec un faible soutien de chars, les combattants du groupe Wagner servant de troupes d'assaut principales et les « mobiks » (volontaires russes récemment mobilisés) sous-équipés tenant des positions défensives. Un artilleur ukrainien affirme que « 80 % de la population civile restante, qui survit dans des sous-sols et est approvisionnée par des camions d'épicerie mobiles qui entrent périodiquement dans la ville, est pro-russe ».
L'état-major ukrainien confirme des affrontements à Bakhmoutske et à Soledar, tout en affirmant avoir repoussé tous les assauts. Le 11 décembre, un pont ferroviaire sur l'autoroute E40 (M-03) au nord de Bakhmout est détruit ; les Russes accusent par la suite les Ukrainiens de l'avoir démoli afin d'entraver d'éventuelles avancées russes vers Sloviansk.
Le 17 décembre, des images de tranchées dans le centre-ville de Bakhmout apparaissent sur Internet, indiquant que les défenseurs ukrainiens se préparent au combat urbain dans la ville.
Les 18 et 19 décembre, les forces ukrainiennes, comprenant apparemment de l'infanterie à pied soutenue par des véhicules de ravitaillement tactique Wolfhound donnés par les Britanniques, contre-attaquent le long de la rue Fyodor-Maksimenko et repoussent les troupes de Wagner vers la périphérie est de la zone suburbaine au cours d'une bataille de rue « acharnée ». Pendant ce temps, la force opérationnelle conjointe de l'Ukraine déclare repousser quotidiennement « cinq à sept groupes d'infiltration russes » près de Bakhmout. Un commandant ukrainien déclare que l'abondance de la surveillance par drone permet aux forces ukrainiennes de répondre rapidement aux petits assauts russes dans la périphérie, tout en affirmant que la Russie ne contrôle pas la zone industrielle orientale de Bakhmout.
Les 20 et 21 décembre, le président Volodymyr Zelensky se rend à l'improviste sur le front de Bakhmout, y rencontre des soldats, remet des médailles et prononce un discours,. Pendant ce temps, de violents bombardements et des combats à la périphérie de Bakhmout se poursuivent alors que les forces russes tentent continuellement de briser les positions ukrainiennes retranchées sur les flancs de la ville. Les combattants de Wagner attaquent les bastions de Bakhmouts'ke (en), Pidhorodne et Klichtchiïvka, situés respectivement le long des flancs nord-est et sud-ouest de Bakhmout, tandis que les Ukrainiens continuent de tenir le nord d'Opytne, émoussant l'avancée de la Russie depuis le sud. Le 26 décembre, le gouverneur ukrainien de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, déclare que plus de 60 % des infrastructures de la ville ont été endommagées ou détruites.
Début janvier 2023, le rythme des combats et la cadence des tirs d'artillerie dans le secteur de Bakhmout augmentent considérablement, le journal The Kyiv Independent considérant que la bataille atteint « son point culminant ». Plus de vingt brigades ukrainiennes participent à la défense du secteur de Bakhmut.
Après une offensive locale début janvier 2023, les forces russes prennent la ville voisine de Soledar, située à 20 kilomètres au nord de Bakhmout, le 16 janvier 2023. Dans son compte rendu du 7 janvier, l'ISW considère que la prise de Soledar aiderait les forces russes à avancer sur la ville par le nord, même s'il estime qu'elles devraient prendre le contrôle de la route Siversk-Bakhmout, située à 7 kilomètres à l'ouest des positions russes près de Soledar, afin de couper les lignes d'approvisionnement des forces ukrainiennes vers Bakhmout,,. À partir de cette victoire, les Russes commencent leurs tentatives pour encercler Bakhmout par le nord et par le sud.
Le 20 janvier 2023, le ministère de la défense russe et les forces Wagner revendiquent la prise du village de Klichtchiïvka, situé à 9 kilomètres au sud-ouest de Bakhmout, sans que des sources indépendantes puissent confirmer cette affirmation,,. Le 31 janvier, les forces russes revendiquent la prise du village de Blahodatne, situé au nord de la ville.
Le 1er février, The New York Times rapporte que les Russes augmentent l'intensité des attaques sur la ville et ses environs. Le même jour, Denis Pouchiline, chef des forces séparatistes, affirme que la ville est « opérationnellement encerclée ».
Vers la mi-février, le grignotage effectué par l'armée russe et le groupe Wagner se poursuit, avec notamment la prise des villages de Paraskoviïvka, Krasna Hora puis Berkhivka, au nord de Bakhmout revendiquée par les mercenaires de Wagner et ainsi la coupure d'une ligne ferroviaire.
Au début du mois de mars 2023, la situation se dégrade fortement pour les défenseurs de la ville, les forces russes coupant peu à peu les routes menant à la ville,. Le 6 mars, Volodymyr Zelensky demande à l'état-major de « trouver les forces » pour défendre Bakhmout. Le 7 mars, le Groupe Wagner affirme contrôler la partie orientale de la ville après que les forces ukrainiennes ont fait sauter 2 ponts stratégiques et ont évacué l'est de la rivière Bakhmouta,.
Le lendemain, le président Zelensky refuse une nouvelle fois de faire évacuer Bakhmout, affirmant que sa chute pourrait provoquer la prise d'autres villes du Donbass, dont Sloviansk et Kramatorsk. Le même jour, Jens Stoltenberg n'exclut pas que la ville puisse tomber à court terme. Fin , la ville ne serait plus contrôlée qu’à un tiers par l’Ukraine d’après un conseiller à la présidence. L'armée ukrainienne affirme le « tenir » encore Bakhmout, dont le groupe Wagner revendique la prise « au sens légal » après en avoir conquis la mairie.
En avril 2023, selon John Kirby du département de la Défense des États-Unis, 10 000 soldats de Wagner seraient morts pendant l'offensive russe de l'hiver, essentiellement des anciens prisonniers « jetés dans les combats à Bakhmout sans entraînement ni commandement militaire suffisant ».
Le 19 avril, la ville de Bakhmout serait contrôlée à plus de 90 % par les forces armées russes, selon ces dernières. Le 5 mai, le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, annonce que, faute de munitions suffisantes, ses hommes quitteront leurs positions à Bakhmout le 10 mai en étant remplacés par des tchétchènes du bataillon Akhmat (forces spéciales de la Garde nationale russe). Le 8 mai, Evgueni Prigojine, déclare que des combats « féroces » se poursuivent à Bakhmout, précisant que ses troupes recevaient davantage de munitions après qu’il a menacé de les retirer des combats. Selon lui, les forces russes ont avancé de 130 mètres au cours de la journée écoulée. Il affirme que les troupes ukrainiennes ne contrôlent plus que 2,36 kilomètres carrés de la ville.
Le 9 mai, Jour de la Victoire en Russie, la ville n'est toujours pas totalement contrôlée par les forces russes.
Le 20 mai 2023, Evgueni Prigojine, chef du groupe Wagner, revendique la prise complète de la ville,,. Kiev dément la prise de la ville, évoquant cependant une situation « critique ». L'Ukraine affirme toujours contrôler « certaines installations industrielles et infrastructures de la zone ». Le 23 mai, selon le secrétaire du conseil de sécurité nationale ukrainien, Oleksiy Danilov, une partie de la ville assiégée de Bakhmout reste sous contrôle ukrainien. Il déclare sur CNN : « Si les Russes pensent avoir pris Bakhmout, je peux dire que ce n’est pas vrai ».
Le , le New York Times rapporte que la bataille de Bakhmout était presque terminée et que les forces russes contrôlaient la ville, et que les forces armées ukrainiennes tentaient de faire pression sur la ville depuis les flancs. Dans une vidéo publiée sur Telegram le 25 mai, Evgueni Prigojine annonce que le groupe Wagner entame son retrait de Bakhmout et commence à transférer certaines de ses positions à l'armée régulière russe et que ce mouvement se poursuivra jusqu'au 1er juin 2023.
Direction Général du renseignement (GUR) :
À partir du 10 mai, l’Ukraine plonge la Russie dans le « brouillard de guerre » pour préparer sa contre-offensive. En attendant le déclenchement annoncé d’une série d’attaques d’ampleur sur le front contre l’armée russe, l'armée et le gouvernement ukrainiens multiplient les opérations de désinformation et les signaux contradictoires destinés à aveugler l’adversaire. La 3e brigade d'assaut ukrainienne passe à l'offensive le 10 mai sur le flanc sud du front de Bakhmout et met en déroute deux compagnies de la 72e brigade de fusiliers motorisés russe et une compagnie d'assaut de Wagner. Les forces ukrainiennes reprennent une bande de 3 km de large et 2 km de profondeur. Cette poussée permet d'améliorer la position des défenseurs ukrainiens et leurs lignes d'approvisionnement.
Le 11 mai, les forces ukrainiennes avancent vers une université professionnelle dans le centre-ville. Wagner tient toujours plus de 80 % de la ville. Le 12 mai, le ministère de la Défense russe annonce un redéploiement d'unités (désigné comme un « mouvement vers des positions tactiques plus avantageuses ») dans la zone du réservoir de Berkhivs'ke au nord-ouest de Bakhmout. C'est en réalité un recul important des Russes qui permet aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle d'une route stratégique allant du centre-ville vers Tchassiv Iar, plus à l'ouest. Ce même jour, des images montrent des soldats russes fuyant sous des bombardements de l'artillerie ukrainienne sur la rive sud du réservoir de Berkhivs'ke.
Le 13 mai, le commandant des forces terrestres d'Ukraine, le général Oleksandr Syrsky, annonce que « l’armée ukrainienne avance dans certaines zones autour de Bakhmout » et que « l’opération défensive en direction de Bakhmout se poursuit », ajoutant que « l’ennemi perd de l’équipement et des troupes ». Les soldats de la 56e brigade motorisée ukrainienne reprennent des positions perdues au nord-est de Hryhorivka. Selon le porte-parole du Commandement opérationnel est de l'armée ukrainienne, les forces ukrainiennes auraient libéré 17,3 km2 de terrain en trois jours de contre-attaques.
Le 14 mai, le ministère de la Défense russe annonce la mort de deux colonels à Klichtchiïvka, au sud de Bakhmout, le commandant de la 4e brigade motorisée, Viatcheslav Makarov, et le commandant adjoint du 2e corps d'armée de la Garde de l'ancienne milice populaire de la république populaire de Lougansk, Evgueni Brovko. L'Ukraine affirme avoir repris « plus de 10 positions russes » dans la banlieue de Bakhmout. « Aujourd'hui, nos unités ont capturé plus de dix positions ennemies au nord et au sud dans la banlieue de Bakhmout » déclare ainsi la vice-ministre de la Défense, Hanna Maliar.
Le 16 mai, la vice-ministre de la Défense ukrainienne, Hanna Maliar déclare : « Ces derniers jours, nos troupes ont libéré environ 20 kilomètres carrés au nord et au sud de la périphérie de Bakhmout. Dans le même temps, l’ennemi progresse dans Bakhmout même, détruisant complètement la ville à l’aide de l’artillerie ».
Le 18 mai, le porte-parole des forces armées ukrainiennes sur le front oriental, Serhi Tcherevaty, déclare que « Bakhmout reste l’épicentre des hostilités dans l’est de l’Ukraine. Au cours des combats, nos unités – malgré le fait que nous n’ayons actuellement aucun avantage en termes de munitions, de moyens, ou de nombre de soldats –, continuent d’avancer sur les flancs. Nous avons réussi à couvrir 150 à 1 700 mètres au cours des dernières 24 heures ». Il indique également que le 17 mai l’armée « avait frappé les positions russes 487 fois avec de l’artillerie à canon et à réaction ; il y a eu 25 affrontements de combat, six raids aériens. » Il ajoute enfin que « 130 occupants ont été tués dans les combats, 145 ont été blessés et quatre ont été capturés. Deux canons automoteurs MSTA, un véhicule aérien sans pilote Orlan-10 et huit entrepôts de campagne contenant des munitions ont également été détruits. ».
Le 10 juin, le porte-parole de l’armée ukrainienne pour le front oriental, Serhi Tcherevaty, affirme que ses troupes ont avancé de 1 400 mètres autour de Bakhmout. Le 25 juin, le même porte-parole affirme que ses unités ont avancé de 600 à 1 000 mètres sur les flancs sud et nord autour de Bakhmout. Le 24 juin, le bataillon Aidar et la 3e brigade d'assaut attaquent les forces russes qui quittent leurs positions à l'ouest du canal Sivertsky-Donetsk et avancent en direction de Klichtchiïvka.
Le 4 juillet 2023, la journaliste américaine Sarah Ashton-Cirillo (en) affirme que « la Russie utilise activement des armes chimiques contre les troupes ukrainiennes dans la direction de Bakhmout ». Le , la 3e brigade d'assaut prend une position fortifiée russe située à l'ouest de Klichtchiïvka.
Le , le porte-parole de la 3e brigade d'assaut annonce la libération d'Andriivka, village totalement détruit situé près de Bakhmout Durant la bataille, la 72e brigade de fusiliers motorisés russe, aurait été décimée, le lieutenant-colonel Roman Venevitin, commandant de la brigade ainsi que les officiers commandants de bataillons auraient été tués. Le 2e bataillon de la brigade a utilisé un drone avec haut-parleur afin d'inciter les derniers survivants, retranchés dans les gravats du hameau à se rendre. La 72e brigade affrontait la 3e brigade d'assaut depuis le mois de mai. Elle avait été médiatiquement mise en lumière à la suite d'un différend avec le Groupe Wagner qui l'accusait d'avoir battu en retraite sans en avertir les paramilitaires causant la mort de 500 d'entre eux selon Evgueni Prigojine. Le lieutenant-colonel Venevitin avait également été temporairement capturé par les mercenaires à la suite d'un accrochage entre les deux parties.
Le 18 septembre, c'est au tour du village de Klichtchiïvka d'être libéré par les efforts combinés de la 5e brigade d'assaut, 80e brigade d'assaut aérien, 95e brigade d'assaut aérien et la brigade d'assaut de police Lyut.
Le 1er octobre, les Ukrainiens avancent à l'est, au nord et au sud de Klishchiivka et Andriivka pour tenter de reprendre le chemin de fer. L'armée ukrainienne déclare que les Russes avaient concentré 10 000 hommes à Bakhmut même, tandis que des sources russes affirment que leurs forces empêchent les troupes ukrainiennes d'avancer au-delà de la voie ferrée au milieu d'assauts locaux continus. Le 12 octobre, les Ukrainiens continuent à signaler des gains non précisés de « centaines de mètres » dans le sud de Bakhmut tout en repoussant toutes les contre-attaques russes, tandis que les forces russes affirment avoir repoussé les avancées ukrainiennes le long de la ligne Klishchiivka-Andriivka- Kurdiumivka. Cependant, les troupes ukrainiennes auraient traversé la voie ferrée au nord de Klishchiivka le 24 octobre au milieu d'affrontements en cours. Les Ukrainiens ont également revendiqué des contre-attaques réussies près de Khromove et Bohdanivka , le long des environs ouest de Bakhmut.
Le 30 octobre 2023, le général ukrainien Oleksandr Syrsky déclare que les forces russes transféraient des réserves et renforçaient « considérablement » leur groupe sur le front de Bakhmut en vue d'une nouvelle offensive visant à reconquérir les positions perdues le long des flancs de Bakhmut. Le porte-parole militaire ukrainien, Volodymyr Fityo, citant des rapports des services de renseignement, déclare que les Russes se préparaient depuis début octobre 2023 et que les troupes ukrainiennes avaient renforcé « leurs positions défensives, techniquement leurs fortifications et renforcé leurs réserves » en réponse. Des sources russes, y compris le ministère russe de la Défense, déclare que des éléments du 331e régiment aéroporté de la Garde, des 98e et 106e divisions aéroportées de la Garde, de la 200e brigade séparée de fusiliers motorisés, du détachement spetsnaz « Viking » et de la brigade d'assaut « Alexandre Nevski » faisaient partie du personnel opérant sur le front de Bakhmut à cette époque,,,,.
Début novembre, les combats de position au sud de Bakhmut se poursuivent le long de la ligne ferroviaire Klishchiivka-Andriivka-Kurdiumivka, tandis que des sources russes affirme qu'une intensification des opérations offensives sur l'axe du réservoir de Berkhivka, plus au nord-ouest de Bakhmut est en cours. Le 6 novembre, des sources ukrainiennes et russes rapportent que les troupes russes avaient fait une avance « marginale » au sud du réservoir de Berkhivka, même s'il n'était pas clair à ce moment si les russes avaient repris l'intégralité du réservoir ou seulement la rive sud. Le 10 novembre, des sources russes rapportent que les troupes russes avaient regagné les positions perdues dans la forêt au nord de Klishchiivka et une limite forestière au nord d'Andriivka, repoussant les forces ukrainiennes loin de la voie ferrée et de l'autoroute T0513, mais les mines, drones et l'artillerie ukrainienne compliquaient l’avancée. À son tour, l'état-major ukrainien signale avoir repoussé les assauts près de Bohdanivka , Ivanivske , Klishchiivka et Andriivka.
À la mi-novembre, le général Syrskyi confirme que les forces russes avaient intensifié leurs assauts au nord et au sud de Bakhmut pour tenter de reprendre l'initiative et de reprendre les positions perdues,.
Les 13 et 14 novembre, les troupes russes, y compris des éléments de la division « Tempête » de la 98e division aéroportée de la Garde, avancent à l'ouest de Yahidne sur le flanc nord, avançant le long d'une limite forestière au sud-ouest d' Orikhovo-Vasylivka en direction de Bohdanivka et sécurisant ainsi de nouvelles positions près du réservoir de Berkhivka. Les troupes russes auraient traversé la voie ferrée au nord de Klishchiivka et consolideraient leurs positions, bien que la 93e brigade mécanisée ait affirmé que l'artillerie les avait repoussées de l'autre côté de la voie ferrée. Yuri Fedorenko, commandant de la compagnie "Achilles", spécialisée dans les drones, confirmé que la situation dans la direction de Bakhmut devenait compliquée, attribuant le crédit aux tactiques constamment changeantes des troupes russes et à l'utilisation intensive de drones sur le champ de bataille. Pendant ce temps, l'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé de nombreuses attaques au nord et au sud de Bakhmut dans ses rapports quotidiens, notamment vers Bohdanivka, Ivanivske, Andriivka, Klishchiivka et à l'ouest de Dubovo-Vasylivka,.
Le 19 novembre, les Russes poursuivent leurs assauts contre le village de Khromove , Bohdanivka, et contre Klishchiivka, où les Ukrainiens continuaient de tenir les hauteurs tactiques à l'ouest du village. Le 29 novembre, la Russie déclare que ses forces avaient pris le contrôle de Khromove.
Début mars 2023, la BBC News indique que selon des « responsables occidentaux anonymes », les pertes russes seraient de 20 000 à 30 000 morts ou blessés,.
Le 23 mai 2023, Evgueni Prigojine admet qu'environ 10 000 des 50 000 détenus recrutés dans les prisons ont été tués en Ukraine, soit 20 % d'entre eux. Il indique qu'une proportion similaire de ses combattants professionnels ont également été tués au combat, mais sans donner précisément leur nombre. Il affirme également que les pertes ukrainiennes sont plus importantes : « Moi j'ai trois fois moins de tués et environ deux fois moins de blessés ».
La bataille de Bakhmout est décrite comme l'une des batailles les plus sanglantes du XXIe siècle, le champ de bataille étant vu comme un « vortex » pour les armées ukrainienne et russe. Avec des pertes extrêmement élevées, très peu de terrain gagné et des paysages criblés d'obus, les médias occidentaux et le gouvernement américain comparent les combats à Bakhmout à ceux qui caractérisaient la Première Guerre mondiale,. Début , le journaliste Gallagher Fenwick estime que la comparaison de Bakhmout à Verdun est « raisonnable dans l’absolu effroi auquel on assiste ».
La valeur stratégique de Bakhmout est considérée a posteriori comme faible par de nombreux analystes, dont certains affirmaient cependant le contraire au début de la bataille, Michel Goya considérant en particulier, comme d'autres, que Bakhmout n'avait d'intérêt que dans le but de poursuivre une percée vers Kramatorsk et Sloviansk, une situation rendue dans tous les cas très improbable par le caractère prolongé de la bataille[réf. nécessaire]. Après la contre-offensive de Kharkiv et la libération de Kherson, la région de Bakhmout reste l'une des rares zones où la Russie est à l'offensive à partir de la fin de l'année 2022. La principale raison pourrait être que le groupe Wagner s'est vu confier par le Kremlin la tâche de capturer Bakhmout, ce qui pourrait apporter d'importantes récompenses financières et politiques à Evgueni Prigojine, qui n'hésite donc pas à maintenir la pression sur la zone.
Les forces russes dans les environs de Bakhmout sont principalement composées de mercenaires du groupe Wagner et de recrues nouvellement mobilisées. À la mi-novembre, des rapports indiquent que la Russie aurait redéployé certaines forces du front de Kherson vers des zones proches de Bakhmout pour soutenir les combattants du groupe Wagner, ainsi que des renforts nouvellement enrôlés, à la suite du retrait russe de Kherson. Les forces ukrainiennes sont alors composées de diverses unités issues des 93e brigade mécanisée et 58e brigade motorisée, avant qu'elles ne soient renforcées en raison des pertes subies au cours de la bataille.
La ville finit par jouir d'une importance stratégique en tant que « verrou » du front, l'état-major ukrainien craignant que la prise de la ville par les Russes ne leur permette d'attaquer les bastions du Donbass encore contrôlés par l'Ukraine, en particulier Sloviansk et Kramatorsk,,.
La consommation de munitions est si importante que les États occidentaux ont du mal à maintenir les stocks de l'armée ukrainienne. Le département de la Défense des États-Unis fait d'ailleurs part de ses inquiétudes à ce sujet à Kiev en mars 2023.