Cet article abordera le sujet de Jésus et Israël, qui a retenu l'attention de diverses disciplines et domaines d'étude. Jésus et Israël a suscité l'intérêt des chercheurs, des universitaires, des professionnels et du grand public en raison de sa pertinence et de son impact aujourd'hui. Tout au long de cet article, différents aspects liés à Jésus et Israël seront explorés, de son histoire et de son évolution à ses implications dans le contexte actuel. Différentes perspectives et approches seront analysées pour fournir une vision complète et enrichissante de Jésus et Israël, dans le but de générer une meilleure compréhension et de promouvoir un débat éclairé sur ce sujet.
Jésus et Israël | |
Auteur | Jules Isaac |
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Pays | France |
Genre | Essai |
Éditeur | Albin Michel, puis Fasquelle |
Date de parution | 1948, rééd. 1959 |
Nombre de pages | 596 |
ISBN | 978-2246171911 |
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Jésus et Israël est un livre de Jules Isaac paru en 1948 chez Albin Michel puis, à partir de 1959, aux Éditions Fasquelle.
Il est le premier livre de Jules Isaac qui analyse « l'enseignement du mépris » par les églises chrétiennes à l'encontre des Juifs, et conclut au « redressement nécessaire de l'enseignement chrétien ». L'auteur le qualifie de « livre véhément », de « méditation » qui « ne vise qu'à purifier ».
Largement écrit durant la Seconde Guerre mondiale dans un bourg du Berry où Jules Isaac, âgé de plus de soixante-cinq ans, était caché pour échapper aux persécutions nazis contre les Juifs, ce livre est dédié in memoriam à sa femme et à sa fille, « tuées par les nazis d'Hitler, tuées simplement parce qu'elles s'appelaient ISAAC », à Auschwitz.
L'expérience de l'auteur en rédaction de manuels scolaires depuis 1914, dont les fameux Malet et Isaac, donne à Jésus et Israël un ton et une forme pédagogiques.
Jules Isaac est inspecteur général de l'Instruction publique quand il est révoqué en 1941 en vertu du statut discriminatoire des Juifs du gouvernement de Vichy. Il doit se réfugier en Haute-Loire, puis au Chambon-sur-Lignon, puis à Saint-Agrève, puis à Riom où sa femme, sa fille et son gendre sont arrêtés par la Gestapo pour être assassinés à Auschwitz. Dans ce contexte de persécutions, il relit les évangiles où il ne trouve rien qui justifie l'antisémitisme. Dans son Carnets aux lépreux il écrit :
« J'ai lu les Évangiles Et les ayant lus, scrutés, honnêtement, minutieusement, en ce qui concerne Israël et la position de Jésus par rapport à Israël, je suis arrivé à cette conviction que la tradition reçue ne cadrait pas avec le texte évangélique, qu'elle le débordait de toute part. Et je suis arrivé à cette conviction que cette tradition reçue, enseignée depuis des centaines d'années par des milliers et des milliers de voix, était la source première et permanente, la souche puissante et séculaire sur laquelle toutes les autres variétés d'antisémitisme — même les plus contraires — étaient venues se greffer. »
À la suite de ce constat, Jules Isaac se met à rédiger un texte intitulé : Quelques constatations basées sur la lecture des évangiles qu'il envoie en à Maurice Blondel, qui n'y prête guère d'attention et au pasteur André Trocmé qui, lui, l'encourage à poursuivre.
Son mémoire, conservé dans le fonds Isaac, compte alors 61 pages dactylographiées. Jules Isaac poursuit : « L'originalité de Jésus ne consistera pas à innover en matière de foi et à rompre avec la religion de ses pères, mais plus simplement à extraire de l'Écriture et de toute la tradition orale juive les éléments d'une foi vraiment pure et d'une morale universelle vivifiées par l'exemple personnel d'une fidélité constante à Dieu. » Il insiste « sur la découverte géniale du christianisme primitif sera de voir que cette morale conçue au monde présent, une étonnante morale de l'efficacité rendue praticable par le sentiment de l'amour de Dieu. »
« La tragédie de Riom aurait pu mettre fin à cette entreprise intellectuelle et spirituelle. Les papiers de Jules Isaac auraient pu être détruits ou confisqués par la Gestapo. Or, après avoir vu l'arrestation de sa femme, Isaac s'est précipité dans sa chambre et a emporté la valise qui renfermait son manuscrit. Ce livre est aussi ma chair et mon sang, écrit-il. Il n'y a pas une ligne de ce que j'écris qui ne leur soit dédiée à toutes les deux, c'est leur œuvre autant que la mienne. »
Ce livre consiste en vingt-et-une Propositions qui analysent les principaux préjugés véhiculés par l'enseignement chrétien et montrent comment les redresser.
Le livre se clôt par une annexe de quatre pages intitulée « Le redressement nécessaire de l'enseignement chrétien ». Elle comporte dix-huit recommandations, susceptibles d'être comparées avec les Dix points de la Conférence de Seelisberg, qui sont en substance les suivantes :
« Le livre, écrit l'historien André Kaspi, annonce l’aggiornamento du concile de Vatican II, détruit des mythes et anéantit des accusations. »
« Il a proposé un plan pour redresser l'enseignement chrétien sur le judaïsme et tenté de construire sur des bases solides, tout autant que nouvelles, l'amitié judéo-chrétienne. »
Les dix-huit points de la « conclusion pratique » de ce livre inspirent directement en 1947 les Dix points de la Conférence de Seelisberg visant éradiquer les causes de l’antisémitisme chrétien.
Ce livre sert aussi à introduire l'auteur auprès des papes qui le reçoivent en audience : en , Pie XII auquel Jules Isaac demande la révision de la prière universelle du Vendredi Saint (l'oraison Oremus et pro perfidis Judaeis...) ; en , Jean XXIII auquel il remet un dossier contenant le programme découlant de ce livre, pour le redressement de l'enseignement chrétien concernant Israël.
Poursuivant ce dialogue avec l'église catholique, Paul Giniewski développera les thèmes principaux de Jésus et Israël. Il divise son livre La croix des Juifs (1994) en quatre parties dont les titres sont des citations de Jules Isaac : L'enseignement du mépris ; La pratique du mépris ; Esquisse d'un enseignement de l'estime ; La timide pratique de l'estime. Une même perspective se retrouve dans son autre livre sur le même sujet, L'antijudaïsme chrétien (2000) : sa deuxième partie expose « le nouvel enseignement de l'estime ». Et encore dans Israël et l'Occident (2008) : l'introduction est titrée « Une contribution à l'enseignement de l'estime ».