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L'historiographie juive du Nouveau Testament s'inscrit dans un courant d'études né au début du XXe siècle mais essentiellement ultérieur à la Seconde Guerre mondiale : ainsi différents chercheurs juifs ont contribué à réinsérer Jésus dans son milieu d'origine, prenant part à la Quête du Jésus historique.
Depuis les Lumières, nombre de chercheurs et théologiens, tant juifs que chrétiens, ont analysé les attitudes chrétiennes envers le judaïsme. En sens inverse, les attitudes juives face au christianisme, sans être totalement ignorées, ont reçu moins d'attention.
L'explication de cette indifférence réside dans le fait que les relations entre juifs et chrétiens ont été tragiques parce que les chrétiens furent longtemps les oppresseurs des juifs.
Cette prise de conscience résulte du désir exprimé par les deux parties d'étudier le passé afin d'en tirer des leçons morales, religieuses, sociales et politiques, comme on le voit notamment chez Marc Bloch ou Jules Isaac.
La controverse théologique sur l'identité et l'importance de Jésus s'enracine dès le début dans l'histoire et la religion juives. Cette communauté spirituelle espère une libération messianique, une attente fondée dans la révélation prophétique de YHWH. Des communautés juives du Ier siècle se divisent sur le rôle messianique de Jésus. Les évangiles et les Actes détaillent le conflit entre les contemporains religieux de Jésus sur le point de recevoir ou rejeter comme le messie promis le Nazaréen et le conflit entre les composantes du mouvement de Jésus. De même, les penseurs juifs ont toujours discuté le concept de Nouvelle Alliance supposée se substituer à une plus ancienne, l'accusation de nier la messianité du Christ et quelques autres thèmes oppressifs comme les diverses campagnes de conversion plus ou moins forcées au cours des siècles.
Le séisme de la Shoah conduit à reconsidérer toutes ces questions et à faire émerger une histoire du christianisme post-holocauste.
La New Standard Jewish Encyclopedia regroupe la question de Jésus en un commentaire général : « certaines sections semblent refléter des idées et des situations du développement des Églises du christianisme ancien plutôt que celles de Jésus en son temps. »
Sous un aspect plus historique, des relations se tissent entre les chercheurs du domaine Nouveau Testament, les historiens de la période du Second Temple et du judaïsme rabbinique, ceux traitant du christianisme des premiers temps et encore les spécialistes des relations entre Juifs et Chrétiens.
La place de Paul de Tarse dans le Nouveau Testament et son rôle dans les origines du christianisme font l'objet d'études spécifiques.
On a adopté le classement chronologique, sachant que tous les auteurs se réfèrent à Yosef Klausner comme étant le père du genre
Jésus développe un judaïsme pharisien dont les enseignements s'enracinent chez Hillel ou Rabbi Akiva (né après la mort de Jésus). Après un travail intense sur les textes évangéliques, Klausner montre que Jésus n'a aucune idée de l'Incarnation non plus que de sa filiation divine. Il pense que les malédictions sur les pharisiens sont dues à une transcription tardive datant d'une époque où les judéo-chrétiens étaient exclus de la synagogue.
Il relève quelques divergences entre les pratiques religieuses de Jésus et les pratiques pharisiennes et considère que Paul est le fondateur du christianisme.
La critique des pharisiens (voir Sotah 22b quand le Talmud est une production éminemment pharisienne) est replacée dans les luttes d'influences entre divers courants du judaïsme du 2d Temple au premier siècle et note que Jésus assume des positions pharisiennes dans l'histoire du bœuf et du puits, l'opposition, prêtée dans le texte aux scribes et aux pharisiens, est en fait la position essénienne classique.
Jésus est un réformateur du judaïsme qui ne s'intéresse pas vraiment aux païens bien que rien dans le Talmud n'interdise de soigner un non-juif.
Géza Vermes, auteur de Jesus the Jew (Londres, 1973) est un ancien prêtre catholique et théologien, qui « prit conscience de ses propres racines » et décida d'y retourner.
Il classe Jésus parmi les hassidim, le rapprochant d'autres faiseurs de miracles comme Honi le traceur de cercle ou Hanina ben Dossa.
Le complot de Pâques est l'œuvre très controversée de ce chercheur dans le domaine du Nouveau Testament qui le fit classer dans le courant radical. Schonfield expose que Jésus était un candidat messie innocent qui convint d'accomplir les prophéties pour soutenir sa proclamation. (Schonfield, p. 35-38).
Dans ce complot pour la foi, Jésus (Schonfield, pp 173), en secrète connivence avec un jeune homme Lazare, et Joseph d'Arimathie, feint de mourir sur la croix, de revivre dans la tombe, et démontre ainsi à ses disciples (restés ignorants du complot) qu'il est le Messie. Cependant, le plan tourne mal quand le soldat romain perce le flanc de Jésus qui meurt. Toutefois, les disciples en reconnurent d'autres pour lui et, quelques jours plus tard, crurent que Jésus était ressuscité (Schonfield, pp 170-72). C'est une adaptation de la thèse de l'évanouissement de Bardht (1780), qu'on retrouve dans la christologie des ahmadiyya.
En écho à l'historiographie juive du Nouveau Testament, plusieurs spécialistes du christianisme ancien, comme Charles Perrot (Institut catholique de Paris) ou James Charlesworth (Enoch Seminar), replacent Jésus de Nazareth dans le contexte du judaïsme au Ier siècle e.c.